Pêche en mer en bateau en Norvège : poissons, saisons, spots, conseils et matériel !

Avant de partir pêcher en Norvège, j’avais une expérience très limitée en pêche en mer et en pêche exotique. J’ai pourtant opté pour cette destination car j’étais à peu près sûr d’en avoir pour mon argent en termes de quantité de touches et que mon niveau technique ne rentrerait pas forcément en compte, tant la pêche peut être facile à ces latitudes.
La pêche au leurre en Norvège
  1. Le premier voyage de pêche exotique par excellence est bien au nord, vive la Norvège !
  2. Norvège : conseils, spots, leurres et matériel pour réussir son voyage de pêche du bord !
  3. Pêche en mer en bateau en Norvège : poissons, saisons, spots, conseils et matériel !

C’est bien pour cela qu’on se rend en Norvège, pour pêcher dans un cadre somptueux des quantités astronomiques de poissons. En Norvège, un objectif réaliste n’est pas de vouloir faire de belles pêches mais de très belles pêches de poissons marins ! Et tout ceci sans même avoir à payer un simple permis de pêche ! Si on effectue son voyage au bon moment et au bon endroit en Norvège, on a toutes les chances de réaliser des scores incomparables avec des pêches en dessous de l’équateur.

Premières descentes de leurres… c’est déjà maillé avec cette jolie morue norvégienne !

Partir au bon moment

La meilleure saison pour réaliser un voyage de pêche en Norvège est sans conteste la fin de l’hiver, soit au cours des mois de mars, avril et mai. Les poissons finissent alors pour nombre d’entre eux une migration de plusieurs milliers de kilomètres qui les amène le long des côtes pour se reproduire. C’est le grand rassemblement des cabillauds autrement appelé le “Skrei”, les plus gros géniteurs se rapprochent alors des côtes. A cette époque de l’année, les jours sont déjà très longs pour durer plus de 20 heures à la fin mai. C’est à cette période que sont mondialement réputées l’archipel des îles Lofoten et les îles plus au nord pour la quantité exceptionnelle de poissons qu’elles abritent. Certes les conditions météorologiques y seront rudes, mais vous prendrez plein de poissons, croiserez très peu de touristes et avec un peu de chance, apercevrez quelques orques. Si vous souhaitez tout de même louer une embarcation à la saison estivale, anticipez car à cette saison, les bateaux sont loués presque un an à l’avance dans beaucoup de camps !

Combinaison hivernale de rigueur pour cette pêche des grosses morues de Norvège !

Les bonnes adresses

On trouve encore de nombreuses organisations qui proposent des prestations solides. Si je devais retourner en Norvège je partirais peut-être pêcher au nord les énormes morues de l’île de Sørøya ou Havøysund. L’avantage de pêcher un groupement d’île, c’est qu’on peut toujours arriver à trouver à peu près un endroit à l’abri du vent.

Les îles du Vesterålen entre les îles Lofoten et le nord du pays proposent également des pêches mémorables. Ou bien encore le courant du Nappstraumen, le cadre y est juste somptueux au beau milieu des Lofoten. Et comment ne pas avoir envie de retourner pêcher le Maelstrom, le spot est unique au monde : un détroit de 4 à 5 kilomètres de large avec seulement 40 à 60 mètres de profondeur. Les courants de l’océan Atlantique Nord se déversent dans le Vestfjord au changement de marées. Il se forme alors d’énormes bouillons qui poussent d’énormes quantités de nutriments dans le Vestfjord. Ainsi, cette région est non seulement l’une des plus dangereuses, mais aussi l’une des zones de pêche les plus riches au monde… rien que ça, oui.

Les monstrueux courant du Maelstrom.

Les espèces à cibler

Les principales espèces que l’on ciblera en bateau seront donc les cabillauds (morues), les lieus noirs et jaunes ainsi que les flétans. Il est toutefois largement possible de capturer une belle julienne, des poissons loups ou encore des aiglefins.

