Contrairement à d’autres pays d’Europe, le brochet est sans doute le poisson d’eau douce le plus recherché par les pêcheurs locaux dans les pays scandinaves. Sa pêche y est une religion et la taille, mais aussi la quantité de brochets attirent immanquablement des pêcheurs étrangers. Si lors des compétions de Fly VS Jerk sur la chaine Kanalgratisdotse, la très grande majorité des concurrents s’y retrouvent pour tenter de briguer le titre ce n’est pas un hasard.

La réputation méritée de la Suède

Västervick, Gafsele, les lacs Mälaren ou Foxen sont des noms qui résonnent dans la tête de tout pêcheur de brochets. Ces destinations célèbres de la Suède ne sont pas les seules évidemment mais sont les porte-drapeaux de la pêche du pike dans ce pays et démontre que sa réputation n’est plus à faire. Pour comprendre le succès de la Suède pour la recherche du brochet, il suffit de regarder une carte aérienne pour constater l’étendue du réseau hydrographique qui permet à chacun de trouver des postes quasi vierges de pêche ! De plus sur ces milieux, le brochet est au sommet de la chaîne alimentaire ; Les perches et poissons blancs sont nombreux et les zones de reproduction particulièrement vastes et encore préservées. Tout est réuni pour offrir aux pêcheurs une population de poissons incroyable tant en qualité qu’en quantité.

La Finlande émerge timidement

Si la Suède est la destination la plus connue des pays scandinaves, la Finlande, et notamment les spots situés dans les eaux saumâtres de la mer Baltique, émerge dans la plus grande discrétion. On en entend très peu parler mais les résultats sont impressionnants et sans doute sans aucun équivalent dans le monde. Alban Regnoult qui guide sur place de mai à octobre le confirme en ces mots :

« Au milieu de cet archipel, tu peux vivre des moments de pêche extraordinaires. En plus c’est un milieu très beau avec une quantité de poissons folle. Une journée normale c’est 20 poissons par personne au bateau ! Tu multiplies par 3 ou 4 le nombre de poissons vus ou touchés. Mais dans les moments de folie c’est bien plus ! Un groupe a fait une journée à 127 poissons à deux, par exemple ! »

Des approches variées en fonction des saisons

S’il est évident que la localisation du fourrage conditionne les spots de pêche et les approches, la pêche du brochet dans les pays scandinaves est aussi dictée par les saisons et la température de l’eau. Rappelons que sur toute la Laponie, les plans d’eau et rivières sont sous la glace une partie de l’année.

Ainsi, si en début et en fin de saison la pêche a lieu un peu plus en profondeur, il est tout à fait possible de focaliser sa pêche sur les zones shallows pendant la saison estivale. En effet, aux périodes les plus chaudes de l’année, pendant les jours éternels, les brochets investissement les baies, les roselières et autres abris végétaux et il est possible de faire de très gros poissons dans très peu d’eau comme le confirme Alban relatant la prise d’un brochet de 120cm dans 80cm cette année !

Cependant lorsque l’eau est plus fraîche, il convient de concentrer sa recherche autour des tombants en sortie de baie ou de plateaux isolés, mais aussi autour des zones rocheuses particulièrement nombreuses sur les rivières et lacs suédois. Le vent étant, comme souvent pour cette espèce, un facteur décisif, il convient de sélectionner ses spots en fonction de l’orientation de celui-ci.

Les émotions du topwater

A la belle saison, la prospection des zones shallows est donc une possibilité à ne pas négliger pour celui qui veut s’éclater en surface. S’il est évident que les frogs, comme les Basiriski de Deps, permettent de pêcher efficacement les zones denses d’herbiers et de nénuphars elles ont en revanche l’inconvénient d’un ratio touche/capture assez faible même en retardant le ferrage. Alors, pour garder tout le plaisir et les émotions de la pêche en topwater, privilégiez les stickbaits, les poppers, les leurres souples en buzzing et surtout l’indispensable buzzbait très peu utilisé par les pêcheurs hexagonaux. Ce leurre à hélice à la faculté de réveiller les brochets les plus apathiques et de déclencher des touches violentes.

