La pêche des gros sandres est exigeante et demande un matériel sur mesure. Chaque technique employée justifie à elle seule d’avoir son ensemble canne/moulinet dédié, et cela dans le but de pêcher au plus juste. La puissance du fleuve, la taille des poissons et le choix des leurres et des grammages sont tout autant de paramètres capitaux dans le choix du matériel.

Les ensembles cannes/moulinets pour la pêche à gratter en linéaire

La pêche en linéaire est une technique phare pour traquer les gros sandres portugais. Vous la pratiquerez très régulièrement durant votre séjour il vous faudra donc être bien équipé.

Les deux facteurs à prendre en compte sont la force du courant et la profondeur. Vous alternerez les pêches légères sur les plages et haut fond avec des pêches plus fortes dans le courant nécessitant un grammage supérieur.

Pour pallier à toute situation j’utilise deux ensembles me permettant de jongler avec le poids des leurres.

Le premier est composé d’une canne spinning Megabass Destroyer LTD French Edition F5 70XS d’une puissance de 7-28g associée à un moulinet Abu Garcia Revo Mgxtreme spinning 20 garni de tresse 8 brins Power Pro verte en 10/100 et tête de ligne en fluorocarbone Varivas Seabass en 28,5/100 (ou 12lbs).

Cet ensemble sera destiné à des leurres souples entre 4 et 7 pouces montés sur des têtes plombées entre 5 et 18 grammes. C’est généralement le combo que j’utilise le plus. Il permet de pêcher les plages et les tombants peu profonds tout doucement. Ses deux mètres quatorze en font une bonne lanceuse et sa résonance incroyable vous permettra de sentir chaque détail du fond et d’amplifier la force des touches.

Le second est une Tenryu Injection SP 77 MH dont la plage de puissance s’étale de 10 à 45 grammes combinée à un Abu Garcia Revo Mgxtreme spinning 30 garni de tresse 8 brins Power Pro verte en 12/100 raccordée à une tête de ligne en fluorocarbone Varivas Seabass en 33/100 (ou 16 livres). Avec ses deux mètres trente vous gagnerez en confort de pêche et en distance de lancer.

Cet ensemble, plus puissant, me permettra d’utiliser des leurres plus volumineux entre 5 et 8 pouces montés sur des têtes plombées plus lourdes entre 15 et 35 grammes. Un courant puissant peut nécessiter de tels grammages.

Petite astuce : dans la pêche à gratter il est essentiel de prendre régulièrement contact avec le fond ou du moins, de savoir exactement où son leurre évolue. Avec des leurres de grandes tailles ou dotés d’un gros paddle, la résistance à l’eau est amplifiée, il descend donc moins vite dans la couche d’eau. C’est pour cela qu’il ne faut pas hésiter à surplomber les gros leurres et donc d’employer un ensemble MH pour pêcher avec.

Pour résumer l’ensemble idéal pour moi est constitué d’une canne d’action Fast ou Extra Fast (pour pouvoir, au moment du ferrage) planter efficacement l’hameçon dans la gueule dure des sandres), très tactile (résonnante) pour une parfaite perception du fond et des touches, d’une longueur se situant entre 2,10 et 2,30 mètres, d’une puissance de lancer comprise entre 7 et 40 grammes. Cette canne est associée à un moulinet léger.

Les leurres pour la pêche à gratter

Evidemment le choix, la taille, la forme et la couleur des leurres varient beaucoup d’une semaine sur l’autre.

Pour cette année le orange, le rouge et le rose ont clairement fait la différence. Rien d’étonnant vu la couleur de l’eau qui était très trouble après une crue. L’année passée avec des eaux plus claires les couleurs naturelles étaient reines. A vous d’avoir un beau panachage pour pouvoir répondre à la vérité du moment.

Tous les shads de type Keitech Easy Shiner, One up Shad, Madness Bakuree Shad et surtout le Spindle Worm en 5 pouces coloris orange chartreuse auront tiré leur épingle du jeu.

Les grubs du type DExter Eel 150, X Layer Curly et One up Curly en chartreuse, orange et rose auront permis de vraiment se démarquer au coup du soir.

Le Easy Shiner 7 pouces sur tête de 10 grammes, ramené lentement en le laissant planer aura su séduire de gros spécimens. En revanche, il est difficile d’être pêchant dans plus de 5 mètres.

Selon les jours les sandres veulent qu’on les agresse avec des têtes très lourdes qui retombent vite sur le fond et résonnent, parfois c’est tout l’inverse et seul les leurres extrêmement planants trouveront preneurs.

Pour les têtes plombées il en va de même. J’ai tendance à utiliser des têtes football avec une hampe longue pour ne pas avoir à rajouter de voleurs sur les leurres de 6 pouces et plus. Soit en plomb, soit fluo selon les conditions. Quand le courant se montre puissant je préconise des têtes dart en 25 ou 30 grammes pour pouvoir toucher le fond rapidement.

A la pêche rien n’est exhaustif et c’est à vous de vous adapter constamment aux conditions et à l’humeur des poissons.

