En effet, de nos jours en France il devient difficile de parler de saisons, entre été indien, neige aux printemps, températures toujours plus chaudes et précipitations toujours plus rares, les normes de l’époque ont bien changé. Ce n’est donc pas surprenant de voir que les carnassiers se sont adaptés. Je croise encore trop souvent au bord de l’eau des pêcheurs enfermés dans des techniques saisonnières, ne prenant pas en compte la réalité du moment. Cette année par exemple, en plein mois de novembre, dans les Landes, les eaux sont à quinze degrés et les après-midi il n’est pas rare de tomber la chemise. Vous comprendrez alors aisément qu’il vous sera inutile de faire preuve d’une lenteur extrême dans vos animations et que très certainement les black-bass seront encore sur les bordures.
Savoir s’adapter la clef du succès
Quand j’arrive au bord de l’eau, la première chose que je regarde c’est la température puis la couleur et enfin les conditions météos actuelles et celles des quinze jours précédents. Ces informations vont me donner une idée du comportement des poissons et donc des stratégies à déployer, peu importe la saison. C’est pour cela qu’il n’est pas rare d’utiliser des techniques dites « d’été » en automne.
Ce fut le cas lors de la dernière sortie, avec une eau relativement chaude pour la période. Rien de tel alors que de faire du power fishing pour vite voir si les poissons sont actifs et où ils se tiennent. Pêchant un lac très peu profond aux eaux noirâtres, abritant des structures à n’en plus finir, je décide d’attaquer au chatterbait pour battre du terrain. N’excédant pas un mètre de profondeur avec un sol envasé le crankbait n’aurait pas été le bon outil. Très vite les touches s’enchaînent et l’on comprend que les poissons sont très réactifs. Inutile donc de pêcher lentement ou plus creux comme souvent conseillé en automne. Il faut toujours garder son bon sens au bord de l’eau.
Powerfishing au bladed jig une efficacité redoutable sur les gros poissons
Face à l’immensité des grands lacs landais on peut vite se sentir perdu. Le powerfishing vous permettra rapidement de trouver le pattern du moment. Quand bien même il ne fonctionne pas, c’est une info clé pour la suite et il faudra chercher les poissons autrement. Rien ne sert d’insister.
Pour débusquer les gros poissons le chatterbait Jack Hammer de chez Evergreen reste une référence mais un ami m’a démontré avec brio que le Crazy Crusher Illex, dans un autre style de vibrations plus puissantes, fonctionne aussi très bien ! Associez un leurre type Finesse en trailer de votre bladed jig et ce duo n’aura pas son pareil pour décaler les gros Bass des structures.
Le secret étant de ne pas se coller trop prés du bord lors de la dérive pour ne pas passer sur la tête des poissons décalés. Je longe à une vingtaine de mètres la bordure parallèlement à la berge et j’effectue des lancers à 10 heures, 11 heures et midi de manière à couvrir une large zone, sans toutefois délaisser structures et frondaisons.
Inutile d’insister si les poissons sont actifs ils prendront au premier passage.
Lors de cette session de nombreux gros ont été capturé sur des micros spots. Face à la sectorisation des gros individus le power fishing offre un véritable gain de temps tant cette technique permet de battre du terrain. Pour cela un ensemble casting composée d’une canne Medium 7-21g ou Medium Heavy 7-28g dotée d’une pointe souple est idéal. Les cannes Evergreen Phase The Explorer ou la Illex Night Shadows B 215 MH+ Water Things associées à des moulinets en taille 151 (Shimano Metanium, Daiwa Zillion SV TWG, etc…) conviennent particulièrement bien à cet exercice.
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Affiner la technique lors des moments de creux
Il n’est pas rare que d’un seul coup la pêche ralentisse et que les touches s’espacent de plus en plus. Dans ces cas précis je reviens sur les secteurs productifs pour insister avec d’autres leurres.
On passe alors d’une stratégie dite « américaine » (couvrir un maximum d’eau) à une stratégie plus fine dite « japonaise » (insister sur un hot spot en passant tous les leurres jusqu’à trouver celui qui les déclenchera).
