La pêche de la seiche et du calamar blanc, ludique et facile !

La pêche des céphalopodes
Les céphalopodes sont des créatures vraiment surprenantes et fascinantes par leur capacité de mimétisme, leurs jets d’encre et leurs tentacules collantes. Malheureusement, si la défense des squids n’est pas à la hauteur de leur beauté, leur pêche demeure très ludique et pour les fins gourmets, il s’agit aussi d’un excellent met.
La pêche des céphalopodes
  1. La pêche de la seiche et du calamar blanc, ludique et facile !
  2. Comment faire le bon choix de matériel pour pêcher la seiche et le calamar blanc ?
  3. Comment faire le bon choix de turluttes Yamashita pour la pêche du calamar ?

Tout comme leur cousin le poulpe, la seiche et le calmar appartiennent à la famille des céphalopodes. Présents en nombre sur les côtes françaises, il est possible d’en capturer de manière anecdotique en pêchant le bar ou d’autres espèces de poissons. Mais pour celui qui souhaite s’intéresser à leur pêche, il est possible de les cibler de manière spécifique.

Les calamars sont très actifs la nuit, mais on peut aussi les pêcher de jour.
Les calamars sont très actifs la nuit mais on peut aussi les pêcher de jour.

Où et quand ?

Comme pour toutes les espèces, la question du « bon endroit au bon moment » est essentielle pour réussir ses sorties.

Les seiches ont une durée de vie de 2 ans et migrent vers la côte au début du printemps pour se reproduire. C’est à cette période que leur pêche débute réellement pour reprendre à l’automne. Ces céphalopodes mourant après leur reproduction, l’été n’est pas une période favorable car les touts petits spécimens constituent l’essentiel du cheptel.

La pêche du calamar blanc quant à lui débute réellement en septembre et s’étend jusqu’à décembre.

Pour les trouver et pêcher proprement, il faut prospecter des fonds inférieurs à 15 mètres et même 10 mètres pour un maximum de confort. Les seiches affectionnent tout particulièrement les zones de sable et de graviers parsemés d’algues, mais aussi les zones de mouillage car elles profitent des nombreux corps morts pour y déposer leurs œufs.

Bien souvent, les calamars blancs évoluent sur les mêmes spots que les seiches et globalement du port je ne saurais que trop vous conseiller de prospecter les ports et les digues, tout particulièrement sous les lampadaires de nuit… En effet, ces céphalopodes ont une activité nocturne intense !

La turlutte est un leurre spécifique pour capturer les seiches et les calmars. Un panier muni de nombreuses pointes remplace les hameçons.
La turlutte est un leurre spécifique pour capturer les seiches et les calmars. Un panier muni de nombreuses pointes remplace les hameçons.

 La turlutte, un leurre spécifique

Qu’il s’agisse de la seiche ou du calamar il existe un leurre spécifique pour les capturer que l’on nomme turlutte. Ces leurres de forme allongée ont pour vocation d’imiter une grosse crevette.

Contrairement à nos leurres traditionnels, elles ne sont pas munies d’un hameçon mais d’un ou deux paniers composés de dizaines de pics en acier très piquants sans ardillons. Ces céphalopodes capturant leurs proies à l’aide de leurs tentacules, ces dernières se retrouvent alors prisonnières de ce subterfuge. Attention toutefois, car les décrochés sont courants !

Le bichi bachi

La technique traditionnelle pour la pêche du calamar et de la seiche est le « Bichi Bachi » qui doit son nom au bruit de fouet que réalise votre canne lors de l’animation. Vous l’aurez donc compris il s’agit là d’une animation énergique et demandant une maîtrise technique visant à faire partir votre turlutte de droite à gauche et du bas vers le haut.

Le schéma d’animation

  1. Après avoir lancer votre turlutte, laisser la descendre quelques secondes pour atteindre la profondeur désirée.
  2. Ensuite, réalisez une série de 2 ou 3 jerks amples et énergiques à l’aide de votre avant-bras et surtout de votre poignet de la position horizontale à la position verticale. Il est important de récupérer la bannière au moulinet entre chaque jerk.
  3. Laissez redescendre bannière semi-tendue puis recommencez.

Evidemment, on peut faire varier la profondeur, la longueur des pauses, l’amplitude et le nombre de jerks.

En bichi bachi, on utilise des turluttes plombées.
Pour la pêche en tataki, on utilise des turluttes flottantes montées en potence.

La pêche en dérive en Tataki

Si le Bichi Bachi constitue la technique moderne de la pêche des céphalopodes, il est cependant possible de les pêcher de manière bien plus traditionnelle et simple en dérive avec un montage ressemblant fortement à une palangrotte, que l’on nomme Tataki.

