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Conseils et matériel pour partir pêcher le Peacock Bass Cichla Thyrorus du rio Trombetas au Brésil !

Endémique du rio Trombetas au Brésil, le peacock bass Cichla Thyrorus est potentiellement considéré comme la troisième sous-espèce de peacock la plus grande derrière le très célèbre Cichla Temensis. Le Thyrorus est une espèce fabuleuse à pêcher qui mérite que l'on y consacre un voyage de pêche.
Pêche sportive sur le Rio Trombetas au Brésil
  1. Voyage de pêche Exo multi-espèces au Brésil sur le Rio Trombetas !
  2. Conseils et matériel pour partir pêcher le Peacock Bass Cichla Thyrorus du rio Trombetas au Brésil !

Le peacock bass Cichla Thyrirus est une sous-espèce de peacock bass endémique du bassin versant du Rio Trombetas, un des affluents du géant fleuve Amazone. Si vous voulez capturer ce qui pourrait être l’un des plus beaux poissons de votre vie en esthétiquement parlant, le Thryrorus est un sacré client pour cela !

Dans l’ombre du Cichla Temensis

Quand on parle Peacock Bass avec un Américain ou un Européen, vient souvent dans l’inconscient collectif cette image d’un poisson à la robe d’or qui arbore trois jolies bandes bien distinctes. En effet, sur les innombrables peacock bass déjà capturés par l’homme à l’aide d’une canne à pêche, la plupart d’entre eux étaient des Cichla Temensis, le tucunaré grande, l’espèce la plus grande de tous les peacocks.

D’abord pêchés intensivement sur le Rio Negro au Brésil au départ de Manaus, la pêche du Cichla Temensis s’est essoufflée en plusieurs décennies. Malgré l’immensité du fleuve, la pression exercée par l’homme s’est faite ressentir au fil des années, d’autant plus sur les vieux sujets. C’est ainsi que la destination phare pour pêcher le Temensis de nos jours est devenue le rio Mataven (un reportage complet sur le sujet est disponible ICI) en Colombie dont les poissons des rivières ont pu vieillir tranquillement pendant la guérilla des FARC.

Il semble en effet que la recette magique pour laisser pousser en nombre des grands peacocks soit le temps, et du temps loin des hommes. C’est typiquement ce qui s’est passé avec le Thyrorus.

Du temps loin des hommes

Jusqu’au début des années 2010 il n’y avait pas encore véritablement d’accès à la partie amont de la rivière et une partie conséquente du cheptel halieutique du Trombetas ne connaissait toujours pas l’espèce humaine. C’est ainsi que les premières pêches sur la tête de la rivière furent assez miraculeuses avec des peacocks avoisinant les 9kg voire plus. Le secret de l’existence du Thyrorus était dévoilé et la pêche de loisir allait alors s’installer sur la rivière. Encore aujourd’hui on trouve de nombreuses informations confuses sur l’association du Cichla Thyrorus avec le Cichla Vazzoleri.

Le thyrorus est clairement un des plus grands peacock de son espèce

Le rio Trombetas est une rivière à taille humaine. Sur sa partie amont, n’importe quel humain pourrait la traverser à la nage (au risque cependant de se faire caresser la jambe par des piranhas…). C’est une rivière composée de nombreux shallows où l’on peut contempler la vie subaquatique en de nombreux endroits. C’est donc une rivière avant tout fragile et cela les brésiliens l’avaient tout de suite bien compris. Les locaux comme les organisateurs sur place accordent une attention toute particulière à la pérennité de l’espèce. Le no-kill est pratiqué systématiquement depuis des années sur cette espèce et la pression de pêche y reste modérée.

Un autre peacock bodybuildé…

Le thyrorus joue clairement dans catégorie poids lourd chez les peacocks bass. Tous les groupes de pêcheurs francophones qui se sont rendus sur cette destination ont eu des opportunités de capturer des poissons avoisinant les 10 kg. Les gros mâles mettent énormément leur vie en danger pendant toute la durée de la reproduction. Pendant toute cette période, ils ne se nourrissent plus mais deviennent très agressifs, la boule de graisse sur leur front leur sert alors de réserve alimentaire. La nature est bien faite.

Un très joli spécimen estimé à plus de 7kg

Lors de notre voyage, nous avions décidé de saisir nos peacocks à la main avec l’aide de gants mais il a fallu revoir quelque peu notre copie. L’espèce est si imprévisible et explosible qu’il est très délicat de saisir un poisson avec un leurre encore piqué dans sa gueule, traditionnellement la bogga grip est donc indispensable pour mettre un peacock au sec.

Une fois à bord les peacocks se saisissent assez bien avec des gants, leurs dents coniques que l’on pourrait comparer à celles des silures se gèrent assez bien avec un équipement adapté. C’est plutôt l’explosivité du poisson qui est délicate à gérer car un peacock de plus de 7kg saisit par la bouche, ça déménage vraiment… et le risque de blesser le poisson s’il tombe est réel.

