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Pêche du brochet en lac : la construction d’un pattern productif !

Retour sur une session en lac à la recherche du brochet. Des conditions compliquées où il aura fallu analyser et construire le fameux "pattern" tout au long de la journée pour s’en sortir.

Le « pattern », est un terme largement répandu dans le monde de la pêche moderne aux leurres. « C’était le pattern du jour ! » est l’expression consacrée découlant directement de ce concept. Pattern, qui signifie littéralement « modèle » en anglais, peut donc être traduit par « solution » ou « motif » dans le domaine qui nous intéresse. Ok, mais un pattern c’est quoi exactement ?

Définition de ce qu’est un Pattern

Le pattern est selon moi intrinsèquement lié au leurre et ses différentes composantes (taille/volume, couleur, sonorité, vibration) ainsi qu’à la technique mise en œuvre, eux-mêmes directement liés à l’observation et l’analyse de paramètres qui ne sont pas forcément tous visibles (saison, météo, luminosité, présence de fourrage, etc). J’ai tendance à voir le pattern comme une équation à plusieurs inconnues que le pêcheur doit résoudre en tout ou partie pour réussir sa session de pêche. Les inconnues, elles, correspondent à autant de paramètres qu’il faut systématiquement considérer et continuellement ajuster au cours de sa sortie afin de faire soit des poissons, soit encore plus de poissons !

Ces inconnues sont, de façon non exhaustive, les suivantes :

  • La hauteur d’eau à laquelle il va falloir faire évoluer ses leurres, elle-même directement lié à la tenue des poissons et/ou à leur niveau d’activité.
  • La taille de leurre à utiliser
  • Le type de sonorité/vibrations produites par le leurre
  • La couleur du leurre
  • La vitesse de récupération

En pratique on remarque que la hauteur d’eau est le paramètre le plus important car avant toute chose, il est primordial de présenter son leurre à la bonne hauteur d’eau. Ceci est d’autant plus vrai lorsque la pêche est difficile, que les poissons ne daignent que peu se déplacer tandis qu’un poisson actif n’hésitera pas à se déplacer sur plusieurs mètres pour saisir un leurre. On verra par la suite que ce paramètre est vrai, même lorsque la profondeur est modeste (2m). En dehors de la hauteur d’eau, l’ordre hiérarchique des autres inconnues pourra varier. Par exemple, la couleur des leurres prévaudra parfois sur tout le reste, d’autres fois il s’agira de la taille ou encore du type de vibrations émises, etc.

Pour illustrer mon propos, le vais m’appuyer sur un cas pratique : une session en bateau à la recherche du brochet en lac avec 3 amis.

Le contexte

La pêche se déroule par une belle journée de juin : 25°C, un grand ciel bleu et peu voire pas de vent. Une météo certes très agréable pour passer un moment sur l’eau entre amis mais rarement très productive lorsque l’on recherche le brochet. Le plan d’eau, quant à lui, est caractérisé par une profondeur moyenne d’environ 2m ce qui autorise la mise en œuvre de nombreuses techniques.

La recherche

Nous débutons logiquement notre pêche par du topwater au plus proche des bordures inaccessibles du bord sans résultat. A ce stade, rien de particulièrement anormal.  Au Stickbaits de surface succèdent les leurres nous permettant de descendre dans la couche d’eau. Manu, mon binôme du jour, enregistre un premier suivi sur son Dunkle 7 coloris Agressive Blue Gill. Le poisson suit jusqu’au bateau et reste focalisé sur le leurre pendant de longues minutes. Rien de très significatif à ce stade mais l’abandon de la surface porte rapidement ses fruits !

De mon côté, à ce moment de la matinée j’ai déjà mis à l’eau un certain nombre de leurres différents, sans plus plus de succès jusqu’au moment où je passe sur un Mag Squad 128 SP coloris Agressive Perch et pique finement un petit poisson sur une animation rapide et agressive.

Premier petit brochet capturé sur un Illex Mag Squad 128 SP coloris Agressive Perch.

Manu qui, après avoir changé plusieurs fois de leurre remet son Dunkle 7 coloris Agressive Blue Gill, enregistre une touche puis, peu de temps après, décroche un poisson. Le Dunkle 7 semble manifestement faire réagir les poissons. J’imite donc mon binôme est poursuis ma quête avec le seul Dunkle 7 que j’ai pris avec moi, coloris Fire Tiger. Sans succès.

Sur l’autre bateau Yann valide un premier poisson proche du fond sur un lipless (TN Illex) arborant un coloris brun ventre orangé suivit d’un 2ème , entre deux eaux, sur une récupération linéaire rapide d’un crankbait sur un coloris clair, complètement différent.

Brochet capturé sur un lipless (Illex TN).
Second poisson piégé sur la récupération linéaire soutenu d’un crankbait (Illex Jaco).

Le temps de la réflexion et de l’analyse

  • La couleur

La grande majorité des poissons vus et pris à ce stade l’ont été grâce à des leurres aux teintes similaires à la dominante brune et avec ventre orangé. Elément logique si l’on considère que la biomasse disponible est en bonne partie composée de carpes. Ok, nous tenons certainement un premier élément.

