Parfois profonde, souvent exigeante, toujours précise, la pêche du sandre revêt un caractère technique et stratégique importants. C’est dans ce contexte que la pêche en verticale est apparue et s’est imposé rapidement comme une technique reine pour traquer cette espèce.
Les bons spots
La pêche en verticale est une pêche à la fois précise et de prospection. Elle permet de localiser les poissons sur un secteur donné, de présenter avec insistance et arrogance un leurre au nez des sandres. Si elle peut être pratiquée dans un périmètre restreint, elle est particulièrement efficace sur différents types de poste que peuvent être des plateaux avec de fonds plus ou moins réguliers, des zones de rencontre de courants comme des affluences ou des queues d‘îles, mais aussi pour prospecter des pentes abruptes d’un lac de barrage et le pourtour des obstacles.
Mais il existe des postes bien plus linéaires qui se prêtent à cette approche et tout notamment les longues berges verticales de certains fleuves ou encore les rangées de péniches amarrées dans ces mêmes milieux.
Une pêche qui peut aussi être pédestre
S’il est vrai que l’essentiel de la pêche en verticale s’effectue en bateau et assisté de l’électronique, elle ne s’y limite pas pour autant. Ainsi, du bord, tout spécifiquement sur les quais bétonnés et le long des palplanches en métal, il est possible de pratiquer cette approche à pied, sous la canne, sans électronique et avec une certaine efficacité. Il est vrai que ce n’est pas la technique la plus ludique qui soit, mais pourtant elle permet de pêcher avec efficience ses spots linéaires et monotones abritant de nombreux sandres.
Quid de l’électronique
Là encore, la norme ne constitue pas la seule vérité et il est tout à fait possible de pratiquer sans. L’efficacité n’est pas la même j’en conviens, mais les « verticaliers » pédestres et ceux munis d’un float-tube sans sondeur prouvent qu’il est possible de capturer des sandres sans avoir recours à la technologie. L’essentiel une fois de plus est d’être capable de localiser les poissons et d’identifier les paramètres clefs du jour. L’électronique est un plus car elle permet d’observer la présence et les réactions des sandres, mais elle n’est pas une condition Sine qua non de la verticale ; la connaissance de ses spots est largement aussi importante (si ce n’est plus) est permettra de faire du poisson sans avoir recours à un sondeur. Pour preuve, sur des secteurs où la pression de pêche est forte, les habitués des lieux ont tendance à volontairement éteindre leurs sondeurs une fois sur zone…
Les paramètres à identifier pour réussir
Lorsque l’on pêche en verticale ou en linéaire, il est nécessaire à chaque sortie de cibler la zone de tenue des poissons et d’ajuster au mieux les curseurs de présentation du leurre.
Pour cette pêche sous la canne, au-delà de la zone de tenue, le premier paramètre à identifier est la bonne profondeur de pêche. Nous l’avons dit, le sandre est particulièrement sensible à la luminosité et sa hauteur d’évolution et d’activité sera conditionnée par cette valeur. Ainsi, et à différents moments de la journée, il faut réussir à isoler ce facteur soit à l’aide de l’électronique, soit par le déclenchement de touches, concrétisées ou non.
Le second critère qui peut être déterminant lorsque l’on pêche en verticale est la vitesse de déplacement. Les vitesses standards pour débuter sa sortie se situent entre 0,7 et 1 km/h, mais en l’absence de touches, il faudra peut-être atteindre 2 km/h ou ralentir à 0,3 ou 0,4 km/h. Cela peut paraître lent, mais pour avoir un ordre d’idée, 1 km/h correspond à un déplacement 30 cm par seconde.
Enfin, il sera parfois déterminant d’identifier s’il est nécessaire de monter ou descendre la pente pour déclencher les touches ou encore présenter son leurre en remontant le courant (le plus usuel) ou en se laissant dériver. Ainsi, s’il est évident qu’un moteur électrique pour corriger la dérive est indispensable en bateau, la pêche en verticale est aisée et efficace en float-tube ou avec un kayak à pédales, à condition que le courant le permette…
Quelle stratégie mettre en place ?
Ainsi, pour ajuster la valeur de ce paramètre lors de sa sortie, il convient de cibler une profondeur de pêche théorique, en fonction de la turbidité de l’eau (que vous pouvez évaluer en mesurant à quelle profondeur un leurre blanc disparait) et de votre expérience du milieu. Alors, si vous pensez trouver les sandres sur 6 mètres de fond, commencez votre prospection, en remontant le courant, entre 4 et 8 mètres ou 5 et 7 mètres de profondeur pour vérifier votre hypothèse.
Puis décrivez des grandes courbes vous permettant de remonter la pente et de la descendre s’il ne s’agit pas d’un plateau linéaire et varier vos vitesses enfin. Au demeurant, il est important de savoir que lorsque vous réalisez un virage avec votre bateau, si votre canne se situe à l’extérieur de la courbe, votre leurre accélérera et si elle est à l’intérieur, il ralentira. Si vous constatez des touches toujours à ce moment précis, adaptez alors la vitesse en fonction de votre conclusion.
Enfin une fois les différents constituants de la présentation isolés, reproduisez le schéma, en pensant à l’adapter en cours de journée si les touches s’estompent.
La présentation
Un des critères importants à prendre en compte lorsque l’on pêche en verticale est le poids de la tête plombée. Celui-ci dépend évidemment du leurre choisi (taille, forme, etc..) et de sa résistance à l’eau, du diamètre de la tresse, mais bien évidemment de la vitesse de dérive et du courant.