Le principe de base étant d’arriver à trouver les boules de poisson fourrage, il y a alors de grandes chances que des gros bancs de cabillauds et lieus se nourrissent à proximité. Le poisson bouge énormément en Norvège et il ne faut pas hésiter à refaire les mêmes dérives pour continuer à prendre du poisson en nombre.

L’halibut est le poisson roi en Norvège, il se mérite !

Les halibuts (flétans) ont eux un comportement bien différent. Postés et plaqués au fond, ils attendent que des proies passent à proximité. Leur recherche consiste à effectuer de longues dérives en verticale au milieu de “rien” avant de voir un écho se décoller du fond et venir sanctionner votre leurre. C’est une pêche ou il ne faut pas hésiter à être très décollé du fond, les flétans font l’effort de venir chercher le leurre. Les touches sont bien moins nombreuses que sur les autres espèces mais la prise n’en est que plus glorifiante.

Si l’on se rend sur le nord de la Norvège à la saison estivale, la pêche change énormément. Les cabillauds ne sont plus présents en nombre et il est même alors possible de prendre des gros lieus noirs en surface au popper sur les spots appropriés.

Il n’est pas rare de croiser la route d’un poisson-loup en Norvège !
quand on parle du loup… attention les doigts !

Une bonne gestion de la bathymétrie

Le format des voyage de pêche en Norvège est assez façonné par rapport aux habitudes des scandinaves et germanophones. L’organisation se constitue souvent d’un camp de pêche qui met à votre disposition plusieurs bateaux à la location. Les bateaux sont pour la plupart parfaitement équipés pour vous proposer des conditions optimales de pêche et les spots ne sont jamais qu’à quelques dizaines de minutes de navigation au maximum. Un permis côtier ainsi qu’une bonne connaissance de pilotage d’un bateau de taille moyenne sont indispensables. Il est également capital de savoir se servir un minimum de l’électronique de bord afin de rejoindre les points GPS déjà renseignés sur la cartographie du sondeur installé. Une bonne interprétation des échos en 2D est également fondamentale afin de pouvoir détecter les bancs de poissons fourrage et les montées de flétans depuis le fond.

Aiglefin norvégien.

Les ensembles pour pêcher en bateau en Norvège

Le facteur à ne surtout pas négliger lorsque l’on part pêcher en Norvège est la configuration dans laquelle vous allez être amené à combattre vos poissons. Bien souvent les zones de pêche les plus propices se situent au sein de courants puissants ou des plombées de 300 voire 400 grammes ne sont pas du tout exagérées.

La pêche se réalise souvent dans des profondeurs supérieures à plusieurs dizaines de mètres rendant les combats bien souvent à l’aplomb décalé des poissons. C’est-à-dire que l’on ferre le poisson à la verticale du bateau puis le bateau continue sa dérive et le combat se déroule alors avec un poisson qui tire en sens opposé à la dérive du bateau. Vous pompez donc énergiquement et régulièrement des poissons de plusieurs kilogrammes qui se débattent sous et derrière vous. En ce sens, la canne ne doit surtout pas être longue et ne doit pas excéder 2 mètres de long sous peine de ruiner assez rapidement vos muscles dorsaux. Cette typologie de combat n’a absolument rien à voir avec les combats sur des poissons d’eau chaude près de la surface.

Personnellement, je trouve les cannes casting beaucoup plus adaptées à cette pêche en bateau mais les spinning peuvent parfaitement faire le travail, y compris lors des séances de jigging.

Les cannes typiques pour le flétan respectent ce cahier des charges : elles sont courtes, puissantes et équipées de moulinets mer à tambour tournant dotés d’une manivelle à droite qui correspond au bras de force de la plupart des pêcheurs. En effet, on ne peut pas pomper véritablement un halibut tant il est puissant et résistant, c’est au moulinet que l’on exerce une pression sur lui.

