Impossible de passer à Montréal sans tenter de prendre un de ces fameux black-bass à petite bouche. C’est ce qui nous vient à l’esprit quand on atterrit dans la capitale du Québec après avoir pu constater l’immensité des eaux qui entourent la ville. Capable de s’adapter à des températures glaciales l’hiver, le Smallmouth ou encore « smallie » comme l’appelle les américains, est un poisson emblématique du canada et un fabuleux poisson de sport.
Le black-bass à petite bouche ou « celui qui se débat«
Achigan veut dire en algonquin « celui qui se débat » et se prononce « At-chi-gane » dans la langue des indiens. L’achigan à petite bouche, aussi connu sous le nom de « smallmouth bass » en anglais, est un poisson de sport prisé pour les combats acharnés qu’il offre, c’est un poisson qui ne se rend que lorsqu’il a tout donné et qui n’hésite pas à sauter hors de la surface.
Le gabarit du black-bass à petite bouche se rapproche de celui à grande bouche ou « largemouth« . Les plus grands sujets mesurent entre 45 et 50 centimètres avec un poids approchant les 3kg pour les plus gros. Il est facilement reconnaissable avec sa petite bouche et sa robe de couleur vert/brun, parsemée de rayures verticales foncées.
Très actif, il chasse principalement à l’aube et au crépuscule. Sa technique de chasse inclut des attaques rapides et puissantes. L’achigan à petite bouche est un prédateur opportuniste. IL se nourrit principalement de poissons plus petits, d’insectes aquatiques, de crustacés et parfois même de grenouilles.
Un environnement bien différent à celui du largemouth
Contrairement au black-bass à grande bouche, l’achigan à petite bouche préfère les eaux claires et mouvantes bien oxygénées. En rivière, son habitat se rapproche de celui de la truite avec des poissons postés bien souvent derrières les cailloux dans les veines d’eau.
En lac, il affectionne les fonds rocheux où il trouve sa nourriture principalement composée d’insectes et de petits crustacés.
L’achigan à petite bouche n’est pas trop adepte de la vie en profondeur à la belle saison quand on le pêche. Il affectionne les eaux shallows au milieu des obstacles comme des arbres ou des herbiers. Ses températures de confort oscillent entre 15 et 25 degrés.
Vous l’aurez compris, le smallmouth est une espèce assez compliquée en termes d’acclimatation. De ce fait il semble assez naturel qu’il se soit beaucoup moins implanté en Europe que le black-bass à grande bouche.
Comportement du smallmouth en milieu naturel
L’activité alimentaire du smallmouth se déroule principalement de jour. C’est un poisson opportuniste qui chasse la plupart du temps en solitaire pour éviter la concurrence alimentaire.
Certains sujets se spécialisent dans les proies qui se cachent dans les obstacles quand d’autres se nourrissent davantage de petits poissons à proximité de la surface.
La pêche du smallmouth, une approche simple…
Quand on ne connait pas tout à fait bien les mœurs et les habitats de ce poisson, le plus simple est de pêcher les postes clés que sont les courants des grandes rivières.
Inutile donc de se casser la tête sur un lac si on ne connait pas très bien la nature des fonds, il faut privilégier la pêche en rivière et en zones peu profondes que l’on pourra assez facilement déchiffrer depuis la surface.
Une brève prospections sur Google Maps permet de vite identifier les zones shallows avec courant rapide qu’il serait judicieux d’aller prospecter.
En ce sens, il ne faut pas avoir peur de faire plusieurs kilomètres entre chaque zone et souvent changer de zone, les poissons y sont bien souvent concentrés.
Les lâchers de barrage sont fréquents dans les eaux québécoises et c’est pourquoi il est préconisé d’éviter de pêcher en waders. Un sac à dos étanche permet de faire office de bouée en cas de souci.
…Et fun !
De part son comportement, le smallmouth peut se pêcher de nombreuses manières différentes. Il répond très bien aux leurres métalliques, aux leurres bruiteurs qui vibrent, aux leurres de surface ou encore au streamer.
Le matériel pour pêcher l’achigan à petite bouche
Un combo light
Inutile d’utiliser du matériel lourd pour la recherche du smallmouth dans la mesure où tomber sur les gros sujets est moins probable que d’enchainer les poissons juvéniles.
En ce sens, une canne spinning ou casting de puissance M à MH sera amplement suffisante pour prendre du plaisir en combat. Mes préférences vont vers un ensemble spinning spoolé en tresse 8 brins qui permet de cibler davantage de veines d’eau distantes en wading.
Pour ce qui est du bas de ligne, une bonne longueur de fluorocarbone en 35/100 minimum est nécessaire pour résister à l’abrasion des cailloux.
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Les leurres qui ont fonctionné pour la pêche du black-bass à petite bouche
De nombreux leurres sont efficaces sur cette espèce mais il y a toutefois des valeurs sûres à ne pas négliger.
Les leurres métalliques comme des cuillères ondulantes de petite taille, autre spintail comme le Illex Deracoup ou des jigs métalliques sont une précieuse arme pour prospecter beaucoup de terrain.
Les worms gorgés de sel comme les indétrônables Senko Gary Yamamoto sont clairement au-dessus des autres leurres souples, les refus sont peu nombreux lorsqu’on arrive à localiser les poissons dans peu d’eau.
Les leurres très bruiteurs comme les lipless crankbaits peuvent souvent faire la différence également. J’ai notamment séduis de nombreux poissons au TN38 Illex. Les petits minnows coulants et/ou suspending à l’aise dans les courants comme le D-contact de Smith sont aussi très efficaces.
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Je n’ai pas trouvé l’utilisation de petites craw vraiment intéressante dans la mesure où nous avons peu insisté sur des zones en pêchant le fond, nous avons surtout prospecté beaucoup de terrain pour trouver des poissons actifs et donc cette technique ne s’y prêtait pas vraiment. Toutefois, les locaux nous ont bien précisé plusieurs fois que le Ned Rig était une technique très efficace sur cette espèce quand on sait la localiser avec précision.
Il ne faut pas hésiter à contrôler régulièrement l’armement des leurres car les hameçons s’émoussent assez vite en pêchant dans les cailloux.
L’autre black-bass à découvrir
Pour les amoureux du black-bass, partir pêcher ses premiers « smallies » peut être un trip intéressant à planifier dans la mesure où le rapport qualité/prix est là.
Il suffit de prendre un vol entre la France et Montréal avec des tarifs réputés très intéressants, de louer une voiture sur place et de pêcher à seulement quelques kilomètres de l’aéroport.
Pour ce faire, il est vivement recommandé de prendre un permis de pêche québécois en tant que non résident soit dès votre arrivée, soit au préalable en passant par un VPN à localisation américaine.
Ne vous attendez toutefois pas à pêcher des spots vierges sur les parties faciles d’accès, les poissons connaissent assez bien la musique. Il faut dire que la pêche ici fait vraiment partie de la culture des québécois.
Peut-être que l’homme finira par comprendre dans quelle mesure cette espèce pourrait être importée ailleurs qu’en Amérique. En attendant c’est bien en Amérique du nord qu’il faudra se rendre pour goutter à la puissance de ce formidable combattant.