Parfois il sera déterminant de pêcher bien à l’aplomb du bateau, et donc lourd, et d’autres fois, en diagonale de manière plus planante, et donc plus légère.
Dans ce contexte, il est difficile de définir un grammage type et seul l’expérience vous permettra de faire un choix de départ pertinent. C’est pourquoi il est important de posséder un large panel de têtes plombées comprises entre 14 et 28g pour les usages les plus courants.
Le schéma d’animation
La pêche en verticale comme son nom l’indique se pratique sous la canne ou légèrement en diagonale.
- Ainsi, laissez descendre votre leurre à l’aplomb du bateau, dans le cône de votre sonde de préférence, et prenez contact avec le fond.
- Puis, décollez votre leurre de 20-30 cm. Parfois, plus est nécessaire, notamment si l’on constate au sondeur, ou lors des touches, que les poissons prennent les leurres plus haut dans la colonne d’eau.
- Votre scion doit alors être quelques centimètres seulement au-dessus de la surface de l’eau.
- Puis vous pouvez faire tressauter régulièrement votre leurre d’un coup de scion court ou lors d’un relâchement de ce dernier.
- Reprenez de temps à autre contact avec le fond pour resituez votre profondeur d’évolution si elle n’est pas identifiable au sondeur ou si vous pratiquez sans. L’essentiel étant de suivre les dénivellations du fond.
Parfois plus, c’est trop…
En verticale, notre leurre est constamment en déplacement et même s’il s’agit d’un Finess, il est en mouvement et il « vit » au-dessus du fond. Ainsi, il est inutile, voire régulièrement contre-productif, de trop l’animer. Soyez parcimonieux, et limitez les soubresauts, les déplacements dans la colonne d’eau ou les chocs sur le fond. N’oubliez pas que parfois « plus c’est trop » et que dans la majorité des cas le « do nothing » est bien suffisant dans cette pratique.
Un ferrage ample
Lorsque l’on pêche avec son leurre à l’aplomb de sa canne, il faut réaliser un ferrage différent de ce que l’on a l’habitude de pratiquer. En effet, celui-ci doit être ample et réalisé dans un mouvement de tout le bras du bas vers le haut. Pour imager ce geste, imaginez que vous « levez » votre canne.
Spinning ou casting ?
S’il est évident qu’une canne courte (entre 1,80 et 2 m), résonante et fast est essentielle pour bien pêcher en verticale, la question du choix entre spinning et casting se pose couramment. Si les deux sont possibles et possèdent leurs adeptes, je considère que le casting offre un avantage indiscutable dans la gestion de la profondeur. D’une main, on peut libérer la gâchette de son moulinet pour suivre les dénivellations du fond. D’un autre côté, les animations subtiles seront plus facilement réalisées à l’aide d’une canne spinning…
Pour les adeptes du spinning, il est conseillé d’adopter une prise « porte-plume », c’est-à-dire en tenant son ensemble par le pied du moulinet, index et pouce le long de la poignée de la canne. Cette prise permet des animations plus précises.
Les fabricants proposent de plus en plus de modèles spinning et casting dédiés à cette technique comme ILLEX avec les modèles NIGHT SHADOWS S 190 MH (spinning) et B 190 MH (casting).
Quel que soit votre choix, une tresse en 8 brins et un bas de ligne fis sont indispensables et vous permettront de limiter le grammage de vos têtes plombées.
👉 Voir aussi : Notre guide du meilleur matériel pour la pêche des carnassiers !
Une boîte de leurres variés
Nous avons évoqué au cours de ce sujet les paramètres décisifs de la présentation de votre leurre mais il est indiscutable que le choix de celui-ci et de la tête plombée qui l’accompagne est déterminant. Ainsi, vous devez posséder ces dernières dans différents grammages mais aussi différentes couleurs, voire formes si c’est possible.
Pour les softbaits, un large panel de modèles complémentaires doivent garnir votre boite. Des leurres très souples et mobiles, d’autres beaucoup plus toniques et moins expressifs (on sortira préférentiellement ces derniers lorsque l’eau est froide pour coller au comportement des poissons fourrages), des shads avec des paddles fins et d’autres plus larges et bien sûr des Finess et pintails. Le type de vibrations émises est un paramètre très important.
Optez aussi pour la variété en termes de tailles (de 4 à 7 pouces) et de couleurs (naturels et incitatifs).
Parmi les références de shads à la gomme souple et réactifs nous pouvons citer le DoLive Shad OSP, le Smokin’ Swimmer NOIKE, le S-Cape Shad de REINS, l’Easy Shiner KEITECH, les Magic Slim Shad et Fat Shad ILLEX et bien évidemment le One Up Shad SAWAMURA. Concernant les shads à gomme plus tonique nous trouvons le Shaker de Lunker City ou le Boot Tail Fluke de ZOOM.
N’oublions pas les Finess avec notamment le Sakamata Shad DEPS, véritable référence, le Shad Impact KEITECH, les Fluke et Super Fluke de ZOOM ou encore le DoLive Stick OSP.
Enfin, un tube d’attractant, le Nitro Booster d’Illex par exemple, est un accessoire qui fait régulièrement la différence lorsque les conditions sont difficiles.
👉 Voir aussi : Notre guide des meilleurs leurres pour la pêche des carnassiers !