…à la robe indécente

Il faut avoir vu un peacock crever la surface de l’eau pour se rendre compte de la réelle beauté de la chose. On dit souvent qu’une fois que l’on a attrapé un peacock, on doit vivre avec ce fardeau toute sa vie tellement c’est inoubliable. Les nuances de couleurs sont tout bonnement hallucinantes pour une espèce d’eau douce.

Comme pour d’autres espèces de peacocks, le Thyrorus adopte une robe davantage grisâtre avec des points jaunes lorsqu’il est juvénile. On appelle cette robe « Paca ».

A l’instar de leurs cousins, au cours de leur vie les Thyrorus changent aussi de robe

Comme toutes les espèces de peacocks, le Thyrorus est muni d’un faux œil au niveau de sa queue, subtile système de défense pour que les prédateurs attaquent sa queue plutôt que sa tête, maximisant ainsi ses chances de survie. On constate d’ailleurs qu’en Amazonie, de nombreux poissons ont des blessures, souvent provoquées par des piranhas, sur la partie postérieure de leur corps.

J’aurais aimé en tenir dans mes mains pendant plusieurs heures durant pour observer chaque nuance de jaune, chaque reflet turquoise qui vous surprend au détour d’une nageoire… Une véritable œuvre d’art créée par la nature.

Les reflets turquoises ici et là sur les nageoires sont d’une beauté infinie

Un comportement atypique

On associe souvent, et à juste titre, la pêche du peacock bass à des attaques violentes et explosives en surface. Si c’est une vérité, j’ai compris lors de mon séjour au Brésil qu’il ne s’agissait que d’un comportement parmi tant d’autres, le peacock bass étant un poisson subtil aux multiples facettes comportementales.

Effectivement, sur le Rio Trombetas, le Cichla Thyrorus semble avoir de multiples comportements. Nous avons pêché une rivière à l’étiage ce qui empêchait les poissons de rentrer dans la forêt. Il ne fait nul doute que si les eaux avaient été hautes, la majorité des poissons se seraient situés au beau milieu des arbres réduisant considérablement leur degré de capturabilité. Lors de cette pêche d’étiage en plein mois de novembre, nous avons trouvé des poissons très actifs sur des tronçons de rapides, d’autres plus lunatiques sur de grands lisses peu profonds et d’autre carrément au fond de fosses au beau milieu des piranhas. Assez déboussolant…

Dans le courant

Les poissons situés dans le courant étaient souvent postés derrière des cailloux, à l’affût, comme pourraient le faire des aimaras sur le Sinnamary en Guyanne ou tout simplement des truites françaises de grandes rivières. Les poissons se décalaient alors très rapidement de leur cachette et les attaques étaient incroyablement violentes. Ce fut clairement la configuration la plus amusante sur notre séjour.

A l’instar du comportement du Thyrorus, le rio Trombetas possède de multiples configurations de postes

Sur les grands lisses

Les poissons situés sur les fins de courants, les grands lisses de faible profondeur, semblaient plutôt en phase de repos. Les suivis et refus à vue étaient alors nombreux, avec ce sentiment que les poissons ne se nourrissaient tout simplement pas. Il était toutefois possible d’en déclencher de temps à autre sur des attaques assez timides comme pourraient le faire un sandre en journée. J’ai observé plusieurs fois de gros sujets venir saisir mon leurre du bout des lèvres après l’avoir suivi plusieurs mètres sans l’attaquer.

Dans les fosses

Les peacock pris dans les fosses en pêchant soit les piranhas, les aimaras ou les acoupas furent tous des accidents. J’ai ce souvenir d’avoir pris un peacock de taille modeste dans près de 16 mètres de profondeur en grattant au shad avec une tête plombée de 42 grammes. Ce type de capture pose question… Clairement, il y a encore énormément de choses que l’on ignore sur cette espèce. Un sentiment savoureux et indescriptible d’être un des premiers hommes à découvrir cela.

Un poisson vulnérable

On ne peut pas parler du comportement des peacock sans aborder sa fragilité en période de reproduction. Historiquement, les brésiliens savent que les gros mâles qui sont parfois difficiles à capturer deviennent facilement prenables aux leurres lorsqu’ils défendent leur progéniture. Pêcher un mâle qui défend ses œufs ou un mâle qui accompagne ses petits, au Brésil c’est éthiquement admis voire même conseillé si l’on veut réussir son séjour…

Les leurres pour pêcher le Peacock bass Thyrorus

La multiplicité des postes à pêcher sur le rio Trombetas et les différents comportements des peacock bass qui nagent dans ses eaux obligent à avoir une approche assez polyvalente.

Mes leurres étaient pratiquement tous réarmés en hameçons moyennement fort de fer et très piquants. Le Trombetas est composé de roches volcaniques abrasives et les poissons à la tête bien souvent osseuse, abîment rapidement les hameçons. La clé de la réussite est d’entretenir le piquant de ses hameçons plusieurs fois par jour.