Si cette technique est initialement destinée à couvrir différentes hauteurs d’eau pour pêcher le calamar, il est aussi possible de capturer des seiches en procédant ainsi.

  1. A l’aide d’une simple agrafe, raccordez un brin de nylon de 30-40cm relié à un plomb allant de 30 à 60gr en fonction du courant, de la profondeur et du vent. Le poids du plomb doit vous permettre de conserver le contact avec le fond et de rester le plus possible à la verticale du bateau.
  2. Sur la même agrafe, raccordez un autre brin de nylon de 20-30cm avec une turlutte faiblement plombée à son extrémité.
  3. Environ 1 mètre au-dessus, grâce à une agrafe nouez à l’aide d’un nœud palomar, ou simplement en réalisant un nœud de potence, reliez une seconde turlutte (flottante cette fois-ci).

Vous pouvez, si vous le souhaitez, disposer plusieurs turluttes flottantes sur votre corps de ligne en les espaçant les unes des autres de 60cm.

Une fois le montage réalisé, laissez-le descendre à l’aplomb du bateau et laissez trainer le plomb sur le fond. Il n’est pas toujours utile de procéder à une quelconque animation, mais il est très efficace de faire tressauter frénétiquement et régulièrement vos turluttes afin d’attiser la curiosité des calamars.

… Mais du bord aussi

Ce montage est aussi efficace du bord sur une récupération linéaire ponctuée de pauses, de petites tirées et de relâchés.

Je ne saurais que trop vous conseiller de varier les hauteurs d’évolution de vos turluttes ainsi que les couleurs afin de trouver la bonne couche d’eau et le coloris du jour. Vous remarquerez d’ailleurs que l’essentiel des seiches sont capturées sur la turlutte du fond, tandis que les calamars se laisseront séduire par les turluttes suspendues.

La pêche des céphalopodes peut se pratiquer du bord ou embarqué.
La pêche des céphalopodes peut se pratiquer du bord ou embarqué.

La question du ferrage et du frein

Nombreux diront qu’il est inutile, d’autres affirmeront qu’un léger ferrage sec est approprié !

Lorsque l’on pêche en Bichi Bachi, un petit ferrage sec est indispensable pour faire glisser le panier le long des tentacules et que le panier se prenne bien.

Cependant, il est important de bien régler son frein pour ne pas arracher ses appendices. Pour identifier un bon réglage de frein, vous devez entendre lors des animations un « clic » significatif qui signifie que votre moulinet rend juste quelques millimètres de tresse sur les jerks.

En ce qui concerne la pêche en dérive, pour ma part, je suis partisan de ne pas avoir recours au ferrage. La vitesse de dérive est à mon sens suffisante. Ce qui est essentiel c’est surtout de conserver sa ligne bien tendue pendant la récupération et de faire preuve de lenteur et de souplesse pour amener votre céphalopode jusqu’à l’épuisette.

Attention à l’encre

Les seiches et les calamars se déplacent à l’aide d’un siphon par lequel ils propulsent de l’eau mais ils peuvent aussi projeter de l’encre afin de se camoufler de la vue des prédateurs et fuir. Ce moyen de défense, ils l’emploieront aussi contre vous lorsque vous les amènerez à l’épuisette. C’est pourquoi je vous recommande de ne pas les brusquer, de ne pas sortir leur tête de l’eau ou le moins possible.

Cette encre tâche énormément tous les tissus et il est donc indispensable de choisir de vieux vêtements et surtout de rincer immédiatement le bateau et vos mains à l’eau de mer qui est sans doute le meilleur nettoyant.

Pour se protéger des prédateurs, les céphalopodes crachent de l'encre pour se dissimuler et fuir.
Pour se protéger des prédateurs, les céphalopodes crachent de l’encre pour se dissimuler et fuir.

Une pêche gourmande mais qui doit demeurer éthique

Les céphalopodes ont une durée de vie courte et sont excellents dans l’assiette. Cependant, afin de faire perdurer l’espèce il est important de prélever de manière raisonnée et responsable. Ainsi, ne conservez que ce que vous allez déguster et surtout respectez des tailles minimums de prélèvement même si elles n’existent pas légalement… Ainsi, le calamar blanc atteint la maturité sexuelle lorsque le tube mesure environ 16 cm et la seiche lorsque le manteau mesure entre 14 et 18 cm selon son sexe. Il faut savoir que sa durée de vie est courte, sa croissance est rapide et qu’au cours de l’été, ses dernières grandiront de 15 cm !