L’armement des leurres utilisés pour la pêche du thon rouge sur chasse doit être adapté à cette espèce si particulière. La puissance et la durée des combats ne laissent pas le droit à l’erreur. Un hameçon trop faible ne résistera pas et finira par s’ouvrir ou tout simplement par casser sous la pression. Le choix de l’armement est vaste. D’ailleurs bon nombre de leurres sont vendus dépourvus d’hameçon, ceci afin de permettre au pêcheur de choisir lui-même celui qu’il désire en fonction de ce qu’il estime être le plus adapté à sa pêche. Passons en revue les différents types d’hameçons qui existent et voyons les avantages et inconvénients de chacun.

Les hameçons triples

La majorité des leurres durs utilisés pour la pêche des carnassiers en eau douce et en mer sont équipés d’hameçons triples. Les mentalités ont tendance à évoluer et de plus en plus de pêcheurs changent cet armement d’origine par des hameçons simples afin de limiter les risques de blessures aux poissons et assurer au mieux la relâche. Pour la pratique de la pêche du thon la démarche est identique et dépendra de chaque pêcheur.

D’autre part, décrocher un poisson qui aurait engamé un leurre armé de 2 triples s’avère être une opération complexe et particulièrement dangereuse pour le pêcheur. Un coup de tête du poisson et vous risquez de vous prendre le triple dans la main.

Néanmoins, et considérant les points précédents, il y a certains avantages non négligeables à employer des hameçons triples, notamment le fait qu’ils assurent un meilleur taux de réussite au ferrage et un nombre de décrochés durant le combat légèrement plus faible. A vous de voir.

Concernant les références qui ont fait leurs preuves nous trouvons les BKK Raptor-Z ou les OWNER ST76.

Les hameçons simples

Par effet miroir de ce que nous venons de voir au sujet des hameçons triples, l’armement en hameçons simples aura pour avantages principaux, par rapport aux hameçons triples, d’infliger moins de blessures aux poissons tout en limitant le risque d’ouverture ou de casse de l’hameçon au cours du combat.

En contrepartie, le risque de décrochés est légèrement plus important. A titre personnel, en tant que pêcheur adepte du catch and release (sans pour autant m’interdire de prélever un poisson de temps à autre) et portant un intérêt particulier au respect du poisson, je préfère largement louper un poisson que d’assurer sa capture avec 2 triples avec les conséquences que cela peut avoir. Après, l’utilisation de triples ou de simples dépendra de chacun !

Pour tous les armements, je fais confiance aux marques BKK et Shout. Ces 2 marques m’apportent entière satisfaction. Le piquant des hameçons est extrême. Jamais un poisson n’a réussi à ouvrir ou à rompre l’hameçon même après plusieurs heures de combat. L’affûtage est simple et ils ne rouillent pas ce qui permet de les utiliser tout au long de la saison.

Pour revenir à l’association de 2 hameçons simples sur un leurre dur, le modèle Diablo de BKK est celui que j’utilise. Il présente les avantages d’avoir une hampe courte, une pointe rentrante et une ouverture large même sur les modèles de petite taille. Autant de caractéristiques qui font que je les apprécie vraiment pour armer mes leurres durs. À cela s’ajoute un petit détail important, le poids, qui est raisonnable. L’équilibre du leurre n’est donc pas perturbé.

Lorsque vous armez un leurre dur de 2 hameçons simples, il est recommandé de les monter en quinconce, le ventral orienté vers l’avant du leurre et celui de la queue vers l’arrière, afin d’optimiser le placement de l’hameçon lors du ferrage.

Les assist hooks, mon choix personnel !

Voilà 5 saisons que je pêche le thon rouge au leurre en Bretagne. Chaque sortie est un apprentissage. À force de décrocher des poissons, depuis 2 saisons maintenant, tous mes leurres durs et surtout les poppers sont montés avec deux assist hooks. Je me suis rendu compte que le nombre de décrochés était quasi nul par rapport au montage avec 2 hameçons simples traditionnels.

Pour rappel l’assist hook est un hameçon simple relié à un anneau brisé ou soudé par une cordelette. Il en existe de toutes les tailles et pour toutes les pêches. Ce type d’armement est souvent utilisé par les pêcheurs au jig.

L’avantage est que la cordelette apporte une souplesse à l’ensemble. Il n’y a pas de point dur. Il est donc impossible pour le poisson de prendre appui sur l’hameçon pour tenter de se décrocher comme il peut le faire avec un hameçon triple ou un simple traditionnel.

Après plusieurs tests concluants, j’ai sélectionné les Shout 330 SK en taille 4/0 ou 5/0 selon la taille des leurres avec lesquels je pêche. Ce modèle présente de nombreux avantages comme de disposer d’une hampe courte, d’une pointe rentrante et d’un piquant extrême.

Depuis que j’ai opté pour cette solution, j’ai constaté une baisse conséquente du nombre de poissons dérochés. La relâche est également plus simple. Avec une bonne pince ou un dégorgeoir spécifique, vous n’aurez aucun mal à libérer le poisson de l’hameçon. Et en cas de nécessité vous pourrez toujours couper la cordelette et libérer le poisson malgré tout.