L’Iso Fishing à la française, une technique de pêche abordable, ludique et efficace !

Le terme est encore peu connu dans l’hexagone mais pourtant l’Iso Fishing fait parler de lui depuis plusieurs années sur les côtes françaises. Directement importée du Japon, cette technique de pêche au toc en mer, permet de capturer de nombreuses espèces de poissons différentes et du bord. C’est une approche particulièrement efficace sur les sparidés tels que la dorade grise, la dorade royale, le sar tambour ou encore le sar commun. De prime abord, cette technique qui paraît simple pour beaucoup est pourtant pleine de subtilités. Les avancées technologiques comme chimiques sur cette approche ne font que la rendre de plus en plus intéressante au fil des années.

Un pêche simple et tellement efficace

Le principe de base de l’Iso Fishing est de rechercher les poissons là où ils vivent et plus particulièrement là où ils se nourrissent. C’est une pêche non statique qui peut nous amener à parcourir plusieurs kilomètres au cours d’une session et de la configuration des postes. L’Iso Fishing peut ainsi être apparenté au contraire du Surfcasting. C’est d’ailleurs une technique qui ne se pratique pas sur les plages de sable mais uniquement sur les côtes rocheuses.

Un des fondements de l’Iso Fishing est de présenter des appâts le plus naturellement possible afin de déjouer la méfiance des sparidés se nourrissant tout proche de vous. Si la technique peut paraître simpliste et similaire à une grossière pêche au toc en mer, il n’en est rien.

Tout droit venue du Japon…

A l’instar de nombreuses autres techniques, l’Iso Fishing est un concept qui a été inventé au pays du soleil levant par Masaru Okuyama dans les années 70. Les japonais ont porté ensuite une attention toute particulière à développer du matériel spécifique là où en France, nos aïeux continuent de pêcher depuis plusieurs décennies à la pelote avec de grandes cannes puissantes en fibre de verre. Les japonais utilisent désormais des cannes en carbone légères et très paraboliques mesurant entre 5,2 et 5,5 mètres et pêchent plutôt par temps calme. Ces cannes peuvent propulser un appât léger non plombé à une grande distance.

Les japonais pêchent ainsi plusieurs espèces de sparidés qui vivent sur leur côte : le tai, le madai ou encore l’ishidai.

Les nippons utilisent également des bouchons plombés et coulissants qui peuvent être lumineux. Ce matériel fut d’ailleurs rapidement importé en France et certains se sont spécialisés dans cette pêche à la grande canne, notamment aux environs de Sète, capitale nationale de la dorade royale, espèce très proche du tai japonais.

…mais revue à la Française

Bien que les espèces de sparidés nippones et françaises soient finalement assez proches, une fois n’est pas coutume, les Français se sont réappropriés la technique. Les côtes rocheuses françaises étant assez différentes de celles du Japon et la prise au vent de ces grandes cannes étant bien souvent handicapante, le blank des cannes iso a été réduit de 5 à 2.5/3m.

L’Iso Fishing « à la française » ne mets pas forcément en avant l’utilisation de bouchons plombés et la présentation de l’appât s’effectue plutôt bien souvent sous la canne avec un minimum de plombs ajoutés au montage.

Profitons-en pour rendre à César ce qui appartient à César. C’est Guillaume Auger de la société Pescanautic qui a largement contribué à l’import de cette technique dans notre pays. En ce sens, de nombreux produits adaptés à l’Iso Fishing à la française sont toujours distribués aujourd’hui par cette société. On trouve également des traces de la création, sous l’impulsion de Didier Courtois, d’une association française dédiée à l’Iso Fishing au tout début des années 2000.

Les bons spots à Iso Fishing

Le meilleur poste à Iso Fishing est clairement l’endroit où les poissons sont en train de se nourrir ou vont bientôt venir se nourrir. On cherchera ainsi la présence de crustacés dans les failles rocheuses ou sur des platières. Les sparidés viennent sur ces postes pour décrocher les mollusques avant de les concasser ou encore déloger des crustacés dans les aspérités rocheuses.