Je commence en général au jig head au plus prés des obstacles pour finir en weightless à skipper des Fat Ika, des soft jerkbait comme le Sakamata Shad voire même un Worm en Wacky en troquant ma canne casting par une spinning Light ou Ultra Light. Cela permettra toujours d’ajouter des poissons au vivier et de s’amuser durant les heures d’inactivité.
L’automne une saison charnière
Même si comme vu précédemment, la météo d’automne peut s’apparenter à un printemps ou un été, l’horloge biologique des poissons, elle, reste la même.
Avec les jours se raccourcissant inexorablement, les carnassiers sentent l’hiver arriver. Il est donc l’heure pour eux de faire des réserves. Stimulés par le regroupement du poisson fourrage, ils seront très actifs. C’est pour cela qu’il n’est pas rare de réussir d’excellentes sorties et d’ajouter au tableau des poissons trophées.
Les changements fréquents de luminosité et la trajectoire basse du soleil sont des facteurs propices à l’alimentation des prédateurs. Les heures creuses sont bien moins marquées qu’en été et même si le temps de pêche effectif est bien plus court il est de bien meilleure qualité. Veillez tout de même à ne jamais rater la première ni la dernière heure de la journée.
Les changements brusques de météo
Parlons maintenant des changements de temps. Il n’est pas rare en cette période de vivre les quatre saisons durant la même journée. Au lieu de se morfondre d’une arrivée soudaine de rafales de vent rendant fastidieuse une pêche précise du black-bass, j’en profite bien souvent pour passer au brochet. La tempête a le don de les activer, il serait dommage de s’en priver. De longues dérives le vent dans le dos au big bait (hard et soft) ou à la palette (spinnerbait, bladed Jig) sont faciles à mettre en œuvre. D’autant plus que dans ces moments-là le contrôle du bateau et de sa bannière dans la recherche du black-bass s’avère être une véritable corvée.
L’adaptation est capitale et si un poisson est totalement sur off il n’y a pas de mal à changer ses plans et tenter de sauver la journée. C’est souvent le cas avec le brochet.
Si rien ne marche il faut savoir faire preuve de polyvalence. L’automne est propice à la traque de tous les carnassiers il ne faut donc pas hésiter à passer de l’un à l’autre.
L’automne c’est aussi le changement de la végétation subaquatique
Autre point capital en cette saison c’est la mort de certains herbiers et autres nénuphars. Cette disparition entrainera bien souvent un changement de comportement des poissons auquel il faudra être attentif.
Harcelé toute l’année en top water les nénuphars ont prouvés qu’ils abritaient en leur ombre black-bass et brochets. Les délaisser dès leur décomposition serait une véritable erreur. A mon humble avis, après que les feuilles se sont détachées, les tiges des nénuphars offrent une cache de premier choix pour les prédateurs et le bait fish.
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Les spinnerbaits, chatterbaits, swimbaits, Miuras Mouse feront alors des merveilles. Peignez ces tiges mortes avec application vous aurez d’excellentes surprises.
L’essentiel est de trouver le leurre qui passera sans s’accrocher. N’hésitez alors pas à en changer constamment jusqu’à trouver celui qui se faufilera aisément entre les nymphéacées. Petit conseil, il faut toujours lancer dans le sens du vent ou du courant pour passer entre les tiges et ne pas les aborder en travers. Bien que la pêche reste la pêche et que dans certains cas, ce soit le fait de s’accrocher et de se décrocher violemment qui séduira le poisson.
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Analyse, adaptation, déduction !
En résumé nous savons que l’automne est une période propice à la traque des black bass et autres brochets.
Des journées courtes mais bien rythmées s’offrent à vous.
Pour en profiter pleinement cherchez toujours à comprendre le comportement des poissons par rapport à la température de l’eau et sa couleur, les conditions météo et le positionnement du bait fish.
A partir de là ne vous interdisez aucune technique et faites selon votre intuition.
Vous verrez alors, que même en surface à l’approche de l’hiver les poissons peuvent réagir, idem pour toute autre technique si les conditions sont réunies.