Le succès d’une sortie de pêche en bateau ne tient parfois qu’à de petits détails. Le placement de la dérive en fait partie. Cette action, qui consiste à déplacer le bateau en amont du poste afin de pouvoir le pêcher, doit être faite avec attention. Son déroulement peut être la clé de la réussite de la pêche du poste. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte, comme le vent, le sens et la vitesse du courant, la présence d’éventuels obstacles ou d’autres pêcheurs, par exemple. Certains outils peuvent vous faciliter la tâche, notamment lorsque le vent est soutenu.
Voyons tout cela ensemble.
Les éléments naturels qui influent sur la dérive
La dérive d’un bateau est, grosso modo, la résultante entre la dérive due au vent et celle due au courant. La force et la direction de ces deux paramètres sont à prendre en considération.

Deux cas de figure se présentent pour les pêcheurs :
Vent et courant sont dans le même sens
La configuration la plus simple est celle où le vent et le courant sont dans le même sens. Ici, vous ne serez pas gêné par un vent de travers, par exemple, qui viendrait perturber vos lancers et créer de la bannière et du mou dans votre ligne.
Vent et courant sont opposés
Le second cas de figure est lorsque vous pêchez avec un vent et un courant opposés. La difficulté ici réside dans le choix du sens de pêche. Pour ce faire, il faut réfléchir à ce qui se passe sous la surface et imaginer où se positionnent les poissons par rapport au courant.
Gardez en permanence à l’esprit que les poissons prédateurs apprécient être face au courant, afin de voir toutes les proies qui sont charriées dans celui-ci. Effectuez un lancer de telle sorte que votre leurre se retrouve, soit à travers au courant, soit à descendre celui-ci.
Ainsi, il peut arriver parfois, notamment par vent soutenu et courant faible, que le bateau remonte la dérive.
Les phénomènes qui perturbent le courant
le sens de la dérive et quelque chose de théorique qui est difficile à prédire totalement sur les cartes. Vous pouvez obtenir celui-ci sur le site DATASHOM et en consultant les prévisions de courant.

Une fois sur zone on constate que la dérive évolue que ce soit en direction et en vitesse.
Les plateaux, les têtes de roche à affleurante ainsi que la bathymétrie sous-marine sont autant de paramètres qui viennent modifier le courant .

Anticiper le sens de dérive
Une fois arrivé à proximité de la zone de pêche ciblée, je ne me positionne pas directement dessus, mais en amont ou légèrement décalé. Cela me permet de jauger le sens et la vitesse de dérive et ainsi de positionner le bateau au mieux. La dérive n’étant pas la même partout, je procède ainsi dès que j’arrive sur un nouveau spot de pêche.

Bien positionner le bateau
Lorsque l’on pêche dans des zones très précises, comme une tête de roche de seulement quelques mètres, le bateau doit être placé avec la plus grande précision possible. Une dizaine de mètres de décalage et vous ne passerez pas sur la zone ciblée.
Je fais en sorte d’arriver perpendiculairement au sens de dérive à vitesse réduite. Une fois le bateau sur la dérive, je coupe les gaz et j’embraye légèrement en arrière pour casser l’erre du bateau, c’est-à-dire stopper son avancement.

C’est à ce moment-là que je stoppe le moteur. Dans certaines conditions, comme la pêche dans la mousse à proximité des roches affleurantes, je pêche avec le moteur en route tout en laissant un équipier à la barre qui est prêt à manœuvrer au besoin.
Lorsque le vent et le courant sont orientés dans le même sens ou presque, et que je dérive perpendiculairement à ceux-ci, j’ai pour habitude de tourner le volant et donc le moteur vers l’amont de la dérive. Cette technique permet de maintenir le bateau bien perpendiculaire à la dérive. Il ne se laisse pas emporter par les forces combinées du vent et du courant. L’embase du moteur et sa dérive agissent alors comme une opposition efficace à ces forces.

C’est au pêcheur de sentir quelle est la meilleure position pour placer le bateau au mieux.
Comment remonter une dérive ?
En mer, la majorité des pêches au leurre se font en dérive. Le pêcheur place le bateau en amont de la zone de pêche afin d’y dériver. Une fois celle-ci terminée, il remonte en amont pour effectuer une nouvelle dérive.
Il est important d’effectuer un large détour et de ne pas remonter directement sur la dérive. Cela permet de limiter l’impact du bruit du moteur sur les poissons, ce qui pourrait totalement stopper l’activité de la zone.

En pratique, je m’écarte d’au moins 100 à 200 m de la zone de pêche et je commence ma dérive bien en amont de la zone.

Décaler la dérive si besoin
Dans le cas où je pêche une tête de roche, je fais en sorte de dériver des deux côtés de celle-ci en plaçant le bateau à distance de lancer. Le but est de laisser le leurre sur le haut de la tête et de le laisser glisser le long du tombant sans passer directement sur la tête, mais parallèlement.
En prospection sur des spots nouveaux, je n’effectue pas plus de 3 dérives avant de changer de spot si je ne trouve pas les poissons. Je passe une fois de chaque côté de la tête de roche, puis lors de la dernière dérive, je passe directement dessus. Si je n’ai pas de prise, je change et ainsi de suite

utiliser une ancre flottante
L’ancre flottante peut être utilisée en cas de vent fort ou lorsque la mer est agitée. Elle agit comme un frein qui stabilise le bateau L’ancre est immergée juste sous la surface, et sa taille dépend de celle du bateau.

Par vent fort, elle permet de freiner la dérive et de maintenir le bateau bien orienté, ce qui favorise la pêche pour les personnes à bord. Elle permet également de limiter le tangage. Fixée à l’avant du navire, elle agit comme une ventouse qui empêche le bateau de lever du nez et le stabilise dans des conditions de mer agitée. Avant de remonter la dérive, il ne faut pas oublier de la hisser à bord.