Un record comme objectif

Réaliser un voyage de pêche aux brochets s’accompagne pour beaucoup du rêve de capturer un brochet record. Un métré évidemment, mais aussi l’espoir de franchir la barre des 110 ou 120cm. Ce rêve est accessible dans les pays scandinaves, et même plusieurs fois dans le séjour pour ceux qui focalisent leur méthodologie sur la recherche de ces poissons trophées.

Les bons spots

Alors, il faudra privilégier les spots stratégiques en sortie de baie, sur les tombants autour des plateaux d’herbiers ou rocheux ou autour des roches isolées. Et il ne faudra pas hésiter à monter en taille de leurre pour sélectionner d’une part, mais aussi pour jouer sur l’instinct de territorialité des gros brochets. Les leurres de 25 à 30cm sont alors la norme car ils déplacent un gros volume d’eau qui sollicitent les poissons de loin. Ainsi, Alban nous explique que pour prospecter les cassants, mêmes s’ils pêchent dans 6 à 8 mètres d’eau, il lui arrivent de faire évoluer son leurre quasiment en subsurface.

Les shads

 Les leurres souples, comme les Dexter Shad d’Illex ou des Pigs Shad de CWC montés avec des têtes screws et des montages shallow sont des valeurs sûres ; Tout comme les modèles à plombée interne comme les Dunkle 9 Illex ou le Musky Innovations Dying Dawg. Bien entendu, La Miuras Mouse CWC devra obligatoirement faire partie de votre arsenal également.

Les swimbaits

Cependant, depuis quelques années, les gros swimbaits avec une nage en drapeaux plus naturelle sont de plus en plus nombreux sur le marché et n’ont plus à faire leur preuve. Les fameux Balam 245 et 300 (Madness et Evergreen) sont des incontournables, sans oublier la S’Trout de Biwaa. Les modèles en 2 sections type Glide Bait arborant une nage plus large en S sont un excellent complément. Les grandes références dans ce domaine étant le Deps Slide Swimmer 250 et Jointed Claw Magnum de Gan Craft. En dehors de ces deux références il y a fort à parier que des nouveaux venus comme le Gira Gira Kougeki de Deps ou le DRT Klash 9 devraient faire un malheur…

Deux ensembles complémentaires

Alors pour aller traquer le brochet dans les pays scandinaves et pouvoir répondre à l’ensemble des situations, l’idéal est de posséder deux ensembles.

Un premier, « allround », en casting ou spinning de puissance H (20-60gr) qui vous permettra de pêcher le cover ou les baies avec des leurres de taille moyenne.

Un second, destiné aux bigbaits, sera nécessairement en casting. Une puissance de 100-200gr permet d’employer la majorité des gros leurres du marché et je vous recommande de vous orienter vers des modèles d’environ 8 pieds permettant d’obtenir un bras de levier efficace pour lancer ces gros leurres.

Le pays du Buster Jerk

S’il y a bien un leurre emblématique des pays scandinaves, et que vous devez possédez dans votre arsenal ne serait-ce que par principe, c’est le Buster Jerk de Strike Pro. Ce leurre est non seulement un aimant à brochets, mais il a été conçu sur ces terres dans un seul objectif : celui de séduire les brochets ! Sa grosse bille, sa nage ample et le volume d’eau qu’il déplace permettent de capturer des poissons de toutes tailles avec l’avantage d’être un leurre aux mensurations raisonnables (15 cm/75g). Les coloris sont si nombreux qu’aujourd’hui certains les collectionnent, mais pour un séjour, je vous recommande une sélection de deux ou trois modèles complémentaires dans des coloris naturels, perche ou brochet par exemple (30, 76 ou 41), et des coloris flashy dans les tons jaunes (29, 683 ou GE). Un modèle sombre peut parfaitement compléter votre choix dans les eaux parfois noires de Laponie.