La pêche du thon rouge sur chasse est très différente de celle au vif. Ici, il s’agit vraiment d’une traque où le but est de trouver des poisson actifs, visibles en surface. Les pêcheurs parcourent de nombreux milles à la recherche des thons et il en faut de la motivation pour garder l’œil ouvert et guetter le moindre indice ! Un remous en surface, quelques oiseaux posés sur l’eau, etc. Des signes potentiels de la présence de thons rouges sur zone qui, à tout moment, peuvent décider de crever la surface et de se mettre en chasse. Il faut alors être réactif. Les moteurs tournent alors à plein régime, aussi vite que le palpitant des pêcheurs à bord. Mais voilà, il ne faut pas faire n’importe quoi au risque de tout gâcher. Moins qu’une manière précise de procéder, il y a surtout des erreurs à éviter. C’est ce que nous allons voir ensemble à travers cet article

Repérez les chasses, observez les oiseaux !

La première étape consiste à repérer les chasses de thons rouges. Sachant que ce poisson chasse en banc, il faut alors distinguer 2 comportements bien différents. D’un côté, un poisson isolé qui marsouine. Dans ce cas je ne me précipite pas dessus. Néanmoins, ce comportement est bien souvent précurseur et intervient avant que l’activité de chasse ne débute.

Il y a ensuite le comportement que l’on recherche, celui de poissons en chasse. Ces chasses peuvent être engendrées par quelques individus ou plusieurs dizaines pour les plus importantes.

Le point commun à la majorité des chasses est la présence d’oiseaux. C’est d’ailleurs ceux-ci que vous devrez chercher afin de les localiser facilement. Un œil averti est capable de repérer une chasse de fous de Bassan à plusieurs kilomètres.

En fonction des secteurs vous pourrez également trouver des dauphins en chasse. Ces derniers cohabitent souvent avec les thons. N’hésitez pas à pêcher au leurre souple juste devant les dauphins, c’est souvent à cet endroit que se trouvent les thons.

Le rôle primordial du skipper

La pêche du thon rouge est une affaire d’équipe. Le skipper a un rôle primordial afin d’aborder au mieux les chasses. L’idéal est d’être 3 à bord au minimum avec 2 pêcheurs et un troisième à la barre.

Le skipper devra prendre en considération le vent pour dériver correctement s’il décide de stopper le moteur mais aussi pour que les pêcheurs effectuent les lancers vent dans le dos. L’autre paramètre à considérer est le sens de déplacement de la chasse ; le but étant d’anticiper le déplacement des thons et de mettre les pêcheurs dans les meilleures conditions possibles.

Durant le combat il aura aussi pour rôle de conserver la bonne orientation du bateau afin de faciliter le combat. Pour cela, il devra jouer avec la marche avant et la marche arrière mais aussi avec la barre.

L’approche

Dès qu’une chasse est repérée, tout le monde s’accroche et le but est d’arriver le plus vite possible dessus. Je réduis la vitesse à 200/300m de celle-ci afin d’observer le sens de déplacement des poissons ainsi que le sens du vent et du courant sur zone. Les pêcheurs en profitent pour se saisir de leurs cannes et se placer, un à l’avant et l’autre à l’arrière.

Stopper le moteur ou non

Concernant le fait de stopper le moteur ou non, deux écoles s’opposent. Personnellement si la chasse est mobile et qu’il est nécessaire de se repositionner continuellement je le laisse en fonction. Dans le cas inverse je le stoppe.

Si vous ne voyez plus les thons, suivez le déplacement des oiseaux. N’oubliez pas, ils seront vos meilleurs alliés pour vous aiguiller.

Le skipper fait également en sorte que les pêcheurs disposent du meilleur angle de lancer possible. Il est à l’écoute de ces derniers qui sont les plus à même de juger si celui-ci est bon ou pas. La pêche au thon est un vrai travail d’équipe. Aussi, nous changeons de skipper à tour de rôle afin que tout le monde puisse pêcher.

De gros poissons en périphérie

Face à une chasse en déplacement, essayez d’anticiper en lançant légèrement devant. Si elle est fixe, la périphérie de la chasse, là où la concurrence est moindre, est souvent payante. Les plus gros spécimens s’y trouvent généralement. De même lorsqu’elle se stoppe, il est souvent payant de continuer à insister sur la zone, surtout au popper. Quelques jolis poissons y rôdent souvent. Il ne vous restera plus qu’à animer correctement vos leurres et espérer qu’un thon se décide à attaquer.

Si tout se passe bien, et que les poissons sont réceptifs, l’attaque ne tardera pas. Le combat sera l’étape suivante avant la relâche ou la mise à bord du poisson seulement si vous disposez d’une bague pour la capture. Nous verrons cela dans le prochain article.