Le début de saison de pêche au brochet peut se montrer à la fois très productif mais aussi assez aléatoire. Certes, les poissons ne sont plus sollicités depuis des mois, leur niveau de défiance envers les leurres est donc au plus bas, et ils sortent de fraie impliquant de fait la reprise d’une activité alimentaire intense. C’est vrai, mais cela reste théorique car les résultats de début de printemps sont avant tout conditionnés par les conditions météorologiques du moment et celles-ci sont particulièrement instables cette année. Les nuits sont très froides, l’eau peine à se réchauffer. Mais il y a toujours possibilité de faire des poissons, il suffit de réussir à s’adapter.

Lancement des hostilités

Après 2h de route chacun de notre côté, nous nous retrouvons enfin avec Gaël au bord du terrain de jeu du jour : un plan d’eau d’une quarantaine d’hectares ayant cela d’intéressant qu’il propose une multitude de postes différents. De vastes zones shallow, des baies, des plateaux, des cassures, des bordures encombrées ou encore des zones profondes jusqu’à 6 mètres.

Après un pain aux raisins rapidement englouti la pêche débute par la prospection d’une zone shallow et de la zone de rupture de celle-ci avec la pleine eau. Quelques suivis et attaques timides de brochets modestes viennent pimenter les récupérations linéaires du Deraball et du Dead Slowler 5.5 monté en texan. Cependant, la zone nous délivre une information qui s’avèrera capitale pour la suite de la session. En effet, Gaël signale la présence de nombreux terriers d’écrevisses tout frais !

Après le shallow, la fosse

Rapidement, et compte tenu de la température d’eau encore basse pour la saison, Gaël décide de prendre le contrepied de ce type de poste pour aller rapidement pêcher le secteur le plus profond du plan d’eau, espérant décider des poissons positionner plus en profondeur. La prospection méticuleuse du secteur n’apportera rien de plus. Ni poisson, ni information mais viendra néanmoins donner un indice supplémentaire sur le faible niveau d’activité des poissons.

A ce moment, un poisson bouge en bordure sur un shallow adjacent. Ni une ni deux, Gaël expédie un Deraball sur zone. Deux lancers plus tard c’est la sanction. Un Premier poisson qui met en jambe.

Longue dérive en zone peu profonde

Fort de ce résultat Gaël cale alors une longue dérive le long de ce shallow. La touche suivante tarde à arriver. Gaël troque son Deraball pour un Freddy 130 CW coloris Fire Perch et c’est ce dernier qui décidera le poisson suivant. Deraball 1/Freddy 130 CW 1. Seulement deux poissons sur cette très grande zone peu profonde et ensoleillée. Les poissons n’y sont pas.

Gaël décale alors logiquement le bateau de la bordure pour pêcher plus en profondeur et passe dans le même temps d’une pêche au swimbait avec le Freddy 130 CW à une pêche au Jig à l’aide du Jungle Blaster coloris Mad Craw associé à une Magic Craw 80 du même coloris. La touche suivante ne se fera pas attendre et c’est un premier mangeur d’écrevisses qui rejoint le bateau ! L’analyse et la stratégie s’affinent.

Nous continuons notre prospection et arrivons sur une zone à gros poissons. Le premier suivi au spinnerbait (Illex Crusher) d’un gros poisson dépassant les 90 centimètres puis de 2 autres jolis poissons en 5 minutes de temps le confirme rapidement. Gaël envoie son petit Jig dans la fosse aux lions. Le retour d’information est une nouvelle fois rapide. Aspiration du Jungle Blaster sur le fond, ferrage retardé ample et puissant et pourtant le poisson de belle taille (environ 90 cm) se décrochera pendant le combat nous laissant quelque peu circonspects, ce genre de séquence étant plutôt rare au Jig.

Entre 2 îles

Le fait que les écrevisses soient de sortie associé au faible niveau d’activité des poissons et au fait qu’ils répondent mieux sur ce leurre que sur les autres poussent Gaël à conserver son Jungle Blaster au bout de sa Jungle Blast. Outre la prise d’un nouveau poisson au Freddy 130 CW coloris Fire Perch, la prospection d’une zone de jonction entre 2 îles permettra à Gaël de valider deux autres poissons modestes au Jig. Le pattern du jour se dessine clairement.

Mi-temps

Il est l’heure de faire le point, de se restaurer et de penser à la stratégie pour l’après-midi. Le plan est simple dans la tête de Gaël : reprendre le circuit du matin plus rapidement et finir par pêcher les grandes anses abritées du vent qui ont eu le temps de se réchauffer durant la journée. Gaël repart au Jig et valide rapidement un nouveau poisson.

Elèves studieux, nous prenons ensuite la direction de la zone profonde qui n’avait rien donné le matin. Celle-ci s’animera un peu plus avec la prise d’une jolie perche et la décroche d’un gros brochet que nous ne verrons jamais. Le tout au Jig, pour changer.

Longue traversée du désert

Les autres postes prospectés le matin donneront un brochet supplémentaire sur le duo Jungle Blaster/Magic Craw 80 et la prospection d’une queue d’étang, engageante sur le papier, se montrera encore moins productive, offrant seulement quelques touches non concrétisées au Jig.

La berge encombrée

Avant de nous diriger vers la fameuse et vaste zone shallow pour finir la journée, Gaël a dans l’idée de partir décortiquer une berge encombrée au Jig. Les conditions changeantes, le vent tournant ne facilitent clairement pas la tâche mais les efforts du maître des lieux seront récompensés par une belle touche franche et un nouveau poisson à mettre au crédit du duo Jungle Blaster/Magic Craw.

Les carpes jouent les troubles fêtes

Arrive le moment de pêcher la dernière zone, celle qui s’est réchauffée à la faveur des éclaircies de la journée mais les carpes ont migré sur la zone et nous gratifient de nombreux rushs à la vue du bateau ne manquant pas de troubler l’eau au point de rendre le secteur impraticable. Quelques touffes d’iris suffiront néanmoins à Gaël pour y déloger un dernier poisson au Deraball. Gaël me précisera d’ailleurs que les iris sont des plantes au sein desquelles les grenouilles aiment se réfugier au printemps. Les brochets ne sont jamais loin.

L’heure de faire le bilan

Les conditions de début de printemps peuvent être très changeantes, conditionnant largement les types de pêche que l’on pratiquera sachant que tout peut changer d’une journée sur l’autre et c’est là une des caractéristiques de la pêche du brochet à cette saison.

Ce jour-là l’eau ne dépassait pas les 12°C et un vent de nord-est soufflait obligeant à pratiquer une pêche lente, presque hivernale. Les poissons ne courraient pas derrière les leurres, il fallait leur proposer leur repas à domicile et à base d’écrevisse de préférence !

Même si le Deraball et le Freddy 130 CW ont su déclencher quelques poissons sur les zones peu profondes, le Rubber Jig a clairement fait la différence offrant la possibilité de pêcher au plus proche des poissons, très lentement et en faisant varier le volume du leurre (qui est une caractéristique très intéressante dans ces conditions difficiles).

En bref, il y a toujours une solution pour décider des poissons et le Jig est une option à ne surtout pas négliger pour le brochet en début de saison, vous l’aurez compris ! A vous de jouer !