La cubera a construit sa notoriété par sa recherche aux leurres de surface. La pêche de la Cubera au popper représente par exemple, et au même titre que la carangue GT, un des grands challenges du pêcheur sportif. Et le parallèle avec la carangue ignobilis ne s’arrête pas là car la cubera s’avère être un adversaire à la défense redoutable qui ne laissera pas de place à l’approximation dans la gestion du combat et particulièrement lors de l’entame de celui-ci…
Le combat : Cubera Vs GT
Certains pêcheurs ont tendance, à juste titre, à positionner le combat de la cubera au-dessus de celui de la carangue GT. La différence majeure avec la GT sur cette phase est que la Cubera va, instantanément après s’est emparé du leurre, tenter sciemment de rejoindre son trou comme le font les mérous, rendant le face-à-face extrêmement intense lors des cinq premières minutes.
Au-delà de cette durée, si le pêcheur a tenu bon et est toujours maître de la situation, l’issue du combat est nettement moins aléatoire. A l’inverse, si le pêcheur ne contrôle pas la cubera dans les dixièmes de seconde qui suivent la touche, qu’il ne déploie pas toutes ses forces lors de ces cinq premières minutes, alors l’issue sera fatale le plus souvent.
En effet, la GT peut provoquer une casse de la ligne par frottement sur des rochers mais, à la différence de la cubera, elle ne le fait pas volontairement. La GT va plutôt avoir tendance à gratter le fond pour enlever le leurre de sa gueule.
Recherche spécifique de la Cubera au popper
Il existe plusieurs endroits dans le monde où il est possible de rechercher spécifiquement les grosses cuberas au popper. La cubera évoluant en profondeur, le choix doit se porter sur des poppers volumineux dotés d’une large cup et donc le plus bruyants possible.
A l’instar des carangues GT de Djibouti (article disponible ICI), le principe est de faire le plus de bruit en surface et de pêcher lentement pour permettre aux poissons de localiser le leurre et leur laisser le temps de monter.
La pêche au stickbaits s’avère efficace également et particulièrement sur les poissons qui montent mais se méfient des poppers.
La règle est : plus les poissons sont agressifs, plus le popping sera pertinent, moins ils le sont, plus l’emploi de stickbaits sera judicieux.
L’animation des leurres
Comme nous venons de le préciser, le Popping s’effectue de la même manière que pour les GT sur les zones très profondes : pops puissants et bruyants, récupération très lente avec des pauses pour laisser le temps aux poissons d’identifier le leurre et de monter dessus. La Cubera n’est pas un poisson rapide et ne se déplace pas constamment comme la GT peut le faire par exemple.
En ce qui concerne les stickbaits, il faut les laisser couler plus ou moins et les ramener lentement en leur faisant faire des écarts plus ou moins importants.
Cubera, la reine de la pêche côtière lourde au popper
Sur la côte Pacifique nous retrouvons plusieurs secteurs pour rechercher spécifiquement la cubera au popper et notamment le Panama, la Colombie et le Costa Rica (bien que la densité de cuberas au Costa Rica soit moindre rendant sa recherche au popper plus aléatoire).
En Atlantique, Cuba est également une très bonne destination popping.
Le « Banco Hannibal » du Panama
Au Panama on recherche la cubera autour des têtes de roches et également sur les montagnes sous-marines telles que « l’Hannibal Bank » (« Banco Hannibal » en espagnol) dans le Golfe de Chiriqui, zone également réputée pour la recherche des thons au popper ou encore celle du marlin à la traîne.
Le « Banco Hannibal » affleure à 30 mètres sous la surface alors qu’autour la profondeur atteint 500 à 600 mètres !
Aussi, toute la zone côtière du Panama recèle de grosses cuberas à rechercher spécifiquement au popper.
Lorsque l’on part traquer les grosses cuberas panaméennes, il n’est pas rare de tomber sur de très gros poissons coqs qui ne restent pas insensibles aux gros poppers.
