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Pêche Exo : à la découverte des poissons monstres des fishing lakes thaïlandais !

Difficile de concevoir un voyage en Thaïlande sans passer par la case des fishing lakes, pêcheries ou ponds. Ces petits lacs privatifs exploités pour la pêche sportive regorgent de poissons trophées. Bien que la dimension éthique soit discutable, nous avions décidé de passer une journée dans un de ces étangs, dans la province du Ratchabury. Récit d'une partie de pêche pas comme les autres !
Pêche du snakehead en Thaïlande
  1. Le Snakehead, ce prédateur ultime de la jungle thaïlandaise !
  2. Quel matériel choisir pour la pêche du Giant Snakehead en Thaïlande ?
  3. Pêche Exo : à la découverte des poissons monstres des fishing lakes thaïlandais !

Après quatre jours passés dans la jungle sur les maisons flottantes du Srinakarin, il est difficile de revenir à la civilisation. D’autant plus de manière aussi brutale. En effet je conçois la pêche comme une activité hors du temps où l’immersion totale dans l’élément passe par la solitude, le coté sauvage du lac ou de la rivière. En me rendant dans une pisciculture je savais bien que mon logiciel allait être ébranlé et qu’un reformatage serait nécessaire pour passer un bon moment. C’est donc sans à priori, crainte ni réticence que nous découvrons les deux minuscules étangs en forme de huit. La superficie doit être à la louche d’un hectare et demi pour 50 centimètres à 2 mètres de profondeur. La réalité me rattrape vite quand j’aperçois un groupe de japonais à la queue leu-leu lançant des petits leurres souples dans le lac ou plutôt la mare ! Une grande table derrière eux déborde de bouteilles d’alcool entamées en tout genre, il est 8 heures du matin, bienvenue dans une pêcherie !

Bien choisir son pond

Il existe une multitude de pêcheries en Thaïlande. En effet les thaïlandais sont reconnus pour être parmi les meilleurs pisciculteurs au monde.

Certaines sont spécialisées dans la pêche à la mouche, d’autres dans la pêche à l’appât ou au poisson mort et enfin, les dernières sont axées sur le leurre.

Les poissons ciblés sont aussi différents selon les ponds et les techniques, comprenez qu’il sera difficile de prendre des carpes au leurre.

Jeff et un joli spécimen de carpe siamoise de « pisciculture ».

C’est pour cela qu’il est très important de bien choisir celui qui nous intéresse. Il en est de même pour la taille des poissons. Les piscicultures s’arrachent les poissons trophées et certaines en ont fait leur étendard. Celles abritant les records sont par ailleurs plus pauvres en densité. On s’y rend pour peu de touches mais pour des gros poissons. D’autres misent sur une population impressionnante et des départs à n’en plus finir. A vous de faire votre choix.

Passionnés de carnassiers nous avons opté pour un étang abritant une bonne densité d’arapaimas, garpique aligators, redtail catfish et autres giants pangasius !

La pêche au leurre

La journée allait se diviser en deux, la première partie serait consacrée à la pêche au leurre la seconde se déroulerait au poisson mort.

solide Mekong catfish !

A ma grande surprise le guide me dit de laisser tomber mon ensemble 60 livres pour la pêche du thon sur chasse mais d’opter pour le même matériel que pour le snakehead à savoir ma DEPS Huge Custom H1 ! Bien que convaincu de la qualité de cette canne, je m’imagine mal venir à bout d’un arapaima de 100 kg avec ce matériel. Car depuis notre arrivée nous assistons à un véritable ballet de ce poisson archaïque qui nourrit mes fantasmes. De véritables monstres viennent rouler en surface laissant entrapercevoir leurs écailles argentées striées d’un rouge sang.

L’impatience prend le pas sur la raison et les nœuds sont bâclés pour lancer au plus vite.

Mister Kick notre guide du jour nous conseille de démarrer avec des petits leurres souples plombés. Nous nous exécutons bêtement ! Mais très vite sans le moindre résultat on se sent impuissants et découragés. Les leurres tombent sur les poissons, devant derrière, à droite à gauche, mais rien n’y fait, pas la moindre attaque.

Les aligators gar se sont désormais joints aux géants amazoniens. Ils maraudent en toute quiétude se moquant avec désinvolture de nos swimbaits les plus onéreux, leurres souples, poissons nageurs en tout genre, etc.

Un joli spécimen de giant pangasius capturé par Antoine.

Face à notre détresse, le gérant des lieux trouva opportun de passer au moment tant attendu, le repas des fauves ! C’est armé d’un seau de tilapias morts qu’il rentre dans l’eau pour les lancer un par un tout en faisant claquer ses mains à la surface pour faire un maximum de raffut.

Vision de cauchemar, nous sommes côte à côte avec les japonais et deux américains à lancer dans un mouchoir de poche. Mais décidément la magie n’opère pas et rien n’y fait, pas la moindre touche. Nous apprendrons plus tard que suite au covid et par manque de moyen, les repas étaient effectués à base de poissons morts alors que pour déclencher une frénésie alimentaire des vifs auraient été plus opportuns.