Retour de guerre en Amazonie pour ces leurres, les leurres en bois ont une durée de vie nettement supérieure

Le bucktail jig

Le bucktailjig reste la star incontestable de la pêche du peacock bass, le thyrorus n’échappe pas à cette règle. Quand les poissons sont trop suiveurs ou manquent leurs attaques, un bon vieux bucktail jig fort de fer à rattles que l’on fait rebondir permet bien souvent de sanctionner le poisson précédemment identifié. J’aime beaucoup les couleurs rouges et jaunes avec un léger flashabou argenté. J’utilisais ce leurre sur une canne spinning de puissance MH à H selon l’espèce de peacock ciblée. Le spinning favorise la précision lors des animations, les ferrages sont également mieux appuyés sur ce type d’animation en dents de scie. Il est vraiment difficile de trouver de bons bucktails jigs en Europe si ce n’est à les réaliser soi-même. Sakura a toutefois sorti un modèle de bucktail jig en 14 et 21gr.

Le glide bait

Les glide baits furent clairement la révélation de notre voyage sur le Trombetas, d’autant plus sur les poissons peu actifs en fin de courant. Le buster jerk II et autre Biwaa Raffal furent les leurres du séjour. Ce type de leurre nous a permis de pêcher des zones peu profondes, pas trop rapidement et a été décisif sur les gros poissons.

Le lipless

Les lipless crankbaits sont un autre arme fatale sur le Trombetas et leurre par excellence pour y pêcher en power fishing. Les lipless de taille conséquente ont eu de très bons résultats : Flatt Shadd 77 de chez Berkley/Sébile, les gros LV de chez Lucky Craft et les F-sonic de Deps en tête.

Après une dizaine de piranhas, mon fidèle flatt shadd aura réussi à séduire ce peacock au détour d’une tête de roche

Les leurres à hélices

Leurre incontournable pour la pêche spectaculaire des peacocks, les leurres à hélices (propbaits) comme les Borboleta Jaquari et Woodstock fonctionnent également bien sur le Trombetas. Bien qu’assez épuisante et ne faisant par forcément le tri sur cette rivière, cette pêche fit assez bien réagir les poissons postés sur les bordures de courant.

Le shad

Ce n’est aujourd’hui plus une breaking news, les montages shallows typé brochet sur des shads de 15 à 18cm fonctionnent également très bien sur cette espèce. Le shad est capable de prendre un peacock bass dans de multiples configurations.

Bien que nous n’ayons pris que des shads à gomme dure, la vie d’un shad en Amazonie est bien souvent très courte

Les minnows

Les minnows restent des leurres efficaces pour prendre des petits poissons en quantité. Seulement, nous avons rencontré des déconvenues avec nos minnows, littéralement scalpés à de nombreuses reprises par des piranhas. Lucky Craft Pointer B’Freeze 100 SP, Megabass Vision oneten, OSP Rudra 130 SP, Illex Mag Squad 128 SP… beaucoup de minnows fonctionnent et sur de nombreuses espèces différentes.

Les topwater

Véritables stars de la pêche du peacock bass, les topwater brésiliens sont vraiment atypiques. Leur sonorité est vraiment particulière et unique. Nous avons pris plusieurs espèces dans les courants grâce au Borboleta Perversa dont de jolis peacocks. Les pencils comme le Mousty de chez Sakura ont été particulièrement appréciés sur le Trombetas.

Un joli petit mâle qui aura succombé à un perversa de chez borboleta

Le matériel pour pêcher le peacock bass Thyrorus

Je dirais que l’erreur à ne pas faire sur cette destination est de s’équiper comme si on allait pêcher le grand cichla temensis. A l’étiage les poissons sont assez canalisés par les roches et il est inutile de les brider outre mesure. Une canne d’action regular diminue nettement le nombre de décrochés et rend les combats encore plus jouissifs, autant ne pas s’en priver.

J’ai pris la plupart des mes peacocks sur les ensembles suivants :

  • une canne spinning travel en MH Fast avec un moulinet en 2500 pour les pêches au bucktail jig
  • une canne casting travel en MH Regular avec un moulinet de ratio 6.3 pour les pêches en top water, glide et minnow.
  • une canne casting travel en XH Fast avec un moulinet de ratio 7.1 pour les pêches rapides aux leurres à hélice

Le diamètre de tresse sera plus à votre convenance qu’autre chose, mais autant prévoir toutefois d’éventuelles attaques puissantes même par de petits poissons.

Le fluorocarbone en pointe devra lui être quoi qu’il arrive toujours supérieur à 40/100 sous peine d’essuyer de nombreuses coupes. A titre d’information, j’ai été coupé plusieurs fois en 80/100 par des piranhas sans que je ne ressente la moindre traction dans ma ligne… Un bas de ligne en titane ne semble donc pas superflu lorsque l’on tient vraiment au leurre avec lequel on pêche.

De véritables trésors à nageoires

Pourquoi partir pêcher le Thyrorus

Ce poisson vaut-il vraiment le coût du voyage ? J’aurais tendance à répondre, oui et un grand oui. Cette espèce se pêche de multiples façons dans un cadre vierge et somptueux. Vous serez forcément surpris par plusieurs attaques de Thyrorus soit par leur violence, soit par leur proximité. Reste toutefois le facteur météorologique imprévisible qui fait que si les eaux sont trop hautes, le voyage sera compliqué quoi qu’il arrive… Mais c’est le risque à prendre lorsque l’on se rend en Amazonie !

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