Les « Jardins de la Reine » à Cuba
La recherche est similaire aux « Jardins de la Reine » (« Jardines de la Reina ») à Cuba, Popping lent avec de gros poppers dotés de grosses cups afin de faire beaucoup de bruit pour faire monter les poissons.
Le matériel pour le popping
En général, il s’agit strictement du même matériel que pour rechercher les énormes GT.
Canne spinning de 100-130 lbs associée à un moulinet en taille 18000 ou 20000 garni de tresse, elle-même associée à un Shock Leader de 200-250 lbs. Le Shockleader est très important lorsque l’on pêche la Cubera car il permet d’avoir cette élasticité qui empêche la ligne de claquer directement au contact d’un rocher. Le Fluorocarbone 100% résiste moins bien aux chocs violents.
Parmi les références de cannes parfaitement adaptées à la pêche de la cubera au popper, nous trouvons les nouvelles Illex Element Rider X5 S 240 XH REEF RIPPER, S 220 XXH THUNDER SWORD et S 2404 XH GT EXPEDITION. Nous pouvons également citer les excellentes Zenaq SINPAA 83 HIRAMASA ou Smith LTD OFFSHORE STICK WRC YAKUSHIMA, entre autres.
La pêche de la cubera au vif
En plus du Popping, l’autre technique utilisée est la pêche au vif avec des bonites. Cette technique est une alternative plus efficace que le popper dans certaines conditions : lorsque la pression de pêche est forte, lorsque la densité de poissons est moindre (Costa Rica) et enfin en raison de la turbidité importante de l’eau rendant peu rentable la pêche au leurre, qui plus est, au popper (Côte-d’Ivoire, Sénégal). Cette approche permet en outre de sélectionner les plus gros sujets.
Le matériel pour la pêche de la cubera au vif
Ici, l’emploi d’un matériel très puissant est de mise. En général, des ensemble Jigging (spinning ou casting) constitués de cannes à jig de 80 à 100lbs.
On fixe la bonite sur un montage Catalina (Cf article disponible ICI) que l’on noue sur un hameçon Circle. L’intérêt de cette approche est que la bonite va évoluer entre deux eaux tandis que l’on réalise une traîne lente de manière à prospecter le pourtour des têtes de roches.
Le pick-up est ouvert, le doigt est sur la ligne de manière à sentir la bonite nager. Lorsqu’une cubera s’approche, on ressent bien le changement de comportement de la bonite qui peut même remonter jusqu’en surface et sauter hors de l’eau pour échapper à l’attaque du prédateur, c’est très spectaculaire !
Une fois que la cubera s’est emparée de l’appât, on la laisse partir avant de refermer le pick up et tendre la ligne sans ferrer, c’est un des intérêts du circle hook. Du fait de son profil, il va remonter sans se piquer pour aller se fixer fermement au niveau de la commissure des lèvres du poisson.
Il s’agit d’une technique très utilisée au Costa Rica, notamment en raison de la densité moindre de cubera, et sur la côte ouest africaine (Côte d’Ivoire, Sénégal, etc)
Pêche en Slow Jigging
Technique efficace lorsque la profondeur des postes dépasse les 30 mètres mais moins employée car peu sélective.
Très grosses cuberas au poisson mort
Il existe un spot où il est possible de capturer des cuberas géantes ! Il s’agit du secteur des Battures du Connétable en Guyane, au large de Cayenne ! On retrouve sur ce secteur rocheux isolé au milieu de vastes étendues de fonds limoneux et lisses, deux espèces emblématiques : le mérou géant (Epinephelus itajara), autrement appelé mérou goliath, et d’énormes cuberas que l’on va toucher en pêchant le goliath au poisson mort. Sur les Battures du Connétable, pas de cuberas juvéniles, on n’y trouve que de très gros poissons ! Les données scientifiques manquent sur les déplacements des cuberas mais il s’agit certainement de poissons faisant une halte au cours de leur migration…