Les conditions météos peuvent faciliter considérablement cette quête de nourriture des sparidés, c’est pourquoi il est judicieux de pratiquer cette pêche non seulement au bon endroit mais surtout au bon moment. Ces conditions diffèrent largement entre la côte méditerranéenne et océanique.

Les différents types de montage en Iso Fishing

La présentation de l’appât devant être la plus naturelle possible, le meilleur montage en Iso Fishing consiste à escher simplement l’appât sur un hameçon. C’est une technique on ne peut plus simpliste qui a l’atout de pouvoir capturer des poissons méfiants sur des bas de ligne fins.

Pour pêcher à distance

Comment proposer un appât dérivant le plus naturellement dans les vagues tout en pêchant à distance ? Il existe pour cela des bouchons plombés qui peuvent être équipés d’un signal lumineux et qui permettent de lancer votre appât non plombé à plusieurs dizaines de mètres.

Il faudra au préalable positionner un stop float sur votre corps de ligne à la hauteur désirée. L’appât va alors lentement couler vers le fond jusqu’à ce que le bouchon entre en butée avec le stop float.

Pour pêcher près du bord

Je ne compte plus les sars que j’ai pu prendre à quelques centimètres de mes pieds, en toute discrétion, en déposant simplement une moule non plombée au bon endroit.

Toutefois, régulièrement les conditions météo ne permettent pas de pêcher avec ce type de montage non lesté et il faut alors procéder au plombage de celui-ci.

Il faut alors fixer l’hameçon depuis son œillet et laisser un excédent de fluorocarbure conséquent dans le prolongement du bas de ligne. On repassera cet excédent dans l’œillet de l’hameçon afin d’avoir un alignement parfait du montage.

Concernant la plombée, on utilisera des chevrotines de 3 à 15 grammes que l’on fixera sur l’excédent de fluorocarbone à une distance de l’hameçon qui sera en fonction des goûts de chacun (2 à 8 cm) afin de proposer la présentation la plus naturelle possible.

J’aime bien constituer un petit chapelet de chevrotines par gros temps, cela me permet de retirer ou ajouter des plombs en fonction de la configuration des postes.

Concernant l’eschage des appâts, j’affectionne commencer par enfiler un morceau d’amande de mer taillé au ciseau pour donner du volume et de la rigidité. J’enfile ensuite plusieurs moules consécutivement avant de terminer par un petit carré d’amande de mer découpé. Je m’arrange pour avoir des moules dans chacun de mes montages.

L’approche

Qu’elle se pratique à distance au bouchon ou dans vos pieds, la base de l’approche en Iso Fishing reste la même : être actif et mobile.

Cibler les bonnes zones

On privilégiera la prospection des postes brassés par les vagues et susceptibles de retenir de la nourriture. Inutile d’insister pendant des heures au même endroit. Si les poissons sont sur zone, la touche intervient très vite. Si au bout de 4/5 lancers il n’y a rien à signaler, on peut être à peu près certain que rien ne va se passer et il faut alors changer de poste.

Les bonnes zones peuvent être à 25m de vous comme juste sous vos pieds, ce sont les postes et les coquillages qui dictent cette règle.

Ne pas s’acharner

Les sparidés sont des poissons grégaires et très méfiants. La capture d’un de leurs congénères met rapidement les autres poissons en stress. Autant vous dire qu’un poisson décroché ou un poisson relâché sur le poste annihilera vos chances d’en prendre plusieurs de suite. A l’inverse, il est possible de capturer plusieurs poissons du même banc et sur le même poste si vous relâchez les poissons ailleurs.

S’adapter aux conditions du moment

Il y a clairement des périodes où la pratique de l’Iso Fishing est favorisée : une belle mer formée par un vent marin, une belle houle bien prononcée, des eaux agitées mais qui restent claires… Il est usage de dire que lorsque l’on prend des vieilles en Iso Fishing, c’est que l’on n’est pas là au bon moment.

Qui plus est, la pratique de l’Iso Fishing diffère largement entre la mer Méditerranée et l’océan Atlantique, c’est pourquoi je vous propose d’aborder ces deux approches dans deux articles distincts.