Pêche au Cap-Vert : entre surfcasting, popping inshore et jigging offshore !

Le Cap-Vert est l'endroit idéal pour pratiquer la pêche lors de vacances familiales tout en mixant les techniques. Tour d'horizon des possibilités halieutiques qu'offre cet archipel perdu dans l’océan Atlantique et réputé pour sa douceur de vivre et son climat chaud et sec.

Il n’est jamais facile de concilier les vacances en famille et notre passion débordante pour la pêche. Le Cap-Vert offre pourtant cette opportunité. Situé dans l’océan Atlantique au large des côtes du Sénégal, en Afrique de l’Ouest, l’archipel se compose de dix îles volcaniques. C’est en ce début novembre que nous avons décidé de poser nos valises sur l’une d’entre elles, celle de Sal, connue pour ses plages de sable blanc, ses vagues et ses eaux turquoises. Véritable petit paradis pour les sports de glisse, surf, kitesurf, planche à voile et bien sûr, pour la pêche.

L’avantage de ce spot réside dans le fait que l’on peut attraper du poisson en faisant de courtes sorties de quatre heures, ce qui laisse l’autre partie de la journée libre pour profiter de la famille. Agréable compromis permettant de contenter tout le monde.

Autre point non négligeable le Cabo Verde bénéficie d’un climat agréable et d’eaux chaudes, véritable bonheur à l’approche de l’hiver. En effet, il faisait 30 degrés avec des nuits chaudes et une eau à 27 degrés. Tout cela à 6h d’avion de la France !

Mahi mahi leurré au Roosta Popper depuis la plage.

La pêche inshore

Pour entrer dans le vif du sujet, et prendre contact avec l’île et ses poissons, j’avais booké via Instagram une matinée de Rock Fishing Spinning avec l’organisation Inshore Expérience avec au programme la traque des carangues gros yeux au popper et des dorades coryphènes, depuis la côte donc.

C’est pile à l’heure, à 4h45 du matin, que je vois surgir devant l’hôtel, le 4X4 et ses trois guides rien que pour moi. Présentations faites nous chargeons le matériel et partons pour une heure de route sur des pistes semées de roches volcaniques. Mieux vaut avoir un chauffeur pour ne pas se perdre dans un tel labyrinthe !

Nous arrivons enfin au bord d’une falaise sur laquelle de belles vagues viennent se fracasser. Le soleil se lève à peine et c’est le meilleur moment pour le popper me signifie le guide.

Après une heure de popping acharné, à 4 avec les guides, (oui ici les guides pêchent pour faire venir le poisson !) pas la moindre attaque !

Malgré la difficulté du jour, habituellement les carangues gros yeux montent bien sur les poppers, ici le guide Mitchell en fait la démonstration.

Nous passons donc sous la surface sans plus de réussite. C’est finalement du jig que viendra la solution avec la prise de quelque carangues gros yeux de taille modeste.

Face à la difficulté du jour, Mitchell lancera une petite bonite morte dérivant sous trois ballons de baudruche. Très rapidement, la canne s’affole laissant peu de doute sur l’identité du client à aileron. Même si l’objectif était de prendre du poisson au popper j’étais ravi de pouvoir combattre un requin depuis le bord. Sacrées sensations, d’autant plus qu’il faut surveiller à chaque instant les vagues pouvant vous emporter. C’est finalement après un bon quart d’heure que nous apercevrons le squale. Séance photo rapide et release. Les côtes cap verdienne sont très fréquentées par des requins en tout genre et il n’est pas rare d’en capturer aussi au leurre, adrénaline garantie.

Toujours impressionnant de combattre un requin depuis le bord.

Une matinée en somme vite passée laissant entrevoir tout le potentiel de la pêche du bord. A la vue des photos sur le téléphone du guide certains vacanciers n’ont pas dû trouver le temps de s’ennuyer.

La pêche seul depuis la plage

Comme pour chaque voyage, je n’oublie jamais de prendre une canne travel, une boite de leurres, du fluorocarbone et une bonne pince.

C’est une après-midi de snorkeling et la vue de nombreuses horse eye jack en chasse qui me décide à passer à l’action.

Quelle quiétude que de propulser son Kten dans les eaux turquoises depuis le sable blanc de la plage…. sous l’œil médusé des touristes !

Le meilleur moment pour déclencher les attaques des carangues reste le coucher du  soleil et toute la nuit, à l’heure où la plage se vide et que les eaux s’agitent. La grande baie de Santa Maria est excellente pour cette pratique, vous pourrez même prendre des mahi mahi durant les mois d’été. Les Roosta Popper ainsi que le Slidog de chez Halco ont tiré leur épingle du jeu, sans oublier le Feed Popper et les Kten.

Attention la nuit, la plage devient le terrain de jeu des squales ! Ici, un requin nourrice.

Côté matériel pour pêcher depuis la côte, une canne Daiwa Saltiga Air Portable C82-6 R de 2,49m PE6 associée à un moulinet en taille 10000 (Stella ou Saltiga) constituent un ensemble type approprié.

La pêche au jigging en bateau

Comme énoncé précédemment le but des vacances était de prendre du temps en famille. Difficile donc de booker une sortie du lever au coucher du soleil. Le Cap Vert permet d’arriver sur d’excellentes zones en très peu de temps de navigation. J’ai donc opté pour des sorties de quatre heures le matin ou l’après-midi, indifféremment, sur le My Way, le joli bateau de pêche du skipper italien Daniel Galle.

My Way, le bateau du capitaine Daniel Galle flottant sur les eaux turquoises de la plage de Santa Maria.

