Quelque peu différent des autres poissons en raison notamment de son rush initial très violent, le lieu jaune est la cible essentielle des pêcheurs l’hiver en raison de l’absence des autres espèces qui, elles, arriveront plus tard dans la saison. Cette espèce colonise les plateaux rocheux dès la fin de l’hiver et permet aux pêcheurs de retrouver les sensations après plusieurs longs mois sans sortir. Un premier créneau météo m’a permis de sortir le bateau d’hivernage et de rejoindre les spots connus pour cibler exclusivement cette espèce avant qu’elle ne rentre dans sa période de reproduction. Découvrons comment cette journée s’est déroulée et si ma sélection de leurres fut bonne pour tromper les lieus jaunes bretons !

De bonnes conditions pour prendre le large

Obsession de tous les pêcheurs, la météo est très changeante en ce moment. La chance nous a souri et nous a permis de sortir au large. Les 9°C qu’indique le sondeur sont de bonne augure pour pêcher cette espèce qui rejoint les plateaux côtiers dès que la température de la mer baisse.

Cette zone est fortement exposée au courant, c’est pourquoi je privilégie un coefficient de marée pas trop élevé, idéalement compris entre 60 et 80, pour m’y rendre et ainsi pêcher de façon optimale. En effet, un coefficient plus faible induit un courant plus faible et donc une vitesse de dérive qui elle aussi est réduite.

Lorsque je cible le lieu, je pêche souvent sur des fonds dépassant les 30-40 mètres. Il est possible de le pêcher par des profondeurs moindres, mais vous diminuez également les chances de capturer un beau spécimen.

Soyez vigilants avec le prélèvement et effectuez-le toujours de façon raisonnable. À ces profondeurs il est difficile de remettre un poisson à l’eau dans de bonnes conditions.

Le matériel du jour

Dans un précédent article (disponible ICI), je vous présentais ma sélection de leurres favoris pour la pêche de cette espèce.
À cette saison, je sais par expérience que les lieux jaunes réagissent bien aux shads de grosse taille, très certainement en raison de la présence de poisson fourrage de belle taille lui aussi.

Même si les lançons ne sont pas encore arrivés sur le secteur, les lieus réagissent bien aux leurres type slug. Ce n’est pas un secret, le Crazy Sand Eel de la marque bretonne Fiiish est mon arme secrète pour faire craquer les lieus.

Pour animer ces leurres essentiellement en verticale un matériel spécifique n’est pas nécessaire et même si les ensembles casting sont très appréciés des pêcheurs en verticale, ils ne dominent pas le marché.

Les pêcheurs se tournent vers des ensembles spinning, les mêmes que vous utiliserez tout au long de la saison pour pêcher les autres espèces. Une canne d’une longueur comprise entre 2,10 et 2,30m d’une puissance de 15/45 grammes sur laquelle vous monterez un moulinet en taille 4000 garni de tresse en PE1.2 vous fera un très bon ensemble passe-partout.

Un peu de prospection

Arrivés sur la zone, nous n’avons pas de repère, aucune information tirée des sorties précédentes. C’est donc sur un nouveau secteur, jamais prospecté jusqu’à présent que nous jetons notre dévolu. Pour trouver les lieus, je recherche des zones peu exposées au courant, celles où la dérive n’excède pas 2 nœuds. La détection rapide de poissons fourrage sur le sondeur nous donne de bons espoirs sur ce secteur et la première descente des leurres confirme le bon choix de zone.

Pour le choix de l’animation ici on se fie au sondeur !

Le sondeur indiquait la présence de poissons actifs relativement décollés du fond. Dans ce cas, les animations rapides en linéaire sont efficaces.

Laissez descendre le leurre au fond puis commencez la récupération continue avec le moulinet. Un point clef à ne surtout pas négliger est la pause. Cela change tout ou presque !

Effectuez quelques tours de manivelle rapides puis stoppez. Reprenez la récupération doucement ensuite. Très souvent, l’attaque se produira à la reprise de l’animation.

Il vous arrivera aussi de percevoir des touches lors de la récupération. Ne la stoppez pas et continuer. Les lieus qui suivent le leurre subissent la décompression. À un moment donné, ils vont sentir que celle-ci est trop forte et vont attaquer franchement pour se saisir du leurre plutôt que de laisser partir cette proie.

Les dérives suivantes ont montré que les poissons étaient bel et bien présents, et en nombre, mais rapidement nous nous sommes tournés vers des secteurs moins profonds afin de varier les plaisirs et surtout de permettre aux poissons de repartir dans de bonnes conditions.

Le Crazy Paddle Tail de Fiiish

Sur le secteur, le Crazy Paddle Tail en180 mm, la nouveauté 2023 de Fiiish, aura été plus que validé ! Ce leurre est employé en traction ou en lancer ramené avec les têtes assez lourdes (dans le cas présent la 55 grammes). Après l’avoir lancé 3/4 amont ou travers au courant, j’attends de prendre contact avec le fond avant de débuter l’animation. La phase de descente est cruciale. Nombreuses sont les touches qui interviennent durant celle-ci. Restez donc vigilants, toujours prêts à ferrer.

Si je choisis d’effectuer une récupération en linéaire, c’est canne basse que je la réalise, avec un angle proche des 90 degrés afin de ferrer de façon efficace. Cette récupération est toujours entrecoupée de pauses.

Dans le cas de la traction, j’essaye de prendre contact avec le fond une fois puis j’effectue des tractions verticales avec la canne en accompagnant la descente du leurre. Garder le contact permet de ferrer rapidement lors de la touche.

Un teaser pour maintenir la fréquence des touches

Par la suite, la situation s’est quelque peu compliquée, le poisson s’habituant à notre présence sur le spot. Une adaptation de la technique nous a permis de continuer la pêche en décidant à nouveau les poissons.

A l’aide du sondeur nous avons constaté que les poissons suivaient bien les leurres sans attaquer, ou alors de façon très furtive. Dans ces circonstances, l’ajout d’un teaser est souvent une option payante.

Nous avons donc modifié légèrement les montages en plaçant un petit leurre en amont du principal pour imiter une situation de concurrence alimentaire. Bien nous en a pris car comme tout prédateur, le lieu jaune est particulièrement sensible à ce type de présentation.

Dans l’article suivant je vous présenterai en détails cette technique et comment nous l’avons adaptée.