Apparu en France il y a une petite dizaine d’années, le chatterbait a une histoire bien plus longue aux Etats-Unis où il est né. Initialement conçu pour la pêche du black-bass, il a permis à de nombreux pêcheurs de se hisser sur les plus hautes marches du podium et de réaliser des captures magnifiques. Fort de cette notoriété et de son affichage médiatique, il s’est petit à petit imposé en France sur le brochet qui est bien plus représenté que le black-bass sur le réseau halieutique hexagonal.
Qu’est-ce qu’un chatterbait ?
Le chatterbait (renommé bladed jig il y a quelques années pour des raisons de propriété intellectuelle) n’est ni plus ni moins qu’un rubber jig muni d’une palette sur l’anneau de la tête plombée. Son point d’attache à la ligne est situé au milieu de cette palette, tandis que la liaison avec la jig head a lieu sur la partie inférieure. Ainsi, contrairement au spinnerbait, cette dernière n’entre pas en rotation à la récupération mais se dérobe de droite à gauche sous la pression de l’eau. Cette action implique des caractéristiques spécifiques qui font du chatterbait un leurre singulier.
« To Chat »
En anglais, « to chat», se traduit littéralement par « bavarder ». Ce nom est une évidence pour quiconque utilise un chatterbait pour la première fois. Du fait de sa conception, ce leurre produit des vibrations importantes et déplacent un grand volume d’eau au regard de sa taille. Sa nage est ressentie très facilement à travers les matériaux de notre canne et les poissons le localisent de loin. Sur ces points, il est très proche d’un crankbait !
Un 4X4 à l’instar du spinnerbait
Les chatterbait, notamment ceux de conception récente et prévue pour le brochet, sont équipés d’un très gros hameçon simple permettant de recevoir un trailer plus ou moins volumineux et assurant des ferrages efficaces. Cette hameçon, positionné pointe vers le haut est à l’abri derrière la palette. Ainsi, cette architecture lui permet de facilement passer dans les obstacles, la palette faisant office de déflecteur lorsque le chatterbait entre contact avec une roche ou un bois mort. Il n’est pas aussi efficace qu’un spinnerbait dans ce domaine, mais permet néanmoins de prospecter des spots relativement encombrés.
Dans les herbiers, si votre chatterbait ramasse quelques algues, vous en serez immédiatement informé par l’arrêt des vibrations. Un ferrage sec permet alors de les couper et de reprendre l’action désirée.
Les zones shallow
Malgré des grammages de tête plombée comprises entre 10 et 21gr pour les modèles les plus courants, la présence de la palette ralentit considérablement la descente du leurre. Ainsi, le chatterbait est un outil excellent pour pêcher les zones shallow. En jouant sur les vitesses de récupération, le trailer et le poids de votre leurre, vous pourrez alors parfaitement exploiter les zones comprises entre 1 et 3 mètres de profondeur.
Un leurre facile d’utilisation
Du fait de sa conception, le chatterbait se met en action à la récupération. Ainsi, la manière la plus simple et tout autant efficace pour animer ce leurre est un simple linéaire au moulinet. Il suffit alors de varier la vitesse de récupération et de réaliser éventuellement quelques pauses pour lui apporter un regain de vie supplémentaire et offrir des fenêtres d’attaque aux brochets.
Néanmoins, pour des pêches plus en profondeur ou plus lentes, une animation fondée sur des petites tractions et des phases de descente fonctionne à merveille aussi. De même, des petites tirées sur le fond à la manière d’un rubber jig permet de déclencher les brochets focaliser sur les écrevisses ou apathiques. Veillez alors à choisir un modèle dans les mêmes tons et privilégiez une craw en guise de trailer !
Un leurre fait pour battre du terrain
Vous l’aurez compris, le chatterbait, du fait de son animation de base en linéaire et de sa capacité à envoyer des signaux importants et perceptibles de loin est un leurre idéal pour battre du terrain et powerfisher. Pour dérouler des bordures, prospecter les grands champs d’herbiers ou les plateaux, le chatterbait vous informera rapidement sur la présence de brochets actifs.
Un bon leurre pour le début saison
En début de saison, nous l’avons déjà répété, les brochets sont sensibles aux leurres de petite taille, aux leurres métalliques, réceptifs aux leurres « bruyants » et sont souvent installés sur les zones shallow et les taches d’herbiers. Il n’en faut pas moins pour établir un lien avec le chatterbait. Ainsi, son usage est particulièrement pertinent en début de saison. Si ce n’est pas la seule période durant laquelle il vous permettra de capturer des brochets, c’est sans aucun doute sa saison de prédilection.
L’influence du trailer
Si le chatterbait est efficace sans trailer, l’ajout de ce dernier est particulièrement répandu et rares sont les pêcheurs qui s’en passent. Le choix du trailer a une influence capitale sur le comportement de votre leurre, notamment en termes de vitesses de descente, de profondeur d’évolution et du volume de proie représentée.
Il serait alors une grave erreur de ne se cantonner qu’à un seul modèle de trailer et de ne faire varier que sa couleur…
Ainsi, les grubs et shads dont la portance dans l’eau est très importante, pêcheront bien plus haut dans la colonne d’eau qu’un pintail ou un slug. De même, la descente du chatterbait sera plus lente et permettra alors d’insister sur les zones stratégiques.
Cependant, la taille de ce type de trailer devra être choisi en fonction du poids de votre chatterbait et de la taille de la palette afin de ne pas perturber sa nage.
Au contraire, l’usage d’un trailer de petite taille et effilé permettra de pêcher plus creux, plus vite et de présenter une proie au volume bien plus faible lorsqu’il est nécessaire de downsizer.
Un ensemble MH
Enfin, le dernier avantage et non des moindres du chatterbait est qu’il est accessible à l’ensemble des pêcheurs. Du fait de son grammage réduit, un ensemble MH ou H est largement suffisant pour pouvoir s’en servir.
