La fin de ce mois d’avril 2023 est marquée par des coefficients réellement faméliques notamment le vendredi 28, jour de ma sortie où leur valeur est de 27. Pour rappel, les coefficients de marée s’étendent de 20 à 120, nous sommes donc presque au minium ce qui implique un faible marnage et des courants très faibles. Cependant, il s’agit d’une journée sans vent et surtout de congé alors je prévois tout de même une sortie en mer, notamment avec l’envie de trouver des solutions pour répondre à ces conditions.

La stratégie
Avec de tels coefficients de marée, à moins d’avoir la chance de tomber sur des chasses, il est à mon sens essentiel de privilégier la recherche des veines de courant les plus marquées. La brume étant épaisse en mer au matin du 28 avril et s’éternisant jusqu’à 14h, la recherche de chasse était impossible… Heureusement, j’avais déjà prévu une autre stratégie ! Sur la base de mes connaissances de la zone, mais aussi à l’aide de la carte marine et de la carte de courant disponible sur Data Shom, j’ai ciblé des spots qui devraient permettre de concentrer et d’accélérer le courant.
Evidemment, la meilleure option aurait été de prospecter les grands courants du Golfe du Morbihan qui demeurent puissants même en période de mortes eaux, mais après plusieurs jours de vent, l’envie de partir sur les îles était trop fort !


La topographie des spots ciblés
J’ai donc choisi principalement les zones les plus exposées naturellement, mais au sein de celles-ci des couloirs entre les roches formant des entonnoirs et canalisant donc le courant. Le second critère qui me semblait important sur ces zones était la bathymétrie et particulièrement les changements de profondeur. Je cherchais donc des spots ayant pour caractéristique de canaliser le courant sur le plan horizontal et vertical dans l’espoir de trouver des veines d’eau marquées et concentrant quelques bars actifs.

Les animations privilégiées
Avec ces conditions de mortes eaux, je sais pertinemment qu’au cœur de la marée, la vitesse du courant va atteindre très péniblement 0.7-0.8 nœud, ce qui est très faible pour les îles du Morbihan. Ainsi, je m’attends à trouver des poissons peu actifs et donc collés au fond en début et fin de marée et espère les voir monter dans la couche d’eau sur les 3ème et 4ème heures.
Par ces faibles courants, s’ils sont actifs, ils monteront facilement dans la couche d’eau pour attaquer les leurres. Alors, je prévois de pêcher en linéaire et à la volée en pleine eau si j’ai la chance de trouver des bars en activité et de tenter de déclencher des touches en pêchant à gratter très légèrement plombé s’ils sont en phase de léthargie.

Les leurres
Quelques jours auparavant, et comme souvent en début de saison, j’ai pu constater que les bars se nourrissaient de lançons. Ainsi, j’ai privilégié des leurres de forme effilée lors de cette sortie. J’ai donc alternativement utilisé des Crazy Sand Eel et Crazy Paddle Tail de Fiiish, des Blue Equille de Flashmer, des Slug Go de Lunker City et des X Layer de Megabass. Le tout dans la colonne d’eau et sur le fond en fonction du grammage des têtes plombées et de l’animation mise en place.
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Le bilan
Sur cette sortie, je n’ai pas fait de miracles, évidemment, mais j’ai tout de même pu capturer pas loin d’une dizaine de bars entre 40 et 65 cm, un lieu et forcément quelques vieilles. Comme prévu, j’ai trouvé très rapidement une belle concentration de poissons au sondeur sur une veine d’eau marquée, mais ils étaient collés au fond et il aura fallu laisser mon leurre dériver naturellement au-dessus du substrat pour réussir à déclencher quelques touches. Mis à part cette matte de bars, je n’ai localisé que des poisons solitaires en enchainant les spots rapidement afin de profiter des moments où le courant était le plus fort. Il ne s’agit pas là d’une sortie exceptionnelle mais qui me satisfait largement dans ces conditions de marée et qui valide le cheminement de pensée établi.

Les difficultés incontournables
Avec des coefficients de marée si faibles, il demeure 3 difficultés importantes que l’on ne peut surmonter.
- La première est le vent qui prend rapidement le pas sur le courant et perturbe les dérives. Il est certain que s’il avait été établi j’aurais probablement annulé ma sortie, car cela aurait été réellement compliqué de pêcher proprement.
- La seconde est l’activité des poissons : Mieux que nous, ils savent quand il est facile de se nourrir et ainsi, ils préfèrent attendre quelques jours pour se gaver que gaspiller leur énergie pendant ces périodes mortes eaux et il faut s’attendre à rencontrer des phases d’activité très courtes et peu intenses lors de ces journées.
- La dernière est la vitesse de dérive : Lors des faibles coefficients de marée, seules les 3èmes et 4èmes heures de marée permettent de réaliser des dérives à une vitesse correcte et de prospecter efficacement. Lors de ces journées sans vent et sans courant, il est très compliqué de pêcher des spots très étendus. Pour rappel, 1 nœud correspond à une vitesse de dérive de 50cm par seconde et en début et en fin de marée, les dérives oscillent entre 0.2 et 0.5 nœuds sur cette journée.
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