La Salmo Trek est une épreuve qui allie physique, stratégie et bien sûr, technique de pêche. Pour viser le haut du classement, il faut bien maîtriser ces paramètres et exploiter ses points forts. Voici comment nous avons gérer cette épreuve sportive pour essayer de capturer le plus de poissons dans ces lacs d’altitude parfois capricieux.
Stratégie globale, beaucoup de marche dès le départ !
La stratégie que j’ai décidé d’appliquer avant le départ était de parcourir un maximum de kilomètres le vendredi pour pêcher un maximum le samedi et le dimanche. Si nous avons tenu bon quant au déroulement du plan, il a fallu s’adapter rapidement pour trouver des poissons. Qui plus est, il était difficilement envisageable de faire des déplacements rapides en cas de couac, Marc n’ayant pas les jambes d’un adulte…
De plus, nous ne pouvions pas non plus faire le pari « d’ouvrir » des spots et de peigner dans les premiers des lacs avec des poissons potentiellement plus faciles pour les mêmes raisons qu’évoquées précédemment.

Aussi, nous faisons l’impasse sur le très réputé lac de Cap-de-Long dès le vendredi. Ce lac légendaire possède une population de gros salmonidés exceptionnelle en Europe. Cependant, son grand volume nous rebute et sera synonyme de pêche fastidieuse. Nous ne le pêcherons au final qu’une grosse demi-heure histoire d’agrémenter notre pause.
Le but du vendredi et de gagner le bivouac des Bastans. Nous y parviendrons non sans mal, tant cela a été éprouvant mais réussirons tout de même à faire le coup du soir au jig en espérant réussir comme l’an dernier. Mais aucune touche ne vient récompenser nos efforts., le jig n’est plus la clef pour nous sur les farios… Compte tenu de ce coup du soir, je ne fais même pas le coup du matin sur Bastan. Je préfère laisser Marc se reposer.
Premières farios en grattant
Pour le samedi, nous décidons finalement de pêcher tous les lacs que nous croiserons. Si on fait toujours quelques lancer au poisson nageur et à l’ondulante (ILLEX Tricoroll 53 ryushin SHW et Native Spoon), aucun poisson facile et/ou actif ne se laisse berner.
Il faut s’employer sur chaque lac, y passer du temps et « poncer ». Rien à voir avec la Salmo Trek de 2021 ! Les premières farios que nous capturons le sont sur des imitations de vers (Illex Flick Shake 3.8) soigneusement recoupées à la bonne taille ! Trop long et les touches sont ratées, trop courts et cela n’intéresse plus les truites… Le tout est monté sur une micro TP avec bille tungstène de 3 à 5,5g suivant la profondeur des lacs.
J’arrive à pêcher loin et creux avec beaucoup de confort avec une canne UL de 2,20m, un Daiwa Exist 1003 garni en tresse PE0.2. Le bas de ligne en fluorocarbone de 4 lbs est, quant à lui, relativement gros. Après coup, du 3lbs aurait suffi.

Ombles au métal
Nous montons doucement pour atteindre Port-Bielh et sa belle densité d’ombles chevaliers. Arrivés sur place, une douzaine de binômes au moins s’affairent à jigger pour rentrer le précieux quota de 10 ombles.
A noter que pour la team Illex et moi-même, nous avons plus que validé un jig en 12 et 17g conçu pour les lacs de montagne et qui sortira prochainement. Concernant la couleur, le Pink Yamame a été la vraie botte secrète du moment.
Marc et moi fuyons ce rassemblement. Nous battons du terrain à l’ondulante (Illex Native Spoon en 7g) sur des rives moins fréquentée, Marc avec sa Stream Master S 2102 ML Trout Opportunist de 2,10m et moi avec mon UL en 2,20m, et parvenons rapidement à boucler le quota ombles.
Seulement arrive la fin de journée, quota ombles en poche certes, mais nous sommes un peu bloqués. Je ne veux pas me déplacer, même si c’est tentant puisque plus rien ne nous permettrait vraiment de progresser au score à Port-Bielh. Seulement, Marc veut pêcher et se reposer. Nous restons donc sur Port-Bielh pour la nuit.
Dernière ligne droite
Après une nuit compliquée, nous ne faisons logiquement pas le coup du matin. Nous repartons comme la veille sur une prospection méthodique de spots. Cette approche est la bonne puisque nous capturons quatre nouvelles farios dont une prise par Marc !
Avec cette stratégie de secours, nous terminons 7ème. Pas de regret, c’est un très bon classement pour nous, considérant en plus que nous ne décrochons qu’une seule fario chacun sur l’ensemble des 3 jours.

Quelques conseils pour vous lancer
S’entraîner en amont
Pour avoir participé au 2 premières éditions de la Salmo Trek, et même si cela peut paraître évident, je confirme qu’un bon entrainement est indispensable pour ne pas trop souffrir physiquement.
Préparer méticuleusement le matériel de rando
La préparation du matériel de randonnée, quant à elle, doit primer sur la pêche. Faites-vous des « check-lists » pour ne rien oublier qui risquerait de compromettre les sessions de marche.
Etablir une stratégie et un parcours avant la compétition
Ce parcours doit tenir compte de vos performances et ne doit être ni trop ambitieux, ni trop pessimiste. Il faut qu’il soit estimé au plus juste pour optimiser le temps de pêche au maximum.

Ne pas se surcharger de matériel de pêche
Enfin, d’un point de vue pêche, soyez prêts à pouvoir faire face à différentes situations sans pour autant vous surcharger. C’est un peu l’erreur que j’ai faite. 2 cannes polyvalentes par binôme suffisent.
Les leurres à avoir avec soi
Pensez aux traditionnels poissons nageurs coulants pour les poissons actifs et faciles, aux cuillers ondulantes pour pêcher lentement et creux et au casting jigs pour pêcher très loin et creux. J’étais d’ailleurs surpris du nombre de pêcheurs ayant recours au casting jigs entre l’édition 2021 et l’édition 2022 !
Enfin, je ne peux que vous conseiller d’avoir quelques leurres souples avec vous pour une approche moins incitative et tenter de leurrer des poissons éduqués et peu réceptifs aux forts stimuli.