L’ensemble canne/moulinet pour la verticale

La verticale sera la deuxième technique la plus utilisée pour débusquer les sandres portugais.

J’utilise la Smith NX4 Scrapping. Il s’agit d’une canne spinning courte (2 mètres) et maniable dotée d’une grande sensibilité. Son action Extra Fast idéale pour les ferrages réflexes combinée à sa bonne réserve de puissance au talon en font une arme redoutable pour la pêche du sandre en verticale. Avec cette canne vous pourrez aussi bien utiliser des leurres de 10 grammes dans peu d’eau que des leurres de 35 grammes par 15 mètres de fond.

Vous pouvez l’associer à un Daiwa Certate taille 2500 pour un bel équilibre. La taille de la tresse joue énormément dans la tenue de la ligne pour la pêche en verticale. Plus elle est fine plus votre leurre restera sous le bateau. J’opte habituellement pour une Daiwa 8 brins en 6/100, mais face à la combativité des sandres portugais j’ai changé pour de la 8/100. 2 mètres de shockleader en 28/100 viendront former la tête de ligne.

Les leurres pour la verticale

En plein cœur de l’hiver j’utilise en priorité des leurres souples de type Finess ayant l’avantage d’être pêchants sans la moindre animation juste avec la force du courant ou en dérive lente à 0,5 km/h. Les Deps Sakamata Shad est une référence en la matière, tout comme les Zoom Fluke et Super Fluke. Aussi, le nouvel arrivant, le DRT VTS, devrait faire rapidement parler de lui sur cette technique. Les One up Slug, Live Impact Keitech et Dolive Stick de chez OSP sont aussi redoutables en dropshot en dérive naturelle dans le courant. N’hésitez pas à monter en taille pour séduire les gros poissons. Personnellement je ne descends jamais en dessous de 5 pouces et pêche fréquemment en 8 pouces ce qui n’est en rien un frein pour les poissons de cinquante centimètres.

J’adapte la taille et le poids des têtes plombées selon la profondeur et la force du courant tout en essayant d’être le plus à la verticale possible. Mes animations se veulent minimalistes et j’accompagne seulement le leurre au plus près du fond.

Si cela ne fonctionne pas je passe alors sur des shads ou des grubs pour varier les vibrations. L’emploi d’une palette peut souvent faire la différence mais sa forte prise à l’eau, freine considérablement le leurre et lorsque la profondeur est importante, il sera difficile de garder le fond.

L’ensemble canne/moulinet pour les pêches à jigger ?

Véritable sauve-bredouille, la pêche au plomb palette ou au casting jig sont des armes de destruction massive. Bien que leur usage puisse s’avérer rébarbatif, il reste important de maîtriser ces techniques pour ajouter une corde à son arc. De plus, leur pratique est des plus basique.

Pour commencer il faudra une bonne canne, assez longue, précise et dynamique.

Personnellement, pour ce faire j’utilise la Megabass Destroyer French LTD F7-72-XS. Son blank hyper nerveux permet de réaliser des tractions franches et son action rapide de répondre à la moindre touche. Un Daiwa Certate garni de tresse 8 brins en 12/100 complèteront à merveille l’ensemble.

Je prospecte en linéaire, au plomb palette, animé par une ou deux puissantes tractions (très sèches) dès la reprise de contact avec le fond. Parfois il faut le laisser poser au fond de manière à ce que l’octopus remonte, cela peut vous sauver une journée de pêche. Autre astuce, pensez à gratter au couteau votre plomb palette pour le rendre brillant.

La technique reste la même pour l’emploi de casting jigs ou du Jiggin Rap Rapala.

Alternez tractions amples et tirées sèches jusqu’à trouver le pattern.

Il ne faut pas hésiter à garder sur le bateau une canne montée en permanence afin de régulièrement essayer ces techniques au cours de la journée.

Les lames vibrantes et autres spin tail pourront compléter vos boites.

Pour résumer

 Il est évident que si vous vous rendez au Portugal en avion ou en voiture la quantité de matériel emporté peut vite varier.

Dans l’idéal un ensemble de quatre cannes permet de parer à toute éventualité et d’être confortable en cas de casse d’un scion.

Bien que les accrocs soient peu fréquents (environ 4 par jours avec perte du leurre), il vous faudra un petit stock de têtes plombées. N’oubliez pas de varier les formes, les couleurs et les poids. Un panel de tête football, dart, rondes, verticales, fluo le tout à des grammages compris entre 5 et 35 grammes me semble nécessaire. Qui peut le plus peut le moins !

Il en va de même pour les leurres souples. Il faut impérativement des shads, des finess et des grubs entre 4 et 8 pouces. Le tout en deux déclinaisons : des couleurs naturelles et couleurs flashy (rose, orange, firetiger, chartreuse, jaune, marlboro).

Avec cela en poche il ne vous restera plus qu’à trouver le combo gagnant, l’association parfaite qui fera succomber les sandres trophées du rio Douro.

A vous de jouer !