Jaco Illex (en haut) et TN Illex (en bas)
Dunkle 7 Illex
Mag Squad Illex

Il est intéressant de baser l’analyse des autres composantes (hauteur d’eau et vitesse de récupération) sur l’utilisation du Dunkle 7 Agressive Bluegill par Manu, car sans en avoir pris, il est celui qui a vu le plus de poissons.

  • La hauteur d’eau

Manu pêchait avec la bonne couleur de leurre a priori (brun/orangé). Il a fait suivre des poissons en le ramenant proche de la surface et a eu des touches et décrocha un poisson alors qu’il venait de lester son leurre pour que celui-ci évolue plus en profondeur. Certainement un rapport avec la hauteur d’eau.

Effectivement, les 3 poissons validés ont été piqués plus proche du fond que de la surface. Cela peut répondre à une logique compte tenu de la clarté de l’eau et du taux d’ensoleillement. Dans ces conditions, les brochets peuvent régulièrement ne pas vouloir monter trop haut dans la couche, possiblement à cause de la trop forte luminosité les incommodant.

Ok, mais pourquoi Manu n’a-t-il pas concrétisé de poisson même lorsque ce dernier était lesté pour nager plus creux et évolué donc à la bonne hauteur d’eau théorique ? Certainement qu’un début de réponse est à chercher du côté de la vitesse de récupération.

  • La vitesse de récupération

En effet, les 3 poissons pris l’ont été sur des vitesses de récupération plutôt rapides.

  • La taille

La taille ne semble pas être très importante dans le contexte rapporté.

  • Le type de vibrations

Les vibrations quant à elles, si. Les poissons ont tous étaient pris sur des leurres produisant des vibrations serrées.

Conclusion 1 : les poissons se font piéger sur des leurres de coloris brun/orangé animés en linéaire soutenu et plutôt bas dans la couche d’eau. Il faudrait donc pêcher vite, plus proche du fond, avec des leurres dans les teintes cuivrées et dorées et générant des vibrations plutôt serrées.

Spinnerbait OSP Typhoon coloris Killer Gold avec un Rhythm Wave en trailer.

Des palettes en pleine eau

Suite à cette analyse, et ayant souhaité voyager léger, le choix des leurres pour l’après-midi répondant à ces contraintes est plutôt restreint et c’est sans compter sur le développement algal bien avancé. Un spinnerbait apparaît comme étant un outil idéal. Parmi les quelques spinnerbaits que j’ai avec moi, je jette logiquement mon dévolu sur un OSP Typhoon 1 oz coloris Killer Gold agrémenté d’un Rhythm Wave 4.8 coloris Dark Pumpkin Orange en trailer, le combo le plus adapté à la situation malgré le peu d’intérêt que je nourris à la pêche de la pleine eau au spinnerbait… Sauf qu’au 2ème lancer et après 3 tours de manivelle j’enregistre une frappe puissante ! Le premier vrai poisson monte à bord en ce qui me concerne !

Premier poisson validé !

Nous poursuivons notre prospection, alternant entre la pleine eau et la bordure. Nous changeons plusieurs fois de leurre chacun sans rien voir de plus. Le constat sur l’autre bateau est identique. Et puis je fixe à nouveau le Typhoon au bout de ma canne et rebelote. 2ème lancer, 3 tours de manivelle et grosse frappe ! Le deuxième vrai poisson monte à bord !

2ème poisson validé !
Toujours à l’OSP Typhoon coloris Killer Gold.

Manu décide de m’imiter et passe lui aussi sur un spinnerbait de taille similaire mais arborant palettes argentées et jupe blanche. La sanction tombe quelques minutes plus tard avec la prise d’un nouveau poisson.

Conclusion 2 : Si la couleur est le premier élément que nous avons isolé, il semblerait que la hauteur d’eau (l’intégralité des poissons concrétisés ont été pris plus proche du fond que de la surface) et la vitesse de récupération (continue et plutôt rapide en l’occurrence) étaient les composantes principales du pattern élaboré. La couleur était un critère important mais 2 des 5 poissons validés on été pris sur des couleurs métalliques à dominante blanche donc ce critère était potentiellement secondaire. Néanmoins, hauteur d’eau, vitesse et couleur étaient 3 composantes qui avaient indéniablement leur importance dans la réussite de notre session. Cela étant dit, la pêche n’étant pas une science exacte, et même si l’élaboration d’un pattern productif est quelque chose de satisfaisant, voire de gratifiant, il faut savoir rester humble et le considérer comme UNE solution et non pas LA solution du jour. Peut-être que les palettes des spinnerbaits ont fait une vraie différence l’après-midi ? Quoiqu’il arrive, d’autres « patterns », d’autres « solutions », auraient potentiellement été aussi voire plus productifs ! Mais bon, en dehors d’un contexte stricte de compétition, c’est de la gourmandise !

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