Pêche de la truite en Turquie et découverte du lac Abant !

Nous faisons beaucoup de route le premier jour depuis Ankara, capitale « provinciale » de la Turquie. Nous roulons vers l’ouest en direction d’un premier spot et dormons à l’hôtel dans la ville de Bozüyük. La nuit est courte, nous avons hâte de découvrir cette nouvelle truite.
A la recherche des truites Abant en Turquie
  1. Pêche de la truite : sur les traces de la truite Abant en Turquie !
  2. Pêche de la truite en Turquie et découverte du lac Abant !
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  5. Pêche de la truite Abant en Turquie : conclusions, matériel et conseils pratiques

Contrairement aux difficultés rencontrées pour réunir des informations en amont de notre voyage, l’organisation sur place est relativement facile. Nous avons à chaque fois trouvé des hôtels ouverts tard dans la nuit et à des prix très corrects. Ainsi, cela nous a permis de faire des coups du soir prolongés et des coups du matin dès l’aube.

Un premier lac au cœur de la forêt

Le premier spot que nous avons ciblé se situe au cœur d’une forêt. Le cadre est verdoyant et sauvage à ceci près que les abords du lacs sont très sales, jonchés de détritus. C’est assez triste compte tenu de la beauté du site. Ce constat sera malheureusement récurrent sur les spots que nous avons parcourus…

Un premier lac sauvage.

D’après les informations dont nous disposons, ce premier lac aurait produit des poissons records mais aurait rapidement été pris d’assaut. Effectivement, les truites s’y font rares. Néanmoins, nous tentons notre chance. Après quelques lancers nous remarquons ce qui pourrait être des truites. Motivés d’un coup, nous nous afférons, en vain… Les poissons sont là mais la faible luminosité et une légère brise frisant la surface nous empêche d’être tout à fait sûr qu’il s’agit bien de salmonidés. Les poissons semblent en fraie… Fin mai, il ne peut pas s’agir de truites !

Les barbeaux nous ont bien bernés sur ce premier spot…

Effectivement, à notre grand désarroi nous constatons qu’il s’agit d’une espèce de barbeau. Nous insistons tout de même au large et seul Kévin se procurera une touche franche. Outre ces barbeaux, nous observons des carpes et des poissons rouges. Aucun signe de vie de la truite Abant, le poisson que nous sommes venus chercher. Nous essuyons notre premier échec et décidons de reprendre la route.

Carassius auratus n’était clairement pas le but du voyage.

A la découverte du lac Abant

Nous prenons alors la direction d’un second lac situé à 2 heures de route de là. Il s’agit d’un lac naturel en altitude (leur existence en Turquie est assez rare pour être soulignée). La sublime piste pour y monter est avalée sans problème par notre petit SUV. Nous longeons une rivière magnifique mais non propice à quelques lancers en raison de sa faible profondeur et de son fort débit. Dans des poches d’eau cristallines, nous observons des tritons à la robe superbe, un signe de qualité de l’eau. Enfin, nous atteignons le lac.

Un gardien nous indique que la pêche est soi-disant fermée sur le lac. Nous n’avons que trop peu d’informations pour pouvoir argumenter. Dépités, nous rebroussons chemin directement vers Abant, sans même prendre le temps de faire quelques photos de ce lieu magnifique…

Notre moral est entamé mais nous nourrissons plein d’espoir pour le lac Abant qui demeure a priori le spot le plus propice pour capturer nos premières truites Abant.

Le lac Abant est un sublime lac naturel.

Le lac Abant

2 nouvelles heures de route et nous voilà sur les berges du lac Abant, prêts à en découdre. Nous nous rendons directement sur un spot où nous avons vu des pêcheurs cartonner sur une vidéo YouTube. Seulement, après une heure de pêche, il faut se rendre à l’évidence, la pêche est vraiment très difficile, nous n’enregistrons aucune touche. Manifestement, ce poisson ne se laissera pas capturer facilement.

De plus, il y a de nombreux nouveaux paramètres à appréhender pour cerner le comportement de la truite Abant : ses mœurs, sa tenue dans les couches d’eau, les bonnes heures de captures, etc. Notre inexpérience va nous faire douter d’autant que jusqu’au coup du soir tard, nous ne verrons pas la queue d’un poisson. J’enregistrerai seulement une touche très franche qui résonnera dans mon bras toute la nuit suivante…

pêcheur sur la berge d'un grand lac naturel
Un coup du soir plein de doutes sur le lac Abant.

Tout n’est pas perdu

Si ce lac est bien le plus propice pour la truite Abant, que nous réserve la suite ? Néanmoins, nous progressons doucement et émettons quelques hypothèses. Effectivement, des pêcheurs locaux parviennent à capturer deux truites Abant d’environ 30cm à côté de nous. Une première à la calée au vers et une autre au leurre avec une sorte de cuillère lourde à jigger. On échange avec nos sympathiques compères du jour curieux à la vue d’étrangers à la recherche de la truite Abant. Les truites semblent se tenir au fond et l’obscurité semble propice à une hausse de l’activité. La suite de notre séjour nous démontrera que ce n’est pas forcément le cas !

Quelques informations sur le lac Abant

Le lac Abant (Abant Gölü en turc) est un lac situé à une altitude de 1 328 m dans la province de Bolu. C’est un lac naturel situé au Nord-Ouest de l’Anatolie et qui se serait formé à la suite d’un très gros glissement de terrain. Il possède une surface de 1,28 km² et une profondeur maximale de 18 m. Il n’y pas de vrai torrent ou ruisseau qui l’alimente. Pas de ruisseau que les truites soient en mesure de remonter en tout cas. Le substrat est calcaire, ce qui donne une couleur turquoise pâle aux eaux qui demeurent relativement claires.

La faune et la flore est très riche autour du lac. On trouve le pin noir européen, le pin sylvestre, les chênes, les frênes, les charmes, les saules, les genévriers, les tamaris, les noisetiers, le néflier commun et les arbousiers font partie des espèces d’arbres qui composent les forêts du lac.  Côté faune, on trouve des sangliers, daims, chevreuils, cerfs rouges mais aussi des prédateurs tels que des ours bruns, loups, renards roux et chacals. Le lac est surtout connu pour sa truite : la truite Abant, Salmo abanticus, une espèce de truite qui est strictement endémique de ce lac.

Très accessible par la route il est un lieu de villégiature très fréquenté par les Turcs. Paradoxalement, on trouve peu d’infrastructures sur le lac. Pas de plage ou site de baignade, de mise à l’eau (navigation et activité nautique interdite). Seuls 4 ou 5 pontons permettent aux promeneurs de se poser au-dessus de l’eau. C’est un lieu très prisé avec de grande aires de piques niques et nous avons croisé de nombreuses familles ou des gens célébrants leur mariage sur les berges photogénique du lac. Le lac Abant restant très sauvage, du point de vue pêche, seuls 5 ou 6 postes sont accessibles et pêchables, soit environ 10% des rives seulement !