Stratégie de pêche : lorsque les conditions sont difficiles, jouez sur la vitesse de récupération !

Déclencher ne serait-ce qu’une seule touche se dessine parfois comme l‘ultime objectif de notre sortie. Les minutes et les heures s’égrènent, les leurres vont et viennent et les techniques varient au gré des désillusions. Cela arrive à chacun d’entre nous. Mais parfois, en misant sur des animations vraiment extrêmes, la pêche se décante peu à peu.

C’est à chaque fois plein d’espoir que l’on prend le chemin des berges, et pourtant régulièrement on déchante assez vite devant l’absence de touches. On varie, on tente des choses mais les résultats demeurent identiques et il est parfois nécessaire de pousser les animations jusqu’à leur extrême pour entrevoir une solution.

Lorsque la pêche est difficile, il faut essayer de comprendre si les poissons sont inactifs ou s'ils sont méfiants.
Lorsque la pêche est difficile, il faut essayer de comprendre si les poissons sont inactifs ou s’ils sont méfiants.

Inactivité ou méfiance ?

Lorsque nous n’enregistrons pas de touches, il existe en réalité plusieurs causes. La première la plus évidente est que nous n’avons pas formulé la bonne analyse et ainsi pas ciblé le bon pattern. La solution est simple, il chercher encore et tester différentes équations spots/animations/leurres.

Mais lorsque l’on semble avoir fait le tour des présentations les plus habituelles et conventionnelles, que l’on a peigner différents types de spots et fait varier les paramètres de nos leurres, alors il faut se rendre à l’évidence, la pêche va être particulièrement difficile ! Les poissons sont soit totalement inactifs et il va falloir miser sur l’agressivité ou un péché de gourmandise. Ou alors ils sont extrêmement méfiants et dans ce cas il ne faut pas leur laisser le temps de réfléchir. D’ailleurs dans ce cas, les touches ne sont pas toujours absentes, mais rares et courtes et l’on peut observer des suivis…

Le premier réflexe lorsque la pêche est difficile est souvent de ralentir les animations.
Le premier réflexe lorsque la pêche est difficile est souvent de ralentir les animations et descendre en taille de leurre.

Ralentir, le premier réflexe

La première option que l’on envisage et que l’on met en place lorsque la pêche est compliquée est de ralentir nos animations. On allège alors le montage, on mouline moins, vite, on fait des pauses… Et si l’on veut vraiment pousser à l’extrême ce schéma, on arrive petit à petit au do nothing qui consiste… A ne rien faire !

L’objectif est clair, on espère que cette proie inerte et facile fasse craquer un prédateur comme l’on peut parfois picorer dans une boîte de chocolat après un copieux repas !

Cette approche repose sur l’instinct d’alimentation mais que… En effet, les longues pauses à proximité d’un poste établi n’ont rien de tel pour réveiller l’agressivité d’un prédateur. Cette proie immobile est presque un affront qu’il convient de corriger.

les leurres et techniques pour ralentir

Lorsqu’il s’agit de ralentir, plusieurs alternatives s’offrent à vous. Vous pouvez, au choix, alléger nettement la plombée d’un leurre souple afin de pouvoir ralentir la vitesse de récupération mais aussi de ralentir la descente du leurre et obtenir un effet le plus planant possible.

Pour vous également employer des techniques « lentes » par essence, telle que le Drop Shot pas exemple, technique qui va permettre de pêcher sur place tout comme le Rubber Jig.

Parmi les leurres durs, vous pouvez aussi faire le choix d’employer des poissons nageurs suspending tels que les jerkbaits minnow (OSP Rudra 130 SP, ILLEX Mag Squad 128 SP, Lucky Craft Pointer 100 SP, etc) dont la densité est égale à celle de l’eau si bien qu’ils restent immobiles dans la colonne d’eau sur les phases de pauses.

Réveiller les instincts

Cependant, en partant du principe que l’on a déjà affiner ses montages et sa pêche, lorsque les poissons refusent nos leurres par méfiance, ralentir est rarement gage de réussite, car elle laisse au prédateur un temps supplémentaire de réflexion. L’objectif est alors de jouer sur les réflexes d’agressivité pour déclencher des attaques, la décision doit être prise rapidement et maintenant sous peine de n’avoir aucune autre occasion.

Il n’est donc plus question de ralentir, mais d’accélérer et d’y aller franchement !

Mais on peut aussi jouer sur l'agressivité et tenter de déclencher des attaques réflexes.
Mais on peut aussi jouer sur l’agressivité et tenter de déclencher des attaques réflexes.

Le burning, cet extrême oublié

Le « burning » consiste donc à cranker ses leurres à la limite de la rupture. Tellement vite que jusqu’à la première touche vous n’imaginerez pas que cela puisse vous rapporter une prise ! Et pourtant… lorsque les poissons sont inactifs, et particulièrement dans les milieux où la pression de pêche est importante, c’est parfois la seule présentation qui déclenchera des touches.

Pêchez vite est évidemment efficace pour couvrir du terrain et pêcher des poissons actifs, mais pêcher TRES vite l’est tout particulièrement lorsque les prédateurs sont sur off. Il s’agit là d’un schéma d’animation à part entière fondé sur la sollicitation de l’instinct d’agressivité.

Dans cette configuration, un poisson méfiant n’aura aucun temps d’analyse, il place une attaque franche ou bien il renonce à une proie, il n’existe pas de 3ème alternative.

Ainsi, crancker des leurres très rapidement provoquent souvent des attaques réflexes. Les leurres métalliques, les minnows ou encore les lipless se prêtent bien à ce type d'animation.
Ainsi, cranker des leurres très rapidement provoquent souvent des attaques réflexes. Les leurres métalliques, les minnows ou encore les lipless se prêtent bien à ce type d’animation.

Les leurres pour pêcher vite

Les leurres pour pêcher vite sont clairement ceux que l’on utilise pour le Power Fishing, cette approche qui consiste à pêcher rapidement afin de battre un maximum de terrain en un minimum de temps et optimiser la probabilité de rencontre avec un poisson (attaque, suivi, etc) et donc recueillir des informations.

Parmi ces leurres on retrouve classiquement les spinnerbaits, les crankbaits, les lipless crankbaits, les lames, les bladed Jig (Chatterbaits). Les leurres souples sont moins employés pour cet exercice mais certains s’y prêtent parfaitement bien, particulièrement ceux à gomme tonique et flancs plats comme le Nitro Shad Illex, véritable « crankbait » souple.

Aussi, les amateurs de bigbaiting connaissent très bien l’efficacité du Balam 300 (Madness ou Evergreen) pour les pêches rapides de réaction !

Un mouvement de fuite

Cette présentation, déconcertante au premier abord, est au final très naturelle car elle correspond au comportement d’une proie qui fuit face à un prédateur et simule alors un acte de chasse d’un autre prédateur. Agressivité ou compétition alimentaire, toujours est-il que ce schéma rapporte des touches en général très violentes.

Le Balam 300 Evergreen est un Giant Swimbait qui excelle sur les pêches rapides !

La saisonnalité

Ayez bien à l’esprit que les saisons n’ont qu’une influence relative sur le travail de ces deux extrêmes. Par exemple, s’il est de coutume de pêcher plus lentement l’hiver pour coller logiquement aux mœurs des poissons, ne vous interdisez pas une séquence de « Burning » au cours de votre session, cela peut faire la différence…