Le Mexique à la mouche, entre tourisme et pêche sportive sur les flats !

En période hivernale, les eaux se refroidissent et le bar est en période de reproduction. De ce fait, on remise souvent les cannes à mouches pour la mer jusqu’au printemps suivant. Je profite de cette période pour voyager vers des destinations ensoleillées.

Durant l’hiver, en mer, les eaux se refroidissent et le bar est en période de reproduction. De ce fait, les pêcheurs remisent les cannes Mouche pour la mer jusqu’au printemps suivant. En tant que pêcheur baroudeur, je profite très souvent de cette période de trêve hivernale pour voyager avec mon épouse au soleil. Combiner la vie familiale et la pêche n’est pas une difficulté en soi du moment que l’on reste raisonnable. En 2020, je suis parti au Mexique et comme de nombreux passionnés, j’ai mis quelques affaires de pêche dans mon sac de voyage.

Le Hot Spot du séjour.

Bien préparer son séjour de pêche

Le Mexique est une destination phare pour les pêcheurs à la mouche. Permits, tarpons, bonefishs et bien d’autres espèces peuvent être pêchées du bord à la mouche.

Partir pêcher dans un pays inconnu est grisant. Pour ce voyage comme pour d’autres, j’avais le choix entre trois options. La première était de faire appel à une agence française spécialisée qui a des guides au Mexique. La deuxième était de trouver un guide de pêche sur place, mes précédents voyages m’ayant appris que les personnes travaillant dans l’hôtel connaissent souvent un guide de pêche. Enfin, la dernière option consistait à me débrouiller seul.

Le permit est un poisson de sport très recherché des pêcheurs à la mouche. Les chances de le croiser au Mexique sont réelles !

J’avais opté pour la troisième solution car il s’avère qu’il est assez simple de trouver des spots de pêche pourvu de s’y être préparé à l’avance. Pour cela, j’avais fait des recherches sur Google Maps pour voir où se situait mon hôtel afin de me faire une idée des secteurs de pêche susceptibles d’être productifs. J’étais également rendu sur des forums de pêche et sur les réseaux sociaux pour récolter des informations. En dernier lieu, j’avais consulté les pages de l’Ambassade de France au Mexique et ainsi que celle de l’Ambassade mexicaine pour m’informer sur la réglementation en vigueur et les éventuels risques. Quand je pratique la pêche en  DIY (Do it yourself), je préfère savoir où je mets les pieds.

Matériel prêt pour le départ.

Mon matériel

Cannes, moulinets, soies

Pour partir, j’avais emporté avec moi une canne de neuf pieds avec une soie tropicale flottante de 8 ainsi qu’une canne de puissance 10 associée à une soie tropicale flottante de 10. Le moulinet en soie de 8 était garni de 200 yards de backing en 20 livres et le moulinet en soie de 10, de 300 yards de backing en 30 livres.

J’avais choisi des bas de ligne en fluorocarbone de ma confection en dégressif de 2,50m finissant par une pointe de 12 livres pour la soie de 8 et un bas de ligne de 1,80m avec une pointe de 40 livres pour la soie de 10. J’avais prévu aussi des bobines de fluoro supplémentaires en 60, 45, 35 et 30/100 en cas de casses lors de mes sorties pêche.

Les mouches

J’avais rempli une première boite à mouche avec des Cloosers, Crazy Charlies, Gotchas, flexo crabes, mentis shrimps et des imitations de petits crabes montées en Ep fiber. Tous ces leurres étaient montés en différentes couleurs et différentes tailles d’hameçons.

Les streamers

J’avais garni une autre boite de streamers du type Deceivers, de quelques tarpons Toad et de tarpons fly, toujours en différentes tailles et couleurs.

Les vêtements

Mon équipement vestimentaire était léger :  short, chemise de protection anti UV, une paire de lunettes polarisantes pour pêcher à vue, une paire de chaussures wading flat, une casquette et des doigtiers ainsi qu’un protège cou et une pince coupe fil que je pourrai fixer à ma ceinture.

De nombreux bonefishs longent les plages devant les hôtels au Mexique.

