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Pour le dernier jour, nous décidons naturellement de partir pêcher le spot le plus prolifique de notre séjour. Nous empruntons le même sentier que la veille. Nous avons le lac pour nous tout seuls. Le coup du matin tôt ne génère finalement que peu de touche voire pas du tout. Il faut attendre généralement que le soleil soit déjà bien visible pour commencer à percevoir des signe d’activité. Il faut attendre 7h30 pour toucher les premiers poissons. La malchance de la veille semble s’estomper me concernant puisque j’enchaine coup sur coup trois poissons d’environs 35cm à la cuillère ondulante. Kevin aussi enchaine et Yannick finit par rentrer un précieux poisson.
Nous restons systématiquement surpris par la brutalité des touches. La session arrive à son terme et il est temps de repartir vers Ankara pour notre voyage retour. Nous profitons de la féérie du paysage, de ses nombreuses fleurs, d’une grosse tortue ou encore des lézards verts et couleuvres très présents.
Par chance, l’hôtel où nous dormons à Ankara se situe à deux pas d’une rue ou se trouve pas moins de 10 boutiques de pêche !
Nous remarquons ce que nous avions déjà constaté à plusieurs reprises : les lames (jaunes et bleues) sont très plébiscitées, tout comme une sorte de cuillère ondulante à jigger très lourde. Certains commerçants n’hésitent pas à nous indiquer de bons spots et sont très surpris de voir des étrangers rechercher la truite Abant !
Nos conclusions pour la pêche de la truite Abant
Sur ces dernières rencontres, il est temps pour nous de tirer des conclusions, balayer quelques postulats de départ et de faire un point pêche.
La truite Abant est un poisson de fond
Alors oui et non… Si la pêche s’est faite essentiellement sur des pêches lentes à l’ondulante au fond, nous avons observé de nombreux gobages et quelques poissons en maraude en bordure.
La pêche est meilleure le matin tôt et le soir tard
Clairement non. La première heure du matin n’a jamais rien donné sauf peut-être une touche ! Le soir, pareil. A part Kevin, la grande majorité des poissons ont été capturés alors que le soleil était présent et qu’il faisait chaud !
Le jigs et lames sont les meilleurs leurres
Non ! Les ondulantes nous ont permis de pêcher la majorité des poissons. Les lames n’ont donné que quelques touches. Je fais un poisson sur un petit lipless, Kevin fait un poisson au casting jig et une truite d’exception au leurre souple.
Le vert est indispensable pour leurrer la truite abant
Clairement non, encore une fois. En voyant la photo des leurres qui ont fonctionné vous verrez que ça n’a aucun sens… Toutes les couleurs ont fonctionné (orange, rose, naturel, yamame, mat tiger…). Il est plus important que le leurre évolue proprement dans la bonne couche d’eau (proche du fond) plutôt qu’il ait la bonne couleur, vraisemblablement.
La truite Abant est peu combative et ne saute pas
C’est faux ! La truite Abant produit des touches très violentes. Même si nous n’avons pas tout saisi de son mécanisme d’attaque (attaque-t-elle le leurre par l’arrière ? jaillit-elle d’en dessous ? du dessus ? attaque-t-elle de côté ?), ce qui est sûr c’est que la plupart des touches étaient lointaines (très rarement à moins de 15m du bord).
Pour ce qui est du combat, la truite Abant combat très lourdement et est capable de rushs explosifs. Les gros poissons pris par kevin nous ont chacun gratifiés d’un saut spectaculaire. Tous les autres poissons, plus modestes, n’ont jamais sauté.
La truite Abant est-elle une prédatrice
Oui ! Nous ne savions pas si elle était ichtyophage ou plutôt focalisée sur des petites proies comme des chironomes ou de petits invertébrés. Nous avons observé plusieurs poissons en chasse et la brutalité avec laquelle ces abanticus se sont saisies de nos leurres ne laisse aucun doute sur le caractère prédateur de l’espèce.
Le point sur le matériel
Le moulinet
Yannick et moi avons utilisé une canne Medium Light de 2,60 m qui permettait de lancer plus loin et de mieux gérer la bannière. Une remarque que nous avons eue à la fin du séjour, est qu’il est préférable d’associer à sa canne un moulinet à ratio intermédiaire ou faible. Nous avons vraiment trop sollicités nos moulinets « haut ratio » (taille 2500) à force de pêcher avec des ondulantes plutôt lourdes et de combattre des poissons très lourds dans la ligne !
Ligne et bas de ligne
La tresse est indispensable pour la bonne perception des touches, du fond, de la nage du leurre et pour assurer plus de réactivité et de force pour faire pénétrer l’hameçon au ferrage. Nos bas de ligne en fluorocarbone 10lbs ne faisaient pas dans la discrétion mais étant donné l’encombrement de certains spots et le fait de devoir brider fort, ils étaient bienvenus.
Les leurres
Niveau leurres, comme nous l’avons vu, les ondulantes de silhouette fine de 7 et 10 grammes ont été très efficaces.
Nos journées types en Turquie
Notre séjour en Turquie était exclusivement consacré à la pêche. Le dépaysement, même s’il ne fut pas à la mesure de ce que nous attendions fut tout de même bien là. Tantôt nous étions sur des zones ressemblant fort aux Vosges, tantôt à la Corse ou à l’Espagne avec des plaines arides, parfois quasiment lunaires.
Nous avons fait tous les coups du matin vers 5h, en nous levant à 4h. La journée, nous pêchions ou roulions pour rejoindre les différents spots de notre road trip. Le soir nous tirions jusqu’au dernières heures légales vers 21h, puis allions manger et trouver un hôtel. Autant dire que les nuits étaient très courtes…
Informations intéressantes pour pêcher en Turquie
La pêche en lac
Nous étions focalisés sur la pêche en lac tout en espérant dans le même temps croiser de belles rivières. Nous en avons croisées mais elles n’ont jamais était pêchables. Tantôt très sales, trop de débit ou alors pas assez. Nous n’avons fait aucun poisson en rivière et n’en n’avons pas observé un seul non plus.
La réglementation
Question réglementation, commençons par le permis de pêche. Autant être clair et nous l’assumons, nous n’avions pas de permis. Nous avons fait tout ce qu’il était possible pour acquérir ce document obligatoire et pêcher sereinement. Il nous a été IMPOSSIBLE d’obtenir un début d’information. Aucune démarche n’est possible sur le net et il semble qu’il faille faire la demande auprès du ministère de l’agriculture directement en personne pour obtenir le précieux sésame…
Nous avons pourtant croisé à de nombreuses reprises les gendarmes qui font les contrôles mais jamais on ne nous a demandé le permis de pêche. Je ne peux que vous conseiller de tenter de le prendre mais le résultat sera sûrement le même que le nôtre…
Par ailleurs, nous n’étions pas aidés car, comme dit précédemment, il n’existe aucun guide de pêche de la truite en Turquie. D’autre part, il est préférable d’avoir un petit niveau en anglais. La plupart des Turcs, même dans la campagne, comprennent les questions et phrases basiques en anglais.
Concernant la taille minimale de capture, la truite Abant est donnée à 22cm mais si vous pêchez des truites Abant en Turquie, relâchez-les et manipulez-les avec précaution… Ils s’agit de poissons endémiques superbes qui sont vraiment importants pour les populations de plaines reculées parfois très pauvres !
Conseils vestimentaires
D’un point de vue vestimentaire, les températures étaient très proches de ce qu’on trouve en France fin mai. Une veste coupe-vent est nécessaire et un manteau pour les coups du matin mais pas besoin de trop se surcharger de vêtements chauds. Prévoyez des lunettes de soleil et de la crème solaire.
Location de voiture
Les tarifs pour les locations de voitures sont très abordables. Nous avons loué un petit SUV pour moins de 200€ les 5 jours. Le SUV est un vrai plus pour certaines pistes accidentées. Plus globalement, tout frais compris (avion et suppléments bagage/rodcase, hôtels, location de voiture, carburant, nourriture), nous avons dû payer environ 2400€ pour 3, soit 800€ par pêcheur pour 4 jours de pêche. Cela reste raisonnable au vu du dépaysement et de l’aventure que cela représente.
Finalement nous retournerons certainement en Turquie pour en découdre une nouvelle fois avec ces superbes truites, fort de nos connaissances chèrement acquises (et partagées ici !) et pourquoi pas tenter de capturer d’autres salmonidés endémiques de ce grand pays qu’est la Turquie…