Le bar est un poisson euryhalin, c’est-à-dire qu’il supporte des niveaux de salinité très variés. Ainsi, on peut parfois le retrouver très haut dans les rivières, mêlés à des poissons d’eau douce. Ainsi, à Quimper, en Bretagne, il est possible en pleine ville de capturer des truites fario mais aussi le roi de la côte, le bar. Avec ce profil si particulier, les estuaires sont la promesse d’approches atypiques et spécifiques et de milieux à ne pas délaisser pour ceux qui pêchent le bar.

Un biotope idéal pour débuter en mer

C’est sans doute mon expérience personnelle qui guide ce constat, mais les estuaires constituent le milieu idéal pour celui qui veut débuter la pêche en mer. Habitué aux petits espaces clos, les pêcheurs d’eau douce sont rapidement décontenancés et désorientées devant l’immensité de la mer. Les estuaires avec leurs apparences de rivières sont alors des milieux rassurants mais aussi bien plus lisibles pour celui qui est habitué à traquer perches, sandres ou encore brochets.

Un milieu lisible

S’il est vrai que la compréhension des phénomènes de marées et son impact sur la tenue des poissons peut prendre un peu de temps, cet univers est parfaitement déchiffrable et un pêcheur un peu expérimenté peut rapidement identifier des spots marqués susceptibles d’abriter des bars. Les veines d’eau, les roches, le cover, les remous, les bordures ou encore les structures ne sont pas une spécificité marine et les ponts avec l’eau douce sont simples à réaliser.

Par ailleurs, dans un milieu comme celui-ci, le pêcheur d’eau douce pourra réexploiter très facilement l’ensemble des techniques qu’il maîtrise et utilise déjà en « freshwater ».

Principalement la pêche du bord

Les estuaires sont aussi des milieux idéaux pour la pêche du bar car l’ensemble des spots sont exploitables du bord. Ainsi, il permet à chacun de traquer le bar sans s’inquiéter de l’accessibilité aux poissons.

Par ailleurs, les berges variées et souvent découpées offrent une multitude de spots à porter de lancers. D’ailleurs, il est bien rare de devoir aller chercher les bars très loin dans les estuaires…

Un milieu riche en nourriture

A la frontière entre l’eau douce et salée, les estuaires sont des écosystèmes très riches en nourriture. Les structures et les substrats sont variés et nombreux, les mouvements d’eau importants et ils sont souvent le lieu de différents élevages, notamment l’ostréiculture. Ainsi, les sources de nourriture sont nombreuses et diverses et attirent inévitablement de nombreux êtres vivants, allant des crustacés aux poissons.

Les estuaires sont si riches et si spécifiques sur le littoral qu’ils abritent bien souvent des populations de poissons sédentaires. S’il y a bien un endroit où vous trouverez du bar en hiver ce sont bien les estuaires. Des gros spécimens y élisent bien souvent domicile à l’année.

Une grande variété de spots

L’intérêt majeur des estuaires est donc l’accessibilité aux spots, mais aussi la diversité de ceux-ci qui permet donc de nombreuses approches et techniques différentes.

S’il est possible de pêcher en surface dans des vasières ou des parcs à huîtres, il est aussi possible de prospecter aux leurres durs des grands plateaux, en traction ou à la volée des veines d’eau profondes et marquées ou encore de sortir les streamers ou de pratiquer à vue dans 20cm d’eau et à 50cm de la berge.

Un fonctionnement propre

Il n’existe pas une seule vérité lorsque l’on pêche un estuaire en termes d’approches et de techniques. Cependant, il est déterminant de comprendre le fonctionnement de celui que l’on pratique car chaque cours d’eau à ses spécificités. Les tenues et l’état d’activité des poissons est principalement conditionnée par les marées et plus spécifiquement par la hauteur d’eau. Un spot en est un véritablement qu’une trentaine de minutes au cours d’une marée et il est indispensable d’identifier le parcours des bars pour réussir ses sorties.

La Mecque des pêches light

S’il existe bien cependant une pratique qui se marie à merveille avec la prospection des estuaires, ce sont les pêches Light et Finesse. En effet, les pêches en weightless dans le goémon ou en dérive dans des veines d’eaux précises et dans des radiers ou encore la prospection de spots ciblés et restreints comme une roche émergente sont des approches courantes et productives dans les estuaires. Ainsi, les pêcheurs d’eau douce, notamment de black-bass, de perches, de sandres ou encore de truites y trouveront rapidement beaucoup de plaisir et de poissons sans sortir de leurs habitudes halieutiques.

Google earth, un excellent allié

Pour identifier les bons spots sur un estuaire, les logiciels de vues aériennes sont d’excellents alliés. En effet, sur Google Earth il est aisé de repérer les zones profondes, les veines d’eau, les changements de substrats ou encore les structures artificielles et naturelles. En extrapolant avec vos observations précédentes et en vous appuyant sur votre expérience vous pourrez rapidement cibler des zones prometteuses sur un estuaire que vous n’avez jamais pêché.

Cependant il est indispensable de croiser ses prédictions avec une visite sur le terrain et de préférence à marée descendante pour identifier les bons moments de marée mais surtout les parcours et issues de sorties pour ceux qui prospectent en wading. On ne s’aventure jamais dans l’eau sur des spots inconnus à marée montante, sous peine de remplir son waders ou pire…