Que ce soit en eau douce ou en mer, une grande partie des espèces de carnassiers chassent et s’alimentent en surface. Ces phénomènes sont visibles et résultent d’une logique stratégique fondée sur le fait qu’acculer ses proies contre un mur les rend plus vulnérables ! La surface, au même titre que la berge constitue ce mur infranchissable, précieux allié des carnassiers. Alors, si de nombreux poissons se nourrissent juste sous la pellicule, il semble logique d’aller les chercher à cet endroit précis. Au-delà de cette pensée tactique, les pêches de surface présentent de nombreux avantages qui méritent qu’on y consacre bien plus de temps !
1) Le naturel d’une chasse
Tout d’abord, nous l’avons évoqué en préambule, l’activité des prédateurs en surface est un phénomène naturel et à plus forte raison lorsqu’ils sont en activité.
Pêcher à l’aide de topwater est alors une approche purement imitative de la nature et sans doute bien plus que de nombreuses autres présentations.
Les topwater les plus courants, à savoir les stickbaits et les poppers, reproduisent à merveille l’action d’un petit poisson qui fuit ou d’un prédateur qui capture une proie en crevant la surface. Ainsi, pêcher en surface c’est simplement imiter la nature, ce qui constitue un paramètre essentiel de notre activité.
Mais ce n’est pas tout, mimer une action de chasse éveille l’intérêt des congénères et réveille l’instinct de concurrence alimentaire. Il n’est ainsi pas rare de voir des bars suivre un de leur comparse jusqu’au bateau pour tenter de lui voler sa proie ou encore de capturer deux perches sur le même leurre !
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Le simple fait de recréer une action de chasse en surface peut suffire à mettre en activité les prédateurs présents sur zone et déclencher de nombreuses attaques.
2) Des spots inexploitables autrement
La seconde raison de pêcher davantage en surface est qu’elle donne accès à des spots qui sont totalement inexploitables autrement. Soit ces zones sont peu profondes, et les leurres coulants ou nageant sous la pellicule sont inopérants, soit elles sont bien trop encombrées notamment par les herbiers et vous êtes contraints de passer au-dessus.
En fonction de la masse végétale affleurante vous serez peut-être contraint de pêcher en buzzing à l’aide de leurre souples montés en texan et en weightless, mais la seule alternative permettant de capturer un poisson sur ces spots sera la pêche en topwater.
3) Le visuel et les émotions
Même si nous avons déjà tous vécu des scènes d’attaque dans des eaux claires, la pêche en surface demeure la seule réellement visuelle. Vous avez le plaisir de voir les attaques, d’observer une vague se créer ou encore de voir un poisson refuser votre leurre. Il s’agit là de la seule approche offrant constamment cette possibilité.
Cette dimension visuelle est alors créatrice d’émotions intenses que vous ne pourrez vivre dans aucune autre pêche ! La surprise, l’excitation, la déception… Il est alors impératif de savoir canaliser ces montées d’adrénaline pour pouvoir réaliser les bons choix et les gestes appropriés.
Ainsi, être capable de retarder son ferrage malgré l’explosion subite qui vient de se produire à quelques mètres de soi est contre nature mais cela s’apprend ! En effet, rappelons qu’il est impératif d’attendre que le poisson se retourne et de sentir le poids dans la ligne avant d’envoyer votre ferrage sous peine de retirer le leurre de la bouche du poisson.
4) La maîtrise des animations
L’aspect visuel est donc générateur d’émotions mais aussi une source importante de progrès technique et stratégique. En effet, lorsque vous pratiquez avec des topwaters, vous avez un retour d’informations instantané sur l’évolution de votre leurre en fonction des actions que vous menez. Vous pouvez ainsi constater s’il nage correctement ou s’il évolue de la manière que vous souhaitez.
Lorsqu’on pratique sous la surface, et de surcroît à longue distance, ces retours n’existent pas alors que nous nous sommes tous à un moment ou à un autre questionné sur la présentation de nos leurres !
Par ailleurs, en surface vous pouvez observer les réactions des prédateurs vis-à-vis de vos animations et des modifications de celle-ci. Vous pouvez observer un poisson suiveur ou encore un refus. Ainsi, vous êtes en mesure de tenter des ajustements stratégiques comme le choix des couleurs ou des sonorités, mais surtout des ajustements techniques comme notamment la vitesse d’évolution de votre leurre. Se rendre compte qu’une accélération ou qu’un stop dans une configuration donnée produit une attaque ou un refus est une information capitale que vous pourrez réinvestir de nombreuses fois par la suite lors de vos pêches en surface, évidemment, mais pas que…
5) Une pêche économique
S’il est vrai que les leurres durs sont parfois onéreux ils sont en réalité économiques car bien plus solides et moins susceptibles d’être perdus que les softbaits. Les leurres de surface le sont encore plus car, à part la casse sur un poisson ou lors d’un lancer, il est impossible de les perdre. Alors effectivement, l’investissement dans un lot de topwaters complémentaires peut parfois paraître coûteux, mais il est peu probable que vous soyez contraint de les renouveler souvent et vous pouvez ainsi vous faire plaisir et vous constituer une belle boîte de leurres !