Pour parvenir à ses fins, il est souvent déterminant de prendre le problème par le bon bout. Ainsi, lorsqu’on débute la pêche aux leurres, on a souvent tendance à focaliser son attention davantage sur le leurre employé que sur la démarche à mettre en œuvre pour localiser les poissons et comprendre comment déclencher une attaque. Voici donc les paramètres fondamentaux à prendre en compte lorsque vous arrivez au bord de l’eau pour réussir vos sorties.
1. Analyser, comprendre et choisir les spots
Cela semble une évidence mais il est souvent utile de le rappeler aux débutants, parfois trop focalisés sur le leurre employé, que le critère principal pour réussir ses sorties est le choix des spots. En effet, au sein d’un plan d’eau, d’une rivière ou de l’océan, un nombre restreint de zones abritent des poissons à un instant t. Cela est encore plus vrai si on limite sa recherche à des poissons en phase d’activité alimentaire. Ainsi, toute sortie doit être précédée d’une phase de réflexion sur les zones de tenue des prédateurs au moment de notre sortie.
Pour les définir, la règle est claire, les poissons sont comme nous, « jamais loin du frigo, jamais loin, du canapé ».
Alors il faut se poser deux questions essentielles :
1) La première répond à la notion de confort : « quels sont les besoins des carnassiers à cet instant ? ». La saison, la météo ou le moment de la journée font-ils qu’ils vont principalement rechercher les couches d’eau chaude, l’oxygène, l’ombre, la profondeur, des supports de ponte ou encore des structures pour se cacher ou se protéger du courant ?
2) La seconde répond aux sources de nourriture : « où la nourriture est-elle la plus abondante et quelles sont les sources ? ». Il faut alors se demander quels sont les courants nourriciers, l’influence de la météo et notamment du vent, les regroupements de poissons blancs, les sources de nourriture en fonction de la saison (batraciens, etc…). Il faudra au demeurant être particulièrement observateur une fois au bord de l’eau pour confirmer ses choix.
2. Comprendre les bons moments
La seconde clef de voûte d’une sortie réussie est la question « des horaires ». En effet, « être au bon endroit, au bon moment » conditionne 80% du succès.
Encore une fois, il est important de prendre en compte les besoins des carnassiers à l’instant présent et les facteurs météorologiques et saisonniers. Ainsi, en plein été les coups du soir et du matin seront des moments incontournables en dehors desquels certaines espèces seront quasi imprenables. Au contraire, d’autres pourront être actives en journée sur des zones ciblées.
L’hiver où la notion de confort thermique est importante, on privilégiera bien souvent les heures les plus chaudes et parallèlement à cela les zones les plus explosées au soleil, protégées du vent froid et dont la couche d’eau change rapidement de température.
Mais la question du moment ne se limite pas la position du soleil, mais aussi aux conditions météorologiques du jour et des précédents. Le sens du vent, sa force, la couverture nuageuse ou encore un orage peuvent être des paramètres permettant de favoriser un créneau plutôt qu’un autre.
3. Déterminer l’activité et la manière de se nourrir des carnassiers
Une fois que vous avez entrepris une réflexion sur les postes et les moments à privilégier, il convient, pour définir un pattern et une stratégie efficace, de concevoir quelle sera l’activité des carnassiers et principalement les proies privilégiées et la manière de se nourrir.
Peut-être que leur mode de prédation sera-t-il axé sur des proies en surface telles que des insectes ou des grenouilles car elles sont nombreuses à cette période de l’année ? Se nourrissent-ils principalement d’alevins cachés dans les herbiers ? Ou au contraire, sont-ils en pleine eau autour de bancs compact de poissons fourrage ?
En mer, les bars, les thons et encore bien d’autres espèces sont régulièrement focalisés sur des boules de lançons ou au contraire de sardines et dédaignent tous les leurres qui ne les imitent pas.
4. Définir un ou plusieurs « patterns«
Fort de votre analyse précédente, vous pourrez alors définir ce qu’on appelle un « pattern« , c’est-à-dire un schéma de pêche ou plus globalement une stratégie. Celui-ci peut être de pêcher rapidement avec des leurres de réaction (lipless, crankbait, spinnerbait…) autour des tâches d’herbiers naissantes ou de mettre en place une pêche lente à gratter avec des shads de grosses tailles dans les zones d’amorti… Ces deux schémas correspondant à des conditions spécifiques et des modes d’alimentations précis.
La meilleure stratégie alors est de définir un pattern prioritaire ainsi qu’un plan B et un plan C pour 3 raisons essentielles :
1) Même si votre analyse est juste, il existe un tel nombre de paramètres que l’on ne peut tous les considérer à leur juste valeur et la réalité du terrain peut se révéler très différente de la théorie.
2) La seconde raison est qu’il peut exister plusieurs patterns efficaces sur un même plan d’eau au même moment.
3) Enfin, les patterns évoluent au cours de la journée puisqu’ils dépendent en partie de la question du moment et donc de la météo, mais aussi de la luminosité, de la chaleur ou encore de l’activité humaine sur les berges et sur l’eau.
5. Varier les leurres et les animations
Nous y voilà enfin ! Pour terminer et seulement pour finir, le choix du leurre prend ici son importance. Trop nombreux sont les débutants qui sont convaincus qu’ils existent des leurres miracles et qui ne prennent pas en compte la spécificité des milieux pêchés, leur fonction et la stratégie dans laquelle ils s’inscrivent.
C’est uniquement lorsque vous avez défini un pattern, après avoir analysé les spots, le moment et le type de prédation que vous pourrez choisir plusieurs leurres comme autant d’outils permettant de mettre en place votre stratégie.
N’oubliez pas que c’est le pattern qui définit le leurre et non le leurre qui définit le spot et la manière de pêcher.
Vous choisirez donc des leurres avec des caractéristiques visuelles, vibratoires et sonores répondant au message que vous souhaitez envoyer, aux spécificités du spot pêché et aux animations mises en place.
Puis, en fonction des résultats, et tout particulièrement en l’absence de touches ou lors de touches avortées, vous essaierez de faire « tourner » les leurres de votre boîte en faisant varier un seul paramètre à la fois afin de resserrer votre pattern.
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