La canne casting doit être courte et puissante, ici pratiquement tous les combats se déroulent sous vos pieds.

Ligne et bas de ligne

J’ai effectué la plupart de mes pêches norvégienne en tresse 8 brins 23/100 (PE 2.0) et c’était bien le diamètre adéquat pour ces pêches. En effet, dans les grandes profondeurs pêcher avec une tresse trop épaisse donne trop de portance sur votre ligne et il vous sera alors presque impossible de pêcher correctement en verticale dans les forts courants. La présentation à la stricte verticale étant primordiale pour prendre des poissons collés au fond, le diamètre de tresse est donc un facteur très important à ne surtout pas négliger.

Cabillaud (morue) capturé sur un Jig Orion.

La pêche se faisant la plupart du temps en verticale, des diamètres de fluorocarbone conséquents pourront être utilisés : 50 à 60/100 pour les cabillauds au ras du fond, 40 à 50/100 pour les poissons pélagiques comme les lieus et 80/100 lorsque l’on s’attaque aux flétans avec des leurres de plus de 300 grammes.

Les leurres pour pêcher en bateau en Norvège

En bateau, les spots propices sont souvent au beau milieu de fortes zones de courants et/ou de belles profondeurs. Les poissons non pélagiques étant globalement collés au fond, il faut donc beaucoup plus penser lourd que léger lorsque l’on prépare ses boîtes de leurres avant de partir.

Les leurres pour la morue

Concernant les morues, des shads à la gomme bien tonique et robuste entre 15 et 20cm avec des plombées adéquates pour pêcher à proximité du fond sont particulièrement indiqués et bien souvent les leurres sont coffrés. Le Black Minnow de Fiiish en taille 160 avait également fait des ravages ! J’ai beaucoup péché avec du rose mais les coloris naturels ainsi que le noir (que les allemands aiment beaucoup) ont l’air de tout aussi bien fonctionner.

Quand le grammage de la tête plombée est trop light pour la configuration du spot, je change alors mon shad contre un gros Finess ou un gros grub qui freine moins la descente et la nage du leurre.

Les jigs entre 80 et 300 grammes sont également efficaces, les cabillauds y sont assez réceptifs au ras du fond et sur les remontées il n’est pas rare de se faire intercepter par des lieus.

Le Shad rose, la valeur sûre ! Ici avec un collier en plastique pour prolonger sa durée de vie.

Concernant les pêches de pleine eau que favorisent les lieus, darter des grosses imitations de slug semble assez payant. J’ai le souvenir de pêches mémorables sur des lieus noirs au Crazy Sand Eel de chez Fiiish dans sa taille 300. En résumé, n’espérez pas être efficace avec des têtes plombées de 40 grammes si vous souhaitez pêcher des zones de courant.

Les leurres pour l’halibut (flétan)

Pour les flétans, les leurres conçus pour cette pêche avec des plombées de 140 à 450 grammes conviennent tout à fait. Le Crazy Daisy de chez Westin est une très bonne référence avec un armement que l’on peut positionner très en arrière du leurre. Les touches d’halibuts étant souvent courtes, un triple positionné le plus en arrière possible fait souvent la différence.

Une éthique qui montre ses limites

On a beau être un pratiquant assidu du Catch and Release dans l’hexagone, lorsque l’on part pour un voyage en Norvège en bateau, on s’apprête clairement à mettre à mal ses convictions… C’est clairement une pêche qui invite à prélever presque l’intégralité des poissons que l’on peut remonter du fond. Si le taux de survie des espèces pélagiques comme les lieus et surtout les halibuts reste convenable, ce n’est pas le cas pour les cabillauds. Une morue remontée de 50 mètres de fond est clairement dans un état de santé critique, la logique étant de la prélever pour la consommer. On a vite fait certains jours d’avoir déjà 25 kilogrammes de morues au sec après seulement quelques minutes de pêche. Il faut alors être raisonnable… ou assumer.