Mais cela ne résout pas nos problèmes et je vois déjà poindre à l’horizon l’exploit d’un infâme capot dans une pisciculture ! Celui qui ravirait les copains restés en France !

Antoine en action de pêche tout proche d’un hôtel à offrandes.

La solution

Insistant sur la zone amorcée, je remarque Antoine, qui se décale pour se poster non loin d’un hôtel à offrandes à l’autre bout du lac. Il prend un temps pour observer les poissons, puis son bakkan de leurres. Après avoir laissé un billet de 100 bath sur l’hôtel (environ deux euros, il sait se montrer généreux) il commence une pêche lente et réfléchie. Deux minutes suffisent et le voilà pendu. A la manière de Marie Josée Perec il entame des tours de lac tels des tours de piste. Je comprends mieux les recommandations du guide sur le matériel. Les poissons n’ont aucun lieu de cache et n’ont d’autres solutions que de tourner en rond jusqu’à épuisement. Quelle sportivité ! Au bout de 20 bonnes minutes il vient à bout d’un magnifique poisson chat à queue rouge, cela lui va si bien !

Un redtail catfish des ponds thaïlandais.

Nous nous précipitons non pas pour le féliciter mais pour voir avec quoi il avait leurré la bête !

Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Un bucktail jig ! Le leurre le plus redoutable d’Amazonie !

Ni une, ni deux, je copie immédiatement et me mets à animer mon jig avec d’amples tractions.

Le résultat ne traine pas et le frein se met à siffler ! Aïe aïe aïe, je crains le pire pour ma canne !

Les rushs sont longs et violents et je me mets moi-même à faire le tour du lac pour suivre ce client mystère. Au bout de quinze minutes, n’en finissant pas de faire le cinéma devant les japonais incrédules et toujours bredouilles, j’aperçois un garpique alligator de taille modeste crever la surface. La violence du combat résidait dans le fait que je l’avais harponné par la queue ! Aucun mérite.

Un premier Alligator gar modeste pour moi !

Satisfait tout de même d’avoir enfin les mains qui sentent le mucus, je reprends avec espoir la pêche, sans succès malheureusement. Antoine, décidément spécialiste incontesté de la pêche en réservoir portera le score de la France à 3 en capturant un autre garpique plus conséquent.

Un second Alligator gar plus solide pour votre serviteur !

La pêche au poisson mort

Sur les coups de 13h, le gérant nous informe que nous sommes désormais autorisés à pêcher au poisson mort.

Ce n’est pas plus mal car la chaleur harassante combinée au manque de résultat commence à être pesante.

Pour être tout à fait honnête, je suis complètement novice dans la pêche au posé. Je décide donc de suivre les conseils de mes deux amis carpistes, pour qui,  la présentation est tout un art !

Notre guide à l’air bien plus basique pour les montages. Il équipe mon ensemble pour la traque du thon sur chasse avec un fluoro en 60 livres une olive d’une quarantaine de gramme et un bas de ligne ridicule en 40 livres terminé par un hameçon de 2/0.

Pour l’escher, un petit tilapia auparavant écrasé sous la sandale, pour qu’il diffuse plus dans l’eau.

On lance où bon nous semble, le pickup ouvert et une bouteille d’eau en guise de détecteur. Dès qu’elle tombe il nous suffit de ferrer ! Simple comme bonjour, je découvre alors les plaisirs de la pêche sur une chaise pliante !

Antoine et le seul arapaima que nous toucherons de la journée.

Le graal

Trêve de plaisanteries, la bouteille d’Antoine vient de se renverser en moins de cinq minutes chrono. Il est attelé à un sérieux client et sa Zenaq plie sérieusement lorsqu’il resserre le frein de son Stella.

Nous sortons nos lignes de l’eau, sentant que c’est certainement le poisson pour lequel nous sommes venus qui se trouve au bout de la ligne.

En effet, un magnifique arapaima monte en surface, nous éblouissant de sa robe magnifique. Après un bref quart d’heure il rentre enfin dans l’épuisette hors norme du guide. Quel poisson, nous sommes émerveillés par sa beauté faisant tout à coup abstraction du cadre !

Jeff et un barramundi du pond.

Ce sera malheureusement le seul pirarucu (nom amazonien) de l’après-midi. La faute à des bas de ligne trop light ! Je ne saurais que trop vous conseiller d’opter à minima pour un fluorocarbone en 60 livres si vous ne voulez pas vivre les mêmes désillusions que moi !

Les touches s’enchainent maintenant à un rythme soutenu. Antoine, ayant réalisé le grand slam du pond,  en grand seigneur, nous laisse même s’occuper de sa ligne. Patrice, carpiste surdoué de sa génération est fort à son aise. Il capturera dans l’heure, alligator gar, redtail catfish et un giant pangasius. Ce sera la goutte d’eau pour les japonais, toujours capots, qui quitteront les lieux sans un regard. Il est temps pour nous aussi de plier les gaules. La route pour la prochaine étape est longue. Nous retournons traquer le giantsnakehead sur un barrage proche de l’océan dans la région de Prachuap Khiri Khan.

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