À la découverte du bonefish à la mouche sur les flats de Nouvelle-Calédonie !

Sur un coup de tête je viens d'accepter un poste au nord de la Nouvelle-Calédonie, les pieds dans l'eau. Une occasion parfaite pour découvrir de nouvelles approches, de nouveaux poissons… et surtout de rechercher le bonefish à la mouche sur les flats.

L’avion entame son dernier virage. Je regarde par le hublot et aperçois l’étendue des flats qui m’accueilleront quelques heures plus tard. J’en ai rêvé pendant des années, avant même de connaître les espèces que l’on pouvait y trouver. Grâce à un réseau de personnes passionnées, ayant une grande expérience de la pêche des poissons tropicaux, je me fais une idée de ce qui m’attend.

La destination

La nouvelle Calédonie est une île Française du Pacifique, entourée d’une barrière de corail et de flats infinis. Île plurielle où de nombreuses nationalités, peuples et voyageurs se retrouvent. Le climat politique est historiquement tendu entre indépendantistes et loyalistes. Cependant avec une approche respectueuse, au grès des rencontres, vous pourrez accéder à de nombreuses zones pas ou peu pêchées. Prenez le temps de vous renseigner sur l’histoire de cette île, ses tribus, les conflits qui l’ont marquée (Histoire de la Nouvelle Calédonie en 101 dates d’Alexandre JUSTER notamment). Vous aurez alors une idée plus précise de sa grande histoire et du comportement à adopter pour arpenter paisiblement avec votre canne, une plage, un flat ou la barrière de corail.

La diversité des paysages est infinie…

Les spots

À l’image de la partie émergée de l’île, l’océan qui l’entoure est un joyau. Un écosystème fragile ayant au fil des millénaires façonné la deuxième plus grande barrière de corail du monde. À l’intérieur, on y retrouve les spots parfaits pour pêcher le Bonefish. Des étendues de sable peu profondes, une eau limpide et quelques accès pouvant se faire du bord.

Un matin à Koné sur son flat infini.

La côte ouest sera plus propice à la recherche du Bone car l’étendue lagonaire y est beaucoup plus grande. Du coté de Koné un flat triangulaire de plusieurs hectares accessible uniquement en bateau regorge de gros Bonefishs. La pointe nord, du côté de Poum, est également une excellente zone. Boat pass au nord également est accessible du bord en demandant aux locaux (ne vous y aventurez pas sans autorisation préalable). Au sud on privilégiera les îles, notamment l’île des pins. Les plus gros Bonefishs dont j’ai entendu parler ont été capturés sur cette magnifique île. Sa beauté peut vous faire oublier la pêche.

Le vent souffle fortement quasiment tous les après-midis. Privilégiez donc les coups du matin pour découvrir les zones. L’après-midi, tentez les plus gros spécimens avec des conditions venteuses. Plus difficile pour lancer mais les poissons seront alors nettement moins méfiants.

Les poissons

Bien que le Bonefish soit notre sujet du jour, vous croiserez une grande diversité de poissons de sport. Sur les flats vous pourrez vous essayer à la pêche de plusieurs espèces de caranguidés dont d’énormes GTs, des raies guitares en cruising dans moins d’un mètre d’eau, des requins, des permit, etc.

Les Bonefish calédoniens sont tout simplement énormes. Le poids moyen sur une année de pêche était aux alentours des 5 lbs avec certainement 2 poissons passant les 10 lbs. Les poissons se retrouvent rarement en bancs importants, généralement une vingtaine sur Koné et seulement quelques individus à Boat pass. Cependant une grosse concentration n’est pas exclue. Comme beaucoup d’espèces, plus le Bone est  gros, plus le nombre d’individus composant le banc sera réduit.

Raie pastenague
Petits et puissants les requins pointes noirs sont difficiles à prendre. Une cible de choix pour essayer différentes approches et tester votre materiel.

Le lendemain d’une superbe pêche en wadding sur le flat de Koné, le plus proche de chez moi, j’ai abordé la même zone lentement, à la recherche des poissons de la veille. Dans l’amorti d’une butte de sable je crois distinguer un joli barracuda. En m’avançant pour atteindre une zone moins profonde je l’ai fait fuir… Il s’agissait en fait d’un Bonefish surdimensionné. Je n’imaginais même pas qu’un poisson puisse dépasser le mètre ! J’étais extrêmement frustré, d’autant que ce jour j’ai seulement ferré une petite carangue que je perdrai dans la gueule d’un requin.

Chaque poisson peut devenir inoubliable, comme cette carangue GT !

Payer sa taxe aux requins

La quantité de requins est exceptionnelle, même dans le lagon. Le risque d’attaque sur l’homme est extrêmement faible mais des précautions restent à prendre. Évitez, particulièrement le matin et le soir, les waddings profonds. J’essaye toujours d’avoir de l’eau au genou au maximum pour pouvoir me déplacer rapidement. Ne conservez pas votre poisson en le laissant traîner dans l’eau, placez-le idéalement dans une glacière à bord du bateau. Lors de la capture d’un poisson ayez l’œil ouvert, prêt à faire changer votre prise de direction pour éviter la taxe. Un matériel fort est indispensable de par la taille des poissons que vous trouverez mais également pour pouvoir extraire un poisson d’une situation périlleuse. Vous perdrez des poissons, quelques mouches mais la beauté des requins évoluant dans peu d’eau vaut bien quelques offrandes.