La pêche

Le jour J arrive et après un peu plus de 11 heures de vol nous voilà arrivés à l’aéroport de Cancun au Mexique. Direction l’hôtel en bus pour enfin découvrir la plage, le soleil et les poissons de la mer des Caraïbes. Mon objectif était de pêcher le soir ou le matin ceci afin de me laisser du temps libre pour visiter le pays avec mon épouse. Organisation indispensable pour la paix du ménage !

Jour 1

La première matinée de pêche fut difficile. Il fallut beaucoup prospecter afin de se faire une idée des différents spots de pêche. Quand on voyage sans guide, comprendre l’environnement est un atout et à mon avis, la meilleure stratégie a adopter.

Petit Cubera snapper capturé avec une Gotcha.

Jour 2

La deuxième journée, j’ai pêché le soir, avant le coucher du soleil. J’ai eu l’occasion de capturer plusieurs poissons, de petite taille certes, mais d’espèces différentes ce qui contribua à compléter mon carnet de captures de poissons inconnus pour moi jusqu’alors.

Jour 3

La troisième journée, je choisis de partir plus tôt le matin et de marcher le long de la plage où se trouvait l’hôtel pour aller voir une pointe rocheuse que j’avais repérée sur Maps. Il semblait y avoir un haut fond avec de longues bandes d’herbe à tortue. Au bout de 35 minutes de marche, j’arrivais sur le spot. Après un temps d’observation et quelques photographies, je remarquais à quelques mètre de moi une ombre se déplacer lentement. Je m’approchai doucement. Non, je ne rêvais pas ! Cette masse sombre était un tarpon ! Mon cœur s’emballa et je lâchai tout mon matériel au sol. Je n’avais jamais eu l’occasion de pêcher ce poisson ! Je pris alors ma canne en soie de 10 que j’avais préparée à l’avance pour faire face à ce type de situation.

Silhouette de tarpon.

Je m’avançais dans l’eau et fis un premier lancer à quelques mètres de lui. Après différents strips pour attirer son intention, ma mouche tarpon toad de couleur chartreuse et jaune ne semblait pas l’intéresser. Je n’avais pourtant pas le temps de changer de mouche et j’avais trop peur de louper cette occasion de capturer un tarpon. Je relançais une nouvelle fois et ce fut la bonne : ma mouche tomba à quelques mètres devant son museau, encore un strip  et d’un seul coup, je vis le tarpon ouvrir sa gueule et aspirer ma mouche. Je ferrais en tirant la canne vers l’arrière et en maintenant fermement ma soie de l’autre main. Le tarpon, pas du tout content d’avoir été leurré partit comme une torpille vers le large puis me gratifia de quelques chandelles avant de retomber lourdement sur ma ligne pour se décrocher au bout de quelques secondes !

Les sauts de tarpons ont été source de bien des désillusions…

Ma ligne détendue dans l’eau, mon regard vers le large, les sensations furent multiples : déception d’avoir perdu ce poisson mêlée à l’excitation du moment que je venais de vivre. Ce fut la seule opportunité de mon séjour de croiser le chemin de ce magnifique poisson d’argent.

Bonesfish capturé avec une Crazy Charlie.

Les trois derniers jours de mon séjour, j’ai continué à prospecter ce secteur ce qui fut la bonne option car j’eu l’occasion de capturer de nombreux bonefishs avec des Crazy Charlies en taille d’hameçon numéro 4.

Iguane mexicain.

Mes derniers conseils

Pêcher dans un pays dont on ne connait pas la faune demande certaines précautions. Au Mexique, il existe de nombreux animaux sauvages, comme le crocodile de mer, qui peuvent s’avérer dangereuses. Renseignez-vous auprès des locaux, ils vous indiqueront les secteurs où il est préférable de ne pas aller pour éviter les déconvenues.

Crocodile marin mexicain croisé sous un pont lors de mon séjour.

Faites attention aussi aux espèces de poissons qu’il est possible de prendre avec les mains. J’ai eu l’occasion de pêcher une petite raie pastenague munie d’un dard très dangereux à l’extrémité de la queue. Je ne l’ai pas du tout touchée avec les mains et me suis contenté de couper mon bas de ligne pour la laisser repartir avec ma mouche sans oublier de la prendre en photo.

Petite raie prise à la mouche. Attention au dard !

Dans tous les cas, pêcher dans un tel environnement, en observant les iguanes ou les pélicans, est sensationnel, dépaysant et source de souvenirs mémorables.