Les tarifs étant assez élevés je vous conseille de partager le bateau avec un autre pêcheur pour diminuer les coûts. Plus n’est pas le bon compromis car cela multiplie le risque de regarder les copains combattre les poissons.

La technique reine du jour sera le jigging sur des fonds de 50 à 150 mètres.

Jour 1

Après trente minutes de navigation sur une mer formée (attention une houle de deux mètres est fréquente), arrivée sur une montagne sous marine et première descente. Le capitaine contrôlant les dérives il est facile, même pour un débutant, de pêcher à l’aplomb du bateau sans avoir recours à des jigs démesurés. D’ailleurs, nous ne dépasserons jamais les 150 grammes avec un seul assist hook pour une meilleure nage.

Le sondeur est « full of fish » et dès la première animation nous nous retrouvons pendus. Beaucoup de petits poissons interceptent les jigs goulument. Thons jaunes, bonites, blue runner, mérou, almaco jack, amberjack et une multitude de poissons inconnus tous plus beaux les uns que les autres.

Joli wahoo capturé à la traine entre deux spots de jig.

Attention, la pêche au jig est extrêmement physique et demande un matériel irréprochable pour ne pas s’épuiser. Les fortes tractions combinées à la remontée incessante de poissons dans plus de 100 mètres d’eau pourraient venir à bout du plus costaud d’entre nous s’il n’a pas les bons outils. Pour cela la Smith Offshore Stick Lim Pack 70-55h ou une Daiwa Saltiga Jigging Deep 55 combinées à un Shimano Stella SW-C 10000 PG ou un Daiwa Saltiga 10000 P constituent des ensembles idéal.

Sur cette première matinée difficile de sélectionner les gros tant les poissons d’1kg se montrent voraces. Quand enfin le moulinet se met à siffler ! Ce coup-ci c’est sérieux, de longs rushes puissants, puis la ligne remonte vers la surface laissant apparaître un énorme dauphin se délectant d’un thon jaune. Par courtoisie il nous laissera la tête avant de replonger dans les abysses. La présence des cétacés sonne la fin de la récré et nous regagnons le port un peu frustrés (et oui 4 heures ça passe vite).

Si les dauphins sont dans la place ils ne vous laisseront que les miettes !

Le rendez vous est pris pour le lendemain aprem car l’heure est maintenant à la détente en famille.

Jour 2

Changement de spot pour cette deuxième sortie. Une nouvelle fois l’échosondeur trahit la présence de thons sur un tombant. La première descente vient le confirmer avec la prise de deux thons jaunes de 5 kg.

Puis soudain, vint l’heure enchantée ! Arrivé à 20 mètres du bateau, lors de la seconde remontée, le jig se fait intercepter de manière brutale alors même que j’allais cesser les animations. Une fraction de seconde s’ensuit, le temps que le poisson comprenne ce qui lui arrive puis un premier rush d’une violence inouïe. Pas de doute c’est un Yellowfinn tuna et il est lourd !

Après un long et intense combat sur un matériel pas adapté à ce genre de monstre nous mettrons au sec, après nous être relayés plusieurs fois, un thon jaune aux mensurations honorables.

En effet, pour un poisson capturé au jig il pulvérise de 28 kg l’ancien record du capitaine. Le poisson accuse 77kg sur la balance homologuée IGFA ! Un poisson moyen pour l’espèce mais véritable trophée sur cette technique dans ce pays.

Sensations garanties pour ce genre de thon jaune au jig !

C’est sur un nuage que nous rentrerons au port, la sensation du devoir accompli, pour déguster une caïpirinha dans un bar de plage.

Jour 3

Ultime sortie en mer avant la fin des vacances. Cette fois-ci je partagerai le bateau avec un belge et deux espagnols et raconterai la belle sortie de la veille et la quantité de poissons présents le long des côtes de l’ile de Sal. Ils ne mettront pas longtemps à me croire car d’entrée, un peu comme d’habitude, un joli doublé d’amberjack viendra répondre à nos attentes.

Même de tailles modestes les amberjack vous donneront du fil à retordre. Attention, le record mondial se trouve au Cap-vert !

S’ensuivra un festival de carangues entre 3 et 5kg.

La clé de la réussite pour cette pêche est le changement de rythme ; il faut sans cesse varier les animations. Passant sans relâche de courtes tirées sèches à de grandes amplitudes plus lentes. L’essentiel des touches est intervenu lors des changements.

C’est après une bonne quinzaine de poissons chacun que Danny nous signifiera qu’il est temps de rentrer. Déception car nous n’avons pas vu le temps passer. Excellent capitaine, Danny Galle et son marin Matteus vous mèneront vers des eaux poissonneuses. Son contrôle de la dérive pour toujours rester à la verticale malgré les courants et le vent est une clé du succès. En revanche, ne comptez pas jouer les prolongations il n’y aura pas d’heures sup…

Néanmoins, il est possible de le booker à la journée ou à la semaine pour s’écarter un peu des côtes et tremper sa ligne dans des endroits moins pêchés.

L’ile de São Nicolau est d’ailleurs le hot spot pour les grosses sérioles. Comptez tout de même huit heures de navigation depuis Santa Maria.

Le Cap-Vert un compromis parfait entre pêche et famille

Pour résumer, de par sa situation, sa facilité d’accès et ses ressources piscicoles « el Cape Verde » est une destination idéale pour mixer pêche et famille. La variété des techniques et des espèces satisfera le plus grand nombre. Pour ne rien gâcher la cuisine y est excellente et le thon se déguste à toutes les sauces. La douceur du climat et la joie de vivre des autochtones vous mettra vite dans l’ambiance estivale, relax et farniente.

Pour preuve la devise du pays Cape Verde « No stress » !