Le sandre, poisson de la famille des percidés, comporte de ce fait un certain nombre de points commun avec sa cousine la perche. S’ils adoptent tous deux un mode de vie grégaire et que l’on peut les trouver sur le même type de spots, la question de la temporalité de leur présence et activité est cependant bien différente et dépendante de deux facteurs précis et corrélés que sont la luminosité et la couleur de l’eau. La raison principale est que la structure de leur œil est complétement différente et ils possèdent ainsi une sensibilité très différente à la lumière.

Cibler les instincts et besoins

Comme pour les espèces, il est indispensable de prendre en compte en premier lieu la question des instincts primaires qui régissent la vie des poissons.

Ainsi, leur instinct de survie les guidera à des moments spécifiques de l’année sur des zones riches en oxygène, et donc brassées par le courant, et à d’autres, sur des spots calmes et abrités afin de dépenser un minimum d’énergie.

De plus, l’instinct d’alimentation poussera les sandres à s’orienter vers des zones riches (sans doute même les plus proches du moment) en nourriture. Que ce soit à proximité lorsqu’ils sont au repos ou directement sur zone lorsqu’ils sont en pleine phase d’alimentation.

Identifier les besoins immédiats est le point départ incontournable de votre recherche.

L’état d’activité

Ainsi, au cours d’une journée, en fonction de l’état d’activité des poissons, mais aussi des paramètres extérieurs qui peuvent être les mouvements d’eau, la météo ou encore la hauteur du soleil, les zones de tenue des sandres vont varier. Parfois d’un spot à l’autre ou parfois au sein du spot lui-même.

Les sandres navigueront alors d’une zone plus ou moins éclairée à une autre, dans la veine d’eau principale ou non, en haut ou en bas du tombant par exemple. Ils pourront même changer de hauteur d’eau, ce qui vous conduira ou vous permettra de les chercher autrement sur le plan technique.

Luminosité et visibilité

Le sandre est un poisson lucifuge, c’est-à-dire qu’il est particulièrement sensible à la lumière. Son œil, avec un cristallin et des batônnets volumineux est parfaitement adapté aux très faibles luminosités, ce qui conduira cette espèce à focaliser son activité prédatrice au moment (ou à l’endroit) où la visibilité est la plus faible. Ainsi, le sandre est réputé pour son activité nocturne et c’est pourquoi dans les pays où la pêche la nuit est autorisée, elle est pratiquée pour sa productivité en gros spécimens.

Fort de ce constat, il est donc évident que la couleur de l’eau, la lumière ambiante, la météo et la profondeur sont des critères essentiels qui détermineront la tenue et l’activité des sandres à un instant T.

Une grande variété de spots

Alors, en fonction de la période de l’année, des besoins dominants, du moment de la journée et de la météo actuelle ou passée, vous pourrez orienter votre recherche de sandres sur une grande variété de spots. Il est cependant important de retenir que les sandres aiment les zones rocheuses ou abritant des structures, le courant, les variations de fond, l’ombre et les parois abruptes donnant rapidement accès à la profondeur.

Les structures

Toutes les structures que vous pourrez trouver dans le lit de la rivière, sur les bordures ou qui trônent au milieu d’une zone linéaire sont des spots potentiels à sandres à condition néanmoins d’être couplées à d’autres paramètres. Ainsi, il faudra identifier le bon moment ou la bonne période pour les prospecter. Particulièrement en lac, lorsque les sandres parcourent des plages ou des bordures pentues, la recherche de l’anomalie sera souvent la clef du succès.

Les ponts

Les piles de pont sont nécessairement des bons spots car elles constituent des structures comme nous avons pu le souligner précédemment mais pas que… En effet, en rivière elles permettent de s’abriter du courant et elles offrent toujours une zone d’ombre qui est particulièrement appréciée par les sandres.

Enfin, ces parois verticales sont aussi des spots qui abritent bien souvent des percidés au repos et en chasse.

Les berges verticales

Les parois verticales, par l’accès à la profondeur direct qu’elles offrent, sont bien souvent des postes qui tiennent les sandres. En fleuve canalisé, les berges abruptes en métal ou en pierre sont très courantes et une pêche de bordure sous la canne permet bien souvent de réaliser quelques prises.

Les ruptures de fond

Les dénivellations du fond sont aussi d’excellents spots à prospecter pour trouver les sandres. La première raison étant qu’ils vont pouvoir adapter rapidement leur profondeur d’évolution au cours de la journée. Ils peuvent donc trouver une zone plus profonde pour se poster lorsque la lumière augmente ou inversement monter sur le plateau lorsqu’elle baisse. La seconde raison, et tout spécifiquement en rivière, est que ce relief permet aux prédateurs de se protéger du courant mais aussi de la vue des proies qui dévalent et par conséquent les surprendre et se nourrir à moindre frais.

Les arrivées d’eau

Les arrivées d’eau peuvent prendre différentes formes. Il peut s’agir d’un affluent qui se jette dans la rivière ou le plan d’eau ou encore d’un rejet d’eau issu d’une station d’épuration, une usine, etc… Toutes ces arrivées impliquent une source potentielle de nourriture, des différences de températures d’eau, de turbidité des eaux mais aussi d’oxygène dissous. Alors, en fonction de la saison et des besoins des sandres à cet instant, ils pourront coloniser ses spots.

Les courants et contre courants

Nous l’avons évoqué, le sandre aime le courant et encore plus s’il est associé à des fonds rocheux, des obstacles et des ruptures de fond. Cependant, il faudra souvent identifier la bonne veine d’eau et faire passer son leurre au bon endroit pour déclencher les touches.

Les barrages sont à ce titre des spots qui tiennent souvent du poisson, notamment parce qu’ils provoquent une aération importante de l’eau. Ainsi, ils sont souvent des lieux clefs pour les coups du soir ou du matin en période estivale.

Les contres courants sont eux aussi des postes intéressants car ils permettent aux poissons de se reposer, mais aussi parce qu’ils concentrent de la nourriture et parfois des proies. En période crue, ces spots, même très petits et collés à la berge peuvent héberger un ou plusieurs très gros sandres.

Priorité aux leurres souples

Comme on peut le vérifier à l’aide des échosondeurs, notamment lors des pêches en sharp shooting, les sandres sont parfois décollés du fond et naviguent en pleine eau. C’est vrai en pleine journée et ça l’est encore plus aux extrémités du jour où ils peuvent monter dans très peu d’eau pour chasser. Néanmoins les sandres se tiennent pour la majorité du temps et de la troupe à proximité du fond et si une pêche aux leurres durs est possible dans des contextes spécifiques, l’essentiel de sa traque se pratique aux leurres souples.