S’il est évidemment possible de trouver des carnassiers en pleine eau ou dans des structures éloignées de la berge, cette dernière est une zone stratégique qui abritent un grand nombre d’espèces de poissons et autres êtres vivants. Ainsi, il s’y crée inévitablement des chaînes alimentaires locales avec à leur tête les prédateurs que l’on convoite. Voici pourquoi vous devriez toujours commencer vos sorties par prospecter ce spot bien souvent sous exploité.

La bordure, une zone riche en nourriture
La première raison qui doit vous convaincre de porter un intérêt majeur aux bordures lors de vos sorties et la quantité importante de nourriture qu’elles abritent. Au-delà de la quantité, c’est aussi la variété qui rend ces zones riches en vie.
En effet, sur les bordures se développent un très grand nombre de larves aquatiques dans les différents végétaux, ainsi que des têtards et des grenouilles. A celles-ci s’ajoutent les différents organismes terrestres qui sont amenés à dériver en surface ; il peut s’agir d’insectes variés comme les sauterelles, les araignées ou encore les libellules mais cela peut aussi être tout simplement des vers de terre les jours de grandes pluies ou encore des crustacés comme les écrevisses, les crabes, les crevettes ou les puces de mer en eau salée.
De plus, nombre de berges sont surplombées d’arbustes et il est très courtant que leurs fruits, notamment les baies et les mûres tombent et attirent les poissons blancs, et tout particulièrement les chevesnes.
Ces différentes proies de taille réduite sont le point de départ d’une chaîne alimentaire locale car elles rassemblent le baitfish qui lui-même attire les carnassiers.
👉 Découvrez notre Guide complet pour choisir le meilleur matériel pour la pêche des carnassiers !

La bordure, une zone de fraie
Si cela n’est pas vrai toute l’année, il faut cependant conserver à l’esprit que les berges, en raison d’une végétation ou d’un substrat spécifique, sont le lieu privilégié, sur un plan d’eau, de la fraie de nombreuses espèces.
Si les espèces qui se reproduisent sont les proies convoitées par nos carnassiers, il est alors évident qu’ils se tiennent à l’affût non loin de là et viennent régulièrement chasser.
Au contraire, s’il s’agit des espèces recherchées qui se reproduisent, il conviendra évidemment de les laisser assurer la pérennité de l’espèce en toute tranquillité mais se souvenir qu’ils resteront sans aucun doute sur zone après la fraie pendant quelques semaines.
La bordure, une zone d’affût pour les carnassiers
Une caractéristique essentielle qui fait que les bordures constituent un poste clef sur un plan d’eau ou une rivière est que la berge est à elle seule une structure et permet de ce fait aux prédateurs de se mettre à l’affût pour surprendre leurs proies.
En effet, les berges, d’autant plus si elles sont creuses, encombrées ou bordées de végétation, permettent aux carnassiers de se dissimuler et ainsi de bénéficier d’un poste de chasse stratégique. Si l’on ajoute à cela leur robe bien souvent mimétique, ils deviennent alors invisibles aux yeux de leurs proies. Pour preuve, vous ne comptez sans doute plus le nombre de poissons qui ont fui dans vos pieds lors d’une approche manquant de discrétion…

La berge, un mur stratégique
Les berges abritent de nombreux poissons carnassiers car elles constituent aussi un avantage certain pour la chasse ; En effet, elles font office d’un mur contre lequel les prédateurs vont acculer leurs proies et ainsi limiter leurs issues. C’est ce même phénomène qui incite les carnassiers à pousser le fretin vers la surface lors des chasses.
👉 Découvrez notre Sélection des meilleurs leurres pour la pêche des carnassiers !
Le confort de l’ombre
Nous l’avons évoqué précédemment, les berges notamment dans les milieux les plus sauvages et les moins entretenus, sont souvent encombrées et parsemées d’arbres, ronces et buissons. Au-delà de l’apport de nourriture et des affûts qu’elles procurent, ces structures végétales créent des zones d’ombre favorisant la quiétude des poissons mais assurant aussi une certaine fraicheur pendant la période estivale.

Des déviations de courant
En rivière ou en fleuve, les berges non canalisées créent par leur relief des déviations de courants et par conséquent des zones d’accélération, de calme ou de remous pouvant abriter de nombreuses proies et de prédateurs à des périodes différentes de la journée et de l’année.
En effet, toutes canalisations du flux créent des concentrations de nourriture, mais aussi des zones riches en oxygène ou des postes de repos que savent exploiter l’ensemble des habitants de la rivière.
Une observation et une prospection méthodique des berges vous permettra de ferrer une grande majorité de vos prises.
Les cas particuliers
Les bordures sont pour toutes les raisons structurelles évoquées des postes stratégiques. Cependant, il existe des conditions particulières liées à la météo où la prospection des premiers mètres peut s’avérer particulièrement payante. Ces deux cas spécifiques sont les périodes de crue et les épisodes venteux.
Les crues
En effet, lors des crues les bordures offrent souvent des zones de repli et de confort mais aussi un apport de nourriture terrestre supplémentaire en lessivant les berges.
Les épisodes venteux
Le vent par ailleurs, pour des raisons que nous avons déjà expliquées dans des sujets précédents, est un allié pour le pêcheur et la berge exposée est souvent le lieu d’une activité importante en raison de conditions propices à l’alimentation et à la chasse.

Soyez discret lorsque vous prospecter les bordures
Si les bordures abritent de nombreux poissons, ils sont aussi souvent sur leurs gardes lorsqu’ils s’y tiennent et cela est d’autant plus vrai que la profondeur est faible. Ainsi, vous devez les prospecter avec méthode et surtout discrétion pour ne pas faire fuir les prédateurs dès votre arrivée.
Restez donc en retrait et procédez par des lancers courts en éventail avant d’allonger le tir et de vous approcher de l’eau.
A vous de jouer !