- La réglementation de la pêche de loisir du thon rouge en France
- Choisir son ensemble canne / moulinet pour pêcher le thon rouge au leurre
- Quels leurres pour pratiquer la pêche du thon rouge sur chasse ?
- Pêche du thon rouge au leurre : avantages et inconvénients des hameçons triples, simples et assist hooks !
- Aborder correctement une chasse de thons rouges, les règles à respecter !
- Pêche du thon rouge : de la touche au lignage, comment gérer le combat au mieux ?
Piquer un thon rouge reste le rêve de nombreux pêcheurs. L’adrénaline engendrée par la touche, le rush violent du départ puis le combat qui s’annonce n’ont pas leurs pareils. Lorsque le poisson crève enfin la surface et qu’il est maintenu le long du bateau, la sensation d’avoir réussi à vaincre ce colosse est incroyable. Oui, il existe des poissons plus puissants et plus lourds, sauf qu’avec la technique de pêche au leurre sur chasse, le thon rouge reste l’espèce la plus puissante qu’il est possible de pêcher en spinning. Le combat, comme le reste de la pêche, est un travail d’équipe entre le pêcheur et le skipper. Du rush initial, en passant par le combat, les relais ainsi que le matériel nécessaire pour vous faciliter la tâche, voyons comment cela se déroule.
La touche, un moment critique à gérer !
Que ce soit en surface ou au leurre souple, la touche d’un thon rouge surprend. Bizarrement, elle n’est pas si violente que cela et c’est déstabilisant. Un mou est souvent perceptible dans la ligne. Ne vos réjouissez pas trop vite, cela va rapidement changer. Le ferrage devra être fort et puissant, quitte à le répéter plusieurs fois. Là, le poisson va entamer son premier rush, le plus impressionnant. Quand cela va-t-il s’arrêter ? Vous serez en droit de vous poser la question en voyant la bobine du moulinet se vider à une vitesse folle.

Pour gérer au mieux ce rush, le bon réglage du frein au préalable est nécessaire. Pour ce faire, j’utilise un peson et je le règle à 9 ou 10 kilos en tirée linéaire, c’est-à-dire dans l’axe de la bobine, sans faire travailler la canne. Cela peut paraître élevé mais il freinera le poisson dans sa fuite. Le skipper devra de son côté être réactif et suivre le poisson rapidement, ce qui limitera la quantité de tresse déroulée.

Petite astuce si vous n’avez pas de peson. Généralement 9 à 10 kilos de frein correspondent au moment où il devient très difficile de sortir de la tresse du moulinet en tirant dessus à la main.
Vite du frein !
La méthode que j’emploie lors des combats n’est pas la seule et unique. Chaque équipage pratique différemment.
Personnellement je fais le choix de très rapidement mettre beaucoup de frein une fois le rush initial terminé. Certains préfèrent combattre autrement en montant progressivement le frein.
J’ai choisi cette option en partant du principe que, certes le poisson est en pleine forme dès le début du combat et ne se laissera pas faire facilement, mais que nous aussi, pêcheurs, sommes frais à l’entame du combat ! Autre point important, le matériel est en bon état. La tresse n’a pas vrillé, les nœuds n’ont pas été sollicités tant que ça.

Le skipper au service des pêcheurs
S’ensuit une épreuve de force entre vous et le poisson. Selon la configuration du bateau, il sera plus simple de combattre à l’avant ou sur la partie arrière. Sur mon bateau, un Zeppelin de 6,40 m, j’ai volontairement choisi, à la conception, l’option de la baille à mouillage encastrée afin de laisser libre champ au pêcheur sur la partie avant. Combattre sur la partie avant présente également l’avantage pour le skipper de toujours garder un œil sur le pêcheur. Celui-ci pourra alors manœuvrer au mieux le bateau.

Les relais
L’avantage d’être plusieurs à bord et de pouvoir gérer le combat en se relayant. Vous allez alterner des phases durant lesquelles le poisson va se laisser remonter plus facilement et d’autres durant lesquelles il va reprendre de la tresse. La gestion du frein durant le combat reste importante. Si vous pompez et qu’en même temps vous dévidez de la tresse en raison d’un frein trop faible, il est nécessaire de resserrer un peu celui-ci. L’utilisation d’une tresse multicolore comme la Daiwa J Braid, par exemple, permet de savoir approximativement la quantité de tresse reprise par les poissons lors de chaque rush.
L’arrivée du poisson au bateau
La dernière étape, loin d’être la plus aisée, est l’arrivée au poisson au bateau. Généralement, il effectue des cercles avant de venir crever la surface. Prenez garde au rush surprise qui intervient souvent dans les derniers mètres sous la surface. La proximité du bateau avec un poisson à la verticale peut engendrer une casse du matériel.

Le lignage
L’étape du lignage, consistant à saisir fermement le bas de ligne, est l’une des plus critiques. Tout l’intérêt d’un shock leader de forte résistance réside ici. Il vous permet d’exercer une forte tension, directement sur le poisson, et de lui maintenir la tête hors de l’eau. Un second équipier le saisira ensuite par la gueule à l’aide une pince spécialement dédiée.

Les photos et la relâche
Le thon est maintenu le long du bateau grâce à la pince dédiée. Différents modèles sont disponibles. La pince BIG GAME SEANOX a déjà fait ses preuves sur de nombreux poissons et s’avère être une valeur sûre en la matière. Il ne vous reste plus qu’à immortaliser l’instant par une belle photo.

Si vous décidez de conserver les poissons il faudra le marquer en positionnant la bague allouée sur la queue. Elle devra être serrée fermement et marquée à la date du jour. À l’inverse, si vous souhaitez le relâcher, ne tentez pas de monter les poissons à bord, vous compromettez grandement ses chances de survie. Contentez-vous d’une photo du thon dans l’eau. Ensuite, maintenez le poisson le long du bord tout en embrayant à très faible vitesse (1 à 2 noeuds). Cela aura pour effet de l’oxygéner et l’aidera à repartir.