Le plaisir de la pêche réside dans le partage et la réussite d’une sortie, mais cette dernière n’est pas toujours atteinte par la capture de l’espèce visée. En effet, les surprises sont nombreuses au bord de l’eau et la prise d’autres variétés de poissons peut rapidement égayer notre journée et nos visages. A l’heure où certaines espèces de poissons se raréfient, je prends d’autant plus de plaisir à être opportuniste et à réaliser des sorties multi-espèces, surtout lorsque cela n’est pas prévu !
Une pêche light dans les îles
Nous sommes fin juillet et si les bars sont localisés, ils sont bien présents et nombreux sur les îles du sud du Morbihan. Quelques semaines plus tôt, nous avons réalisé de très jolis scores sur Quiberon, mais désormais les bars se gavent de lançons entre Houât et Hoedic. C’est donc tôt le matin que nous prenons la route du passage de sœurs pour une belle journée aux bars. Il s’agit d’une zone où le courant est marqué mais dont la profondeur se situe entre 8 et 14m et où nous pouvons donc réaliser des pêches lights avec des plombées allant de 10 à 25gr en fonction du vent et du moment de marée.
Une belle activité
En début de matinée, pour profiter du milieu baissant et du courant marqué le long des îles et roches émergées, nous attaquons par une pêche de surface particulièrement ludique. Les bars sont joueurs et n’hésitent pas attaquer les Heddon Super Spook 125 et Xorus Asturie 130 à plusieurs reprises avant de se piquer. Il s’agit là de poissons de 45 à 55 cm qui procurent des attaques spectaculaires et nous donnent beaucoup de plaisir.
La fin de marée approchant, nous nous tenons à notre programme et allons prospecter les plateaux et têtes de roche exposés au courant. Les prises sont régulières, notamment au Fiiish Crazy Sand Eel 150 et au Crazy Paddle Tail 150, mais nous ratons aussi beaucoup de touches très sèches et courtes.
Nous identifions par endroits de belles détections au sondeur mais sans succès. Ce qui nous interpelle car les poissons semblent bien décollés et en activité.
L’heure de l’étale
A l’heure de l’étale, alors que les prises se sont interrompues mais que les détections sont toujours marquées, je décide d’alléger les têtes plombées pour pêcher de manière très lente et planante dans la couche d’eau. Il y alors 12 mètres de fond et je mise sur un Keitech Shad Impact 5″ monté sur une jig head de 10Gr. Le premier lancer sera immédiatement sanctionné par ces mêmes touches très courtes et sèches que précédemment mais le poisson est bien piqué et se défend avec vigueur et combativité. Une fois en surface, nous pouvons admirer une belle dorade grise d’environ 1,5kg et nous comprenons donc l’origine des touches avortées et que les poissons sont bien mélangés.
Nous décidons alors de changer de stratégie pour voir s’il s’agit d’un hasard total ou si nous pouvons rééditer la capture de ce sparidé à l’aide de leurres.
Option downsizing
La dorade grise est un sparidé très proche du sar et qui possède une petite bouche. Elle se nourrit généralement de vers mais est aussi très friande de seiches et de calamars et se capture généralement au tenya ou au madai avec des lanières de ces céphalopodes. Opportunistes, elles n’hésitent pas à attaquer régulièrement des leurres mais du fait de la morphologie de sa bouche, il est difficile de les ferrer ce qui explique les nombreux ratés de la matinée.
Ainsi, afin d’optimiser nos ferrages et de réaliser une pêche « spécifique » nous décidons de réduire considérablement la taille de nos leurres. Mes camarades optent pour des Fiiish Crazy Sand Eel 100. Pour ma part, n’ayant rien en dessous de 12cm dans ma boîte, je décide de retailler mes Shad Impact pour obtenir un finesse de 3 pouces. Equipés de têtes plombées de 10gr, nous sommes parés pour ferrer de nouvelles grises.
Des grandes dérives et du tout venant
A la faveur du flot, nous décidons alors de réaliser des grandes dérives sur les longs plateaux du passage des sœurs où nous croisons régulièrement de belles détections. La technique mise en place est alors une pêche dans le sillage du bateau en laissant planer nos leurres naturellement au-dessus du fond.
Les touches ne se font alors pas attendre et les prises sont nombreuses. Si des bars, mais aussi maquereaux et orphies se sont laissés évidemment séduire, nous aurons atteint l’objectif et malgré une nouvelle série de touches avortées, 7 dorades grises auront rejoint l’épuisette pour une jolie taille moyenne autour de 800gr à 1kg.
La pêche de cette espèce aux leurres est donc possible lorsque les poissons sont présents en quantité et dans des tailles respectables. Si nous avons ferré notre lot de bars au cours de cette journée, nous avons surtout pris la route du port avec la satisfaction et le plaisir d’avoir découvert une autre espèce et d’avoir su faire preuve d’adaptabilité lors de cette sortie.
Un nouvel essai le lendemain
Une nouvelle sortie étant prévue le lendemain, nous décidons de retourner sur le même secteur mais équipés en conséquence pour retenter notre chance. C’est donc muni d’une canne light en 3-15gr, de têtes plombées de 7 à 10gr et de finess en 3 pouces que nous prenons la route des Soeurs.
Si nous avons rencontré plus de difficultés à localiser des dorades grises de belles tailles ce jour-là, nous avons eu une nouvelle fois la chance de ferrer quelques jolis poissons en procédant exactement de la même manière. Cependant nous avions aussi pris avec nous des micros tenya dont le poids variait entre 7 et 15gr et des tentacules de seiches pour pêcher autrement.
Avec cette approche les touches ont été évidemment nombreuses, mais à notre grande surprise, les dorades grises capturées ainsi étaient de taille plus modeste et nous sous sommes alors concentrés sur les petits leurres pour sélectionner les